Sigmar Polke est né le 13 février 1941, à Oels, dans une région de la Pologne alors annexée par l'Allemagne nazie (la Basse-Silésie). En 1953, il fuit avec sa famille l'Allemagne de l'Est pour s'installer à Düsseldorf. Là, il intègre l'Académie des beaux-arts, où il rencontre Gerhard Richter avec lequel il fonde le mouvement pop allemand : le réalisme capitaliste. Il est mort d'un cancer le 11 juin 2010, à soixante-neuf ans et à Cologne, victime des résines délétères et des pigments vénéneux dont il faisait son quotidien en peinture.
Deux tableaux.
Hände (Mains), 1988
Œuvre figurative – une photographie reproduite sur la toile.
Triptichon (Triptyque), 1994
Œuvre abstraite – la peinture, et elle seule.
L'ironie et le discours politique se montrent mais ne disent rien de la peinture.
La couleur atteint un raffinement que Sigmar Polke dit comme « l'incandescence ».
Le fond brun de Hände révèle les teintes irisées du spectre de la lumière, et sur Triptichon, les montants du châssis, en transparence, participent à la composition.
On voit l'importance de la matière : transparence de la résine, moirures, fluidités.
L'autorité des couleurs tempère l'ironie, estompe le message politique et sublime le motif en le dotant d'une somptuosité inouïe. Sans quoi, Hände ne serait qu'une illustration et Triptychon, un papier peint.
De la couleur avant toute chose !
The Dead Weather, No Horse – Live from Third Man Records