Lou

  • : Libellus
  • Libellus
  • : Un bloc-notes sur la toile. * Lou, fils naturel de Cléo, est né le 21 mai 2002 († 30 avril 2004).

Recherche

l'heure à Lushan

France + 7 heures

 

Archives

pour mémoire

Survival

 

Uncontacted tribes

 

Un lien en un clic sur les images.

21 novembre 2016 1 21 /11 /novembre /2016 01:15
Jacques Poulin, Chat sauvage – voir les choses

Jacques Poulin, Chat sauvage, Actes Sud, Babel, 2000

 

Installé au coeur de Québec, un écrivain public mène une existence heureuse en compagnie de son amie Kim. Un jour, il reçoit la visite d'un homme âgé, d'allure étrange, qui lui demande d'écrire une lettre à sa femme avant de disparaître mystérieusement. Jack ressent le besoin de retrouver sa trace et commence une filature discrète dans les rues de la Vieille Capitale. Au terme de sa quête, sa vie prend une direction à laquelle il ne s'attendait plus.

4e de couverture

Jacques Poulin, Chat sauvage – voir les choses

Né au Québec en 1937, Jacques Poulin vit à Paris depuis de nombreuses années. Son oeuvre, plusieurs fois récompensée par des prix littéraires, compte neuf romans, dont Les Grandes Marées, Le Vieux Chagrin, La Tournée d'automne, Volkswagen Blues et Jimmy.

Jacques Poulin, Chat sauvage – voir les choses

Le Scribe accroupi, vers 2600-2350 avant notre ère, Musée du Louvre – photographie : Guillaume Blanchard

 

Incipit

 

Mon ancêtre le plus lointain est assis dans une cage de verre au musée du Louvre, dans la section des antiquités égyptiennes, et les visiteurs tournent autour de lui, intrigués par l'étrange douceur qui éclaire son visage depuis quatre mille ans. Tout le monde l'appelle le scribe accroupi. Vêtu seulement d'un pagne, un papyrus en travers des genoux, il regarde son maître avec une patience infinie et se prépare à noter les paroles qui vont tomber de sa bouche.

Cette douceur, cette patience ont fait que je l'ai choisi pour modèle. Une photo de lui est affichée sur le mur, en face de ma table de travail, et je la regarde souvent dans la journée. C'est ce que j'étais en train de faire, un soir vers six heures, juste avant de fermer mon bureau, lorsque tout à coup j'entendis le grincement du portail, des pas dans l'escalier et un bruit de chaise dans la salle d'attente.

 

Un étrange visiteur, un vieil homme, se présente chez l'écrivain public : il veut écrire une lettre d'amour à sa femme. A l'étage supérieur, on entend Kim, la compagne du scribe, préparer le souper. Petite Mine, la chatte noire, vient se poser sur le bord de la fenêtre. Le visiteur s'éclipse sans rien faire écrire.

 

Jack revoit le Vieil Homme, par hasard, en se promenant la nuit. Il conduit une calèche. A l'intérieur, se tient une très jeune fille.

 

Grâce à Marie, une vieille amie, l'écrivain apprend où se loge son vieux bonhomme. L'épicier du coin le connaît : le Vieux est un nouveau venu dans le quartier, il vient d'un village situé près de la frontière, Marlow, le village natal de l'écrivain.

 

La quête commence – surveillance, filature : le Vieux disparaît toujours à un coin de rue, tout comme la très jeune fille, apparemment abandonnée.

 

Kim et Jack se sont rencontrés dix ans plus tôt au Musée du Québec. Ils sont devenus amis puis amants. Kim est psychothérapeute. Après Jung, elle pense qu'il ne faut pas chercher à rendre les gens normaux : les troubles psychologiques font partie de la richesse de la personne, de la vie. Elle a une jeune chatte, Petite Mine, et Jack, un vieux matou, Matousalem. Elle reçoit en consultation le plus souvent la nuit.

 

Le Vieil Homme revient chez l'écrivain. Celui-ci rédige pour lui une lettre amoureuse et tendre.

 

Un client se présente, un romancier en renom, il ne sait pas écrire les lettres de refus à certaines invitations pour des salons. Est-ce que vous connaissez cette phrase de Flaubert, demande-t-il : « Le style est à lui tout seul une manière absolue de voir les choses » ? […] Pour Flaubert, le style n'est pas une façon de dire les choses mais plutôt une façon de voir ! Ce n'est pas un mode d'expression, mais un mode de pensée.

 

Dans le jeu de la quête, l'écrivain et la très jeune fille, Macha, finissent par se retrouver, au restaurant : club-sandwiches, frites, salade de chou, olives, mayonnaise, et des sundaes au caramel.

 

Depuis le Volks, où séjourne le Gardien – autrement sans abri, on entend Emmylou Harris.

Buck Owens, Together Again, 1964 – interprète : Emmylou Harris in album Elite Hotel, 1975

 

Le Vieux revient encore, une dernière fois, pour une nouvelle lettre d'amour.

 

Macha a trouvé une famile : elle vient vivre chez Kim et Jack.

 

Qui est le Vieux, qui est le narrateur ? Qui est Macha, la très jeune fille ? Qui est la femme du Vieux à laquelle il écrit des lettres d'amour : la mort, tant aimée, tant redoutée ?

 

Une quête tranquille à la recherche de quelqu'un : de soi-même, peut-être. Une façon de voir, de rêver. Un conte de fées.

Au fil des pages et des croquis tracés de mots, une découverte de Québec : ses matins ensoleillés scintillant sur le fleuve, ses soirées de brume, ses quartiers et ses petites rues anciennes.

 

Comment apprivoiser un chat sauvage ?

Jacques Poulin, Chat sauvage – voir les choses

Québec en novembre, avec Karine et Yueyin ! Le sublime logo est l'œuvre de Mr Kiki du Kikimundo.

 

- - -

 

Précédemment

 

Jacques Poulin, Les Grandes marées – l'été des Indiens

http://www.libellus-libellus.fr/2015/11/jacques-poulin-les-grandes-marees-l-ete-des-indiens.html

 

Jacques Poulin, Le vieux Chagrin – l'art des rencontres

http://www.libellus-libellus.fr/2016/01/jacques-poulin-le-vieux-chagrin-l-art-des-rencontres.html

 

Partager cet article

Repost0

commentaires

Y
J'ai très envie de le lire celui-ci :-)
Répondre
L
Excellent. Une fin mystérieuse.
L
Sûrement le prochain Poulin que je lirais.
Répondre
L
Excellent choix.
M
Quelle magnifique présentation! J'ai aimé cette lecture jusqu'à la fin où je me suis trouvée un peu "le bec dans l'eau" et, du coup, ne sais plus trop quoi en dire!... Une superbe écriture, comme je les aime!
Répondre
L
Un très beau roman.
B
Un roman que j'avais bien aimé, mais qui garde une part de mystère... Il laisse, je trouve, comme une impression d’inachevé car la signification de tout cela demeure énigmatique...
Répondre
L
C'est tout son charme. Je conclus ma chronique en posant des questions, afin de préserver la part de mystère, mais ces questions ne sont pas sans réponse dans le récit.
H
Tu me donnes envie de le relire, j'aime tellement l'univers de cet auteur !
Répondre
L
Toujours étrange.
E
très bel article! Je suis en retard pour la LC, j'espère y arriver d'ici la fin du mois!
Répondre
L
Prends ton temps. J'ajouterai, le moment venu, un lien vers ta chronique.

 


 
Handicap International

un clic sur les images