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  • : Un bloc-notes sur la toile. * Lou, fils naturel de Cléo, est né le 21 mai 2002 († 30 avril 2004).

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1 décembre 2016 4 01 /12 /décembre /2016 01:15
Olivier Truc, La Montagne rouge – Dans une ténébreuse et profonde unité

Olivier Truc, La Montagne rouge, Métaillié, 2016 – Photo © Patrick Endres / Getty Images

Olivier Truc, La Montagne rouge – Dans une ténébreuse et profonde unité

Olivier Truc [Photo : Daniel Mordzinski] est né à Dax. Spécialiste des pays nordiques et baltes, documentariste, il est le correspondant du Monde et du Point à Stockholm. Auteur de L'Imposteur, du Dernier Lapon, et du Détroit du Loup, il a reçu le prix des lecteurs Quais du Polar et le prix Mystère de la critique.

4e de couverture

Olivier Truc, La Montagne rouge – Dans une ténébreuse et profonde unité

Enclos de la Montagne rouge, sud de la Laponie. Sous une pluie torrentielle, les éleveurs procèdent à l’abattage annuel de leurs rennes. Mais dans la boue, on retrouve des ossements humains.

Qui est ce mort dont la tête a disparu ? Son âge va le mettre au centre d’un procès exceptionnel qui oppose forestiers suédois et éleveurs lapons à la Cour suprême de Stockholm : à qui appartiennent les terres ? A ceux qui ont les papiers ou à ceux qui peuvent prouver leur présence originelle ?

Klemet et Nina, de la police des rennes, sont chargés de l’enquête. Ils découvrent une mystérieuse vague de disparition d’ossements et de vestiges sami. Ils croisent des archéologues aux agendas obscurs, mais aussi Petrus, le chef sami à la poursuite des rêves de son père dans les forêts primaires de la Laponie, Bertil l’antiquaire, Justina l’octogénaire et son groupe de marche nordique et de bilbingo.

 

Les sombres secrets d’une Suède fascinée par l’anthropologie raciale sont distillés sur fond de paysages grandioses et désolés, par des personnages de plus en plus complexes et attachants. Olivier Truc réussit à trouver un parfait équilibre entre suspense, humour et émotion dans un polar puissant et dépaysant.

4e de couverture

 

Incipit

 

Lundi 14 septembre.

Lever du soleil : 6 h 30. Coucher du soleil : 19 h 38.

13 h 08 d'ensoleillement.

 

Enclos à rennes de la Montagne rouge. 9 h 35.

 

Petrus Eriksson s'essuya le visage du revers de la main, laissant une trace sanglante sur sa joue piquée de barbe. Les boyaux rosâtres s'entassaient, baignant dans leur jus qui suintait en une rigole frémissante. [...] Les flots ricanaient, se déversaient sans discontinuer depuis des jours. […] De mémoire d'homme de la toundra, jamais telle malédiction climatique n'avait puni ces terres. […] Il replongea. Mains sanguinolentes, nouveau revers sur le visage, traînée rougeâtre bavante, ahanant, ajoutant sa buée à la brume qui l'enserrait.

 

Viktor, son fils, vient de trouver des ossements humains mis à jour par ce déluge de nuit des temps à l'extrémité de l'enclos.

 

Nina et Klemet, de la police des rennes, répondent à l'appel de Petrus et, sous une pluie torrentielle, se rendent à l'enclos.

 

Les éleveurs et les forestiers – les propriétaires terriens – sont en conflit depuis longtemps.

 

L'enclos est mis sous séquestre en attendant le légiste et le procureur pour une fouille méthodique. Les éleveurs doivent accepter, comme toujours, la fatalité. L'enquête commence.

 

On rencontre Justina, encore jeune coquette à près de quatre-vingt-cinq ans – elle anime le bilbingo du club de hockey de Ljungdalen au rythme de ses cannes nordiques frappant le sol. Et Bertil, mon Bertil, disait-elle : Oublie pas de sourire, pauv' fille, lui répétait-il, c'est ta meilleure arme.

 

Le squelette serait-il très ancien ? Serait-il celui d'un Sami ? Cela montrerait une implantation des Samis, les éleveurs, antérieure à celle des peuples scandinaves, les propriétaires terriens.

Seulement, c'est un squelette sans crâne – un crâne qui permettrait d'identifier son origine.

 

Justina apprend à Bertil la découverte du squelette et l'enquête en cours, à la recherche d'un crâne.

Des archéologues ? Ah ben ça doit être vieux alors.

Bertil souhaiterait-il que le squelette soit assez ancien pour ne pas rappeler un passé trop récent et sombre de la Suède... depuis 1935 et jusqu'en 1976 ?

L'antiquaire est mêlé à un trafic d'ossements. Après tout, si un tel crâne existait, il représenterait aussi une menace pour lui, se dit-il.

Quelle est sa véritable histoire ?

 

L'intrigue policière, en elle-même, tiendrait en quelques feuillets. La majeure partie du récit se déroule comme un reportage – Olivier Truc est journaliste – sur les coutumes, l'histoire, le droit du peuple sami souvent oublié dans les archives.

Un documentaire érudit, brillant, écrit avec élégance, tout en préservant le parler qui caractérise chaque personnage et en ponctuant la narration de moments poétiques – paysages, lumières, saisons...

 

Comme de longs échos qui de loin se confondent

Dans une ténébreuse et profonde unité,

Vaste comme la nuit et comme la clarté,

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Sofia Jannok, Yoik of the wind

Olivier Truc, La Montagne rouge – Dans une ténébreuse et profonde unité

Décembre Nordique, avec Chryssilda !

 

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commentaires

D
Un roman de saison.
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L
Nous ne sommes pas encore dans "ce déluge de nuit des temps"...
Y
J'ai un mal fou à le finir, je ne comprends pas pourquoi :-(
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L
La trame policière est très diluée. Si on ne s'attache qu'à cet aspect, le récit peut paraître long.

 


 
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