Pour accompagner votre lecture
Georges Brassens, La Ballade des gens qui sont nés quelque part
Au maître des lutrins
Le concept de race n'est pas défini.
Les racistes disent : il y a des races, certaines ne sont pas encore descendues de l'arbre et n'ont pas le droit de jouer dans la cour des grands [Saint Nicolas via son conseiller Guano].
Les so(t)s anti disent : il y a des races, mais nous devons respecter le droit à la différence – il y a une différence ?
Reprenons.
Une référence ?
René Claude Geoffroy de Villeneuve, L'Afrique ou Histoire, moeurs, usages et coutumes des africains, Librairie Nepveu, 1814.
Origine des Maures.
Tous les peuples qui habitent entre le détroit de Gibraltar et l'embouchure du fleuve du Sénégal ont reçu indistinctement des Européens le nom de Maures
[…]
L'habitant du désert porte ses incursions dans la Guinée, en enlève l'habitant paisible, et se confond avec lui dans des générations nouvelles. Des débris de ces divers peuples se forme le Maure d'aujourd'hui : on retrouve dans cette nation toutes les nuances depuis le blanc jusqu'au noir. En général de grands traits , des cheveux bouclés , un front sillonné avant l'âge, des yeux perçans, un nez aquilin , des joues creuses , un teint basané, une carnation flétrie , une taille élevée et bien prise , des muscles prononcés , des jambes grêles composent l'extérieur des Maures.
Nous ne remonterons pas aux querelles des sages, au temps où Cro-Magnon croisa son cousin germain Neanderthal.
Seulement à la controverse de Valladolid, à Montesquieu (De l'Esprit des Lois, Livre XV, chapitre 6, De l'esclavage des nègres) et aux animaux dénaturés de Vercors.

Un homme bleu du désert, un Targui (des Touareg)
Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête (Montesquieu, op. cit.)
Pas sûr, il y en a qui ont la peau plus claire que des européens.
ils ont le nez si écrasé qu'il est presque impossible de les plaindre (op. cit.)
Non, il y en a qui ont le nez aquilin.
On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux (op. cit.)
Non plus, il y a des nègres blonds.
si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens (op.cit.)
C'est vrai !
Puis vinrent les groupes sanguins, dès 1900 (quelques impondérables dégâts d'époque, un tribut à la science), un peu mieux à partir de 1940, avec la découverte du frère siamois Rhésus. Tout cela ne s'est vraiment développé qu'après le rasage de près d'Hiroshima et Nagasaki par les Humanistes-Unis. Les nègres sont le plus souvent O Rhésus-, comme Lou, donneurs universels. Si, par désœuvrement, vous fréquentez les hauts lieux de la recherche médicale, vous avez probablement du sang nègre dans les veines. Comme ça ne marche pas, enfin pas trop bien, avec les chimpanzés, on pourrait s'en tenir là. Suivons le progrès !
La génétique.
Chaque personne a un code génétique personnel. Le patrimoine génétique des humains est proche de celui du chimpanzé mais on le distingue bien.
Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes (op. cit.), et pourtant les nègres sont génétiquement des hommes.
Et les femmes ?
Les femmes sont des hommes comme les autres.
Les misogynes disent : les femmes sont des hommes en voie de développement séparé.
Les féministes disent : les femmes ne sont pas des hommes mais nous devons respecter le droit à la différence.
Et la culture ?
Ceux qui disent les cultures et la civilisation n'ont pas suivi.
La culture, c'est l'homme, les civilisations, c'est le choix des peuples.
Decisions, decisions, both !
[Our man Flint, Daniel Mann, avec James Coburn, 1966]