Un bloc-notes sur la toile. * Lou, fils naturel de Cléo, est né le 21 mai 2002 († 30 avril 2004).
Les Fatals Picards au Centre de culture et de loisirs de Montreuil-Bellay, le vendredi 15 janvier 2010.
La folie du spectacle ?
Non, nous ne sommes pas Axelle Laffont avec ses grandes jambes élancées.
[note 1]
Oui, nous commençons comme les Fatals.
Nous y étions.
_ Whaaah ! clap clap clap !
_ Bonjour, nous ne sommes pas...
[suivent quelques noms de groupes qui ont le défaut de vendre plus de disques que les Fatals]
... nous ne sommes pas Louis Bertignac, on n'est pas assez vieux pour ça !
_ Whaaah ! clap clap clap !
Là, nous avons déjà appris quelque chose.
Un bon spectacle ne se doit-il pas d'instruire en divertissant ?
Nous ne sommes pas Eric Rohmer parce qu'on n'est pas assez vieux pour ça.
Nous ne sommes pas Mano Solo, parce qu'il n'a pas vécu assez vieux pour ça.
On est venu trop tard dans un monde trop vieux.
Sis en face du Collège (de la réussite) Calypso, qui ne doit pas son nom à la nymphe mais à l'ancêtre de la plongée. La plongée, un loisir auquel on n'a compris localement que l'apnée intellectuelle.
Le Centre de culture.
Près du Lycée Professionnel Agricole Edgard Pisani [sic], option vigne et vin.
Le Proviseur : Pinard
[ça ne s'invente pas]
Centre, ombilic, de la culture, il fallait l'oser.
Les cons ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît.
[formule dont nous laissons la responsabilité à Michel Audiard]
Autrement dit, nous ne parlons pas des Zénith et autres lieux d'aisance où s'ébattent les junkies DJs de la galette, noire sur la platine et en or sur le plateau, les enfants d'Hadopi, les artisses.
_ Nous sommes modestement
[les comiques !]
Les Fatals Picards !
_ Whaaah ! clap clap clap !
Nous nous devons de préciser que nous étions 351, dont 97% à peu près de requis volontaires du collège et du lycée, accompagnés d'un parent ou d'un conseiller d'éducation, et de militants du Conseil municipal, pas au complet - même les employés n'étaient venus qu'en délégation, on dira.
[351 selon nous, une centaine de plus selon les organisateurs, mieux disant culturels]
Nous avons eu le temps de compter.
Le spectacle, prévu à 20 h 45, a commencé, comme on l'a relaté, à 21 h 15.
Non ! Les Fatals n'attendaient pas de se faire prier, ils sont mécréants. Simplement, un bon nombre de trucs et de machins n'étaient pas calés.
Ca commence fort, nous mettons nos bouchons d'oreilles [pro, s'il vous plaît], ça continue mal.
Les bouchons d'oreilles, de qualité, réduisent le bruit de 50 décibels, on entend clairement les artisses. Mais... ils ne changent rien aux vibrations du cœur et du bas ventre, pour lequel c'est étudié.
Mzalors, mzalors, ils sont hors normes ?!
Non, non, vous n'avez rien compris.
A l'entrée, on distribue des bouchons d'oreilles, en petits sachets pub Haribo, on connaît son public - pour deux paires d'oreilles, on offre un préservatif.
[nous avons les photos, nous ne les montrerons qu'en cas de procès improbable, à moins que les Fatals ou les Bellay n'aient vraiment besoin de publicité]
Ainsi la norme des 93 dB, 100 dB admis communément comme nouvelle norme, est respectée.
Les bidules en plastoc, livrés avec les machins en latex, ne sont pas très bons. Nous avons essayé [les bidules !]. On dira -30 dB.
Les intermittents du son se tripotant les manettes à 130-140, on est dans la tolérance.
Restent les douze sacro-saints caissons de basses qu'on trouve maintenant partout.
Ils se les refilent ou c'est fabriqué en grande série et en Thaïlande par des réfugiés afghans.
Comme nous n'avions pas de quoi mesurer, nous dirons... mille watts chacun, et il y a un peu plus.
Illustration.
Comme si vous y étiez.
Ecoutez cet extrait - légal, moins de trente secondes et créé avec nos pauvres moyens --- montez le son de votre ordinateur pour mieux apprécier --- ceux qui reconnaissent quelque chose dans les cinq premières secondes sont déjà sourds.
Dorothée, Colchiques dans les prés - paroles et musique : Francine Cockenpot
Oui, nous n'allons pas refaire un Lorie, c'est une chanson gentille et jolie.
Mais avec un connard du son qui se tripote les manettes, ça devient féroce.
Nous répondons toujours aux questions, et d'abord à celles que nous posons à nous-même.
Sur les techno-maniaques, usurpant parfois le titre d'ingénieurs, du son, écriras-tu un jour quelques mots à graver au tympan (!) des temples consacrés à Euterpe ?
C'était en mars 2007, à propos de Queens of The Stone Age, Songs for the deaf - une de nos prémonitions.
Nous avions écrit quelques mots, une virgule à changer, peut-être.
Dans les lieux de concert, même des théâtres, on trouve maintenant avant toute chose non pas de la musique, mais une ou deux douzaines de caissons de basses à plus ou moins 1000 watts l'unité, au moins, et, quelque part, un manetteur fou qui a scotché une fois pour toutes les curseurs en haut. Le résultat fait la joie des acouphènologues.
[...]
Il y a 15 ans,
[20 ans, Lou...]
Liz Mc Comb, dans une église, à Marciac. Les fous de service étaient au fond, planqués dans le confessionnal ! Après trois chansons, et deux marques de colère contenue, Liz Mc Comb a posé, pas délicatement, son micro dans une niche, loin du piano, puis elle est partie a capella dans la nef, tout au long, sous les applaudissements des spectateurs ; à la fin du concert, après quelques premiers applaudissements à Liz Mc Comb (et avant une grande ovation), le public s'est tourné (j'avais un tout petit peu donné l'élan) vers les sonomaniaques pour applaudir à tout rompre leur prestation : ils se sont cachés sous les claviers.
J'hésiterais à aller avec, même pour faire plaisir, dans un concert de Dorothée.
Metallica, tout noir, c'est beau, sur ma chaîne, pas forcément en sourdine. Mais pas avec les sourdingues des concerts.
C'est vrai, que, malgré mes goûts bizarres, je suis de la génération Tino Rossi, le premier, me semble-t-il, à avoir utilisé un micro en concert. Les chansonniers de l'époque le caricaturaient à partir de ce trait et mimaient des paroles devant un micro fictif.
[pour les jeunes visiteurs, précisons que Tino Rossi avait un joli filet de voix, mais plutôt le ru d'une petite vallée corse que l'Amazone]
Il y a quelques mois, Pierre Barouh, seul avec sa guitare sèche, assis au bord de la scène, chantait pour des centaines d'amateurs venus l'écouter aux Herbiers dans le théâtre qui porte son nom, et Pierre, il ne force pas sur la voix, il ne force pas, simplement, et il offre un concert de 2 heures, ce que le dernier guignol à la mode, avec cinquante années de moins ne tiendrait pas.
Et puis ?
_ Et les Fatals dans tout ça ? ils n'y sont pour rien ?
_ A moins qu'ils n'aient pas travaillé, ce qui semble le cas au regard du retard de l'entrée en scène, ils sont complisses, les artisses !
_ Oui, mais. Ils sont artisses, pas techniciens de la feuille ou employés municipaux.
_ Va, on laisse. Mais les chansons ? Elles sont bien le fruit du génie poétique et politique néo-poujadiste relooké bien-pensant de gôche des Fatals ?
On écoute.
... et gueu bôh gueu t'au t'aurais pô du sac plastique en pôpier hein queu quesse t'as à t'marrer... t'es con toi ou quoi ?
_ Oui ? Il y a une question, posez votre question !
_ Euh... la culture à Montreuil-Bellay, vous avez l'air de connaître, les connards que vous dites du son, vous les connaissez depuis 15 ans, les Fatals, vous avez étudié leur philosophie, alors qu'êtes-vous allé faire dans cette galère ?
[un temps de silence pour affûter l'attention]
_ C'est une très bonne question, je vous remercie de me l'avoir posée, cela m'évite un dialogue fictif, et je vous répondrai dans La folie du spectacle - épisode 2 : les tarés de la gâchette, à paraître lundi prochain...
[note 1] il faut, au moins, deux clics pour avoir l'image et le son - vidéo tolérée, semble-t-il, on ne sait pourquoi puisque ce n'est pas un extrait ; un conseil ? achetez le DVD, puritains ou coincés des glandes, s'abstenir - on ne fait pas la promo, on ne connaît pas Axelle, hélas ! hein ? ou heureusement pour elle ! qui a dit cela ?
LLL * c'est publié dans de maintenant parce que nous avons dit dès le commencement qu'il n'y aurait pas d'autres catégories que celles prévues dans la grille et nous refusons, n'en déplaise à nos abonnés, de créer une catégorie comme de la merde