Je l’appelais Kahline.
Abdelhak Bourouba, Ya kahline el aïnine wa echeffar Sidi boukhd chriq, Chaâbi algérois, Soirée à la casbah d'Alger le 3 mai 2008
Depuis la Casbah où je l’avais rencontrée, le chaâbi montait à notre terrasse dans les hauteurs d’Alger.
Son voile bleu, ma page blanche en avait pris la couleur.
Je préparais la monographie ultime d’Antonello da Messina, et son tranquille et simple sourire me rappelait la Vierge à Palerme.
Sa pudeur silencieuse apaisait les sens et attisait mon amour.
Je pensais…
Ta poitrine sur ma poitrine,
Hein ? nous irions,
Ayant de l'air plein la narine,
Aux frais rayons
Du bon matin bleu, qui vous baigne
Du vin de jour ?...
Quand tout le bois frissonnant saigne
Muet d'amour
Et si elle m’avait répondu…
Mais le bureau ?
Alors j’ai offert un thé à l’amante.
Elle a brisé le silence…
T’aurais pas plutôt un Martini gin ? et n’oublie pas le petit oignon frais !
… et mon cœur.
Abdelhak Bourouba, né dans la Casbah, à Alger, est actuellement un maître de la musique chaâbie, et de son instrument, le mondole.