Lou

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  • : Un bloc-notes sur la toile. * Lou, fils naturel de Cléo, est né le 21 mai 2002 († 30 avril 2004).

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Survival

 

Uncontacted tribes

 

Un lien en un clic sur les images.

3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 16:09

 

From Yueyin with love

 

Chine-Yueyin01

Chine-Yueyin02

 

Oui, ça vient de là-bas, piano pianissimo.

 

Le verso est un peu délavé, la saison des pluies ? Non, c’est seulement trop intime. On ne peut pas, ce serait mal, on a promis.

[Madame Yueyin n’était pas seule en Chine]

Comprenne qui voudra. Les initiés comprendront, les autres m’en voudront…

N'ayez les cuers contre nous endurcis…

 

Comme un bonheur n’arrive jamais seul, l’album de Nadine Esteve est arrivé en même temps.

Nadine Esteve, Doux doux soufflé, in album les grandes lignes, 2007

 

J’ai découvert ses compositions et ses musiciens chez Homéo.

* commande en ligne chez les grandes lignes

 

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1 mai 2010 6 01 /05 /mai /2010 12:05

 

Malicorne, Voici venir le joli mai in album Vox, 1996

 

1er mai 2010 01

Le muguet vient à point

 

1er mai 2010 02

Les pervenches s’étalent

 

1er mai 2010 03

Le romarin bourdonne

 

1er mai 2010 04

Le rose est au vert

 

1er mai 2010 05

La gelée de coings est en fleurs

 

1er mai 2010 06

Et Matt se dore à l’ombre d’un saule rieur

 

 

 

 

Printemps 2010

 

C’est le mois de mai

 

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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 14:23

  

Pour que cessent au plus tôt ces manifestations ridicules, sans signification et sans portée.

 

Gioacchino Rossini, Il barbiere di Siviglia, La calunnia, int. Yuri Kissin, Victoires de la Musique Classique, Révélations, 2009

 

Au commencement, un petit roman policier dont l’intrigue est située à Corneville, quelque part entre Cherbourg et Sainte-Mère-Eglise, une petite ville sans histoire l’occupation s’est faite d’une façon correcte [note 1], dans une petite région où Fernand Lechanteur, devenu par licence poétique l’oncle Ferdinand Lediseur, fin linguiste et observateur de son pays avait repéré scientifiquement la fracture entre deux types de population dans la Manche : au nord, les conquérants, les descendants blonds et dolichocéphales des Vikings, au sud, une race sédentaire, laborieuse, médiocre et « qui a besoin de chefs », des Alpins brachycéphales.

 

En ces temps douloureux de l’Occupation où les résistants, fussent-ils incroyablement modestes à la Libération, souffraient dans l’ombre, Valognes a connu le seul camp de stérilisation des Tsiganes actuellement reconnu en France.

 

Martin Gilbert, Atlas de la Shoah (Atlas of the Holocaust),

L’Aube, 1982 – préface de Bernard Kouchner, postface de Jean Kahn – carte 182, p. 141.

[l’édition française, ici reproduite, comporte une faute dans l’orthographe de Valognes]

 

Un homme et une ville, vingt ans déjà

 

Le mardi 14 juin 1988, en page 12, La Presse de la Manche relatait une émouvante cérémonie de la veille en mémoire de Henri Cornat.

A quelques jours du vingtième anniversaire de sa mort, Me Ingouf, l’un de ses proches, lui rendait ainsi hommage : Cet homme de dimension hors pair avait la simplicité infinie qui est le signe de la vraie grandeur. Vingt ans après son dernier souffle, ce serviteur incomparable de notre cité est toujours vivant dans notre mémoire…

« Et s’il fut le premier, il ne fut pas le seul. », poursuit le rédacteur dans un élan de poésie alexandrine inspirée par l’émotion, « De M. Jozeau-Marigné, président du conseil général, à M. Aguiton, vice-président du conseil régional, en passant par MM. Tizon et Travert, tous deux sénateurs, ils étaient tous là. »

[…]

« aux côtés de Mme Heinis, maire de Valognes, de M. Gatignol, député de la 4me circonscription, de M. Godefroy, son prédécesseur, de M. Langevin, premier vice-président du conseil général et de M. Lange, président départemental des Anciens Déportés et Internés Résistants. »

En page 18, à la même date, Ouest-France apportait sa contribution : « La municipalité de Valognes a honoré la mémoire de celui qui fut le sénateur-maire de l’après-guerre, après avoir été nommé à la tête de la ville par Pétain. »

 

On peut dire ce qu'on veut, mais cet homme-là, il était correct, on ne peut pas lui enlever ça, c'était un homme correct.

 

Au lendemain de sa nomination, Cherbourg Eclair [note 2] fait connaître le procès-verbal de réunion du Conseil municipal :

M. le Maire propose au Conseil d’adresser un message de reconnaissance et de fidélité au Maréchal Pétain et de donner son nom à une place ou une rue de la ville. Ces deux propositions sont adoptées d’enthousiasme. Un texte sera rédigé en fin de séance pour la première et, sur la demande de M. Cornat, la place de la mairie portera désormais le nom du Maréchal Pétain.

Le Conseil Municipal de Valognes, récemment nommé, réuni le 18 mars, adresse au Maréchal Pétain l’expression de sa respectueuse admiration et l’assure de contribuer par tous les moyens en son pouvoir à l’œuvre de redressement national entreprise par le Chef de l’Etat.

Suit le compte-rendu d’une rencontre sportive : Saint-Joseph et Huberville font match nul, 3 buts à 3. La paix est revenue.

Le 22 mars 1941, Cherbourg-Eclair rapporte les remerciements du Maréchal Pétain transmis par son Secrétaire Général au Maire de Valognes.

 

Des croix de Lorraine ridicules et sans signification ni portée

 

Le 9 avril 1941, Le Réveil de la Manche publie un Avis à la population signé Le Maire : H. Cornat.

Des jeunes gens et jeunes filles se sont amusés ces jours derniers à garnir les portes des immeubles de V, Croix de Lorraine, ou autres signes.

Deux jeunes filles, Mlles Lecartel et Durel, élèves de l’Ecole Primaire Supérieure, ont été surprises et leurs parents viennent de se voir infliger une amende de 1.000 francs.

Le Maire de Valognes fait appel au bon sens de tous pour que ces manifestations ridicules cessent au plus tôt.

C’est la population tout entière qui aura à subir les conséquences d’actes qui, au surplus, sont sans signification et sans portée.

 

Un avis très important

(selon Cherbourg-Eclair, le 23 février 1943)

 

Conformément aux dispositions des lois du 4 septembre 1942 et du 16 février 1943, les jeunes gens nés du 1er janvier 1920 au 31 décembre 1922 devront se présenter pour le recensement et la visite médicale à la Mairie de Valognes.

Il s’agissait d’encourager le STO, la liberté par le travail, la libération, qu’on l’entende bien.

 

Memento

 

Henri Cornat avait reçu le Memento de la Législation des questions juives à l’usage des maires et des Brigades de Gendarmerie.

Au moment de sa nomination, en février 1941, par l’Etat français établi à Vichy, la loi du 3 Octobre 1940 portant statut des juifs et publiée au Journal Officiel du 18 Octobre 1940 lui était bien connue : Henri Cornat était non seulement un homme de haute culture française et européenne, mais également un résistant des premières heures, nous l’allons montrer tout à l’heure.

 

Un homme engagé

 

(selon le procès verbal de la séance du conseil général de la Manche réuni le lundi 11 février 1985)

La parole est au Docteur Tizon, vice-président :

[en hommage à Henri Cornat]

Ceux d’entre nous qui l’ont connu, et ils sont encore nombreux, lui ont toujours accordé la confiance et le respect que son action patriotique justifiait plus que largement.

Engagé dès le mois de février 1941 dans les forces françaises combattantes « réseau S.R. Air 40 » il fut l’objet d’une citation à l’ordre de la division le 1er octobre 1947.

« Officier de renseignements de première valeur, a fourni des indications du plus haut intérêt sur les installations et les travaux de la Luftwaffe dans la partie Nord du département de la Manche ainsi que sur les installations de détection dans la pointe de LA HAGUE. »

« Exemple de modestie, de courage et de dévouement. »

Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre avec étoile d’argent.

La croix de chevalier de la légion d’honneur à titre militaire lui fut remise à COUTANCES, alors préfecture de la Manche, le 7 janvier 1948, par M. Vincent AURIOL, Président de la République.

  

Un homme d’honneur et d’humour

 

Nommé à la mairie de Valognes en 1941, puis au conseil départemental, la même année, il les a bien roulés dans la farine, les occupants ! allant, dans son souci du détail, jusqu’à permettre la déportation de quelques enfants juifs, au plus près de chez lui (pour mémoire, en novembre 1942, la famille Grunberg ou Grumberg, selon les archives – les greffiers étaient peu scrupuleux d’une orthographe étrangère), mais pour en sauver combien d’autres ?! allant  jusqu’à mettre son talent d’ingénieur, chef d’entreprise, en fournitures électriques, au service de l’ennemi pour une rémunération ne laissant pas douter de sa loyauté (il a obtenu à la Libération un peu plus de 900.000 francs laissés impayés par les vaincus en débâcle) ! allant jusqu’à donner aux alliés de fausses informations (qui ont indirectement induit la destruction de Valognes) pour mieux donner le change.

 

« L’affaire Jorge Semprun »

 

De petits esprits se sont crus autorisés à demander la radiation du nom de Henri Cornat au fronton du lycée de Valognes.

Un projet pédagogique autorisé prévoyait une rencontre entre Jorge Semprun et des lycéens qui avaient étudié son œuvre. L’écrivain, alerté par un courrier anonyme (dont il a certainement, selon sa méthode de travail, vérifié par lui-même les données), a rompu le contrat passé.

Un représentant des professeurs au Conseil d’Administration du lycée a signalé que le nom du lycée [semblait] problématique pour la réalisation d’actions pédagogiques…

M. Vedie, alors conseiller régional, disant que ces propos sont quasiment diffamatoires, déclare qu’il est inadmissible de vouloir débaptiser le lycée.

[…]

Mme Guérin et Mme Le Bris, représentantes des parents, pensent que le conseil ne possède pas suffisamment d’éléments sur les raisons du refus de M. Jorge Semprun pour demander le changement de nom du lycée et qu’une telle demande devrait faire l’objet d’un débat.

Le président intervient alors en indiquant que cette question n’étant pas à l’ordre du jour, il n’y a pas lieu d’en débattre.

Lycée Henri Cornat, Valognes, Procès-verbal du Conseil d’Administration n° 3, 1997-1998

 

 

Aujourd’hui, Claude Gatignol, tireur émérite et affable, entretient la flamme de Henri Cornat. Fidèle à l’esprit de finesse de son aîné, il a fait ses débuts en politique sous l’égide d’Alain Madelin, avec lequel il a noué une amitié indéfectible.

Alain Madelin est co-fondateur du mouvement Occident, un mouvement de pensée fidèle à la pensée de Robert Brasillach (il faut se séparer des juifs en bloc et ne pas garder les petits, écrivait-il, lui qui fut immortalisé dans sa propre jeunesse par un destin injuste, comme le dit si justement Gilles Perrault dans Les parachutistes), seul mouvement original non dissous en juin 1968 parce qu’il ne s'est pas dévoilé comme un mouvement subversif (selon René Capitant, ministre de la Justice), seul mouvement dont le programme annonçait en principe la fin du suffrage universel et la restauration d’un Etat français que Philippe Pétain n’avait pas eu le temps de mettre en place (rappelons que le Maréchal est mort de froid et presque de faim au Fort de l’île d’Yeu, à 95 ans et que, malgré les demandes proches d’Occident – nous avons égaré le tract signé du mouvement et distribué en 1964 par notre camarade de LLG, Legros, qui nous avait dit et nous lui en rendons hommage : tu es intelligent, cela devrait t’intéresser, sa dépouille n’est pas encore revenue au Panthéon).

Alain Madelin, écoutons-le : Tout jeune adolescent, je me suis révolté contre le totalitarisme communiste, et je me suis engagé. Ce même engagement m'aurait sûrement conduit en 1940 à lutter contre le totalitarisme nazi et le régime de Vichy. [note 3]

Claude Gatignol. Les anciens fidèles de sa clinique vétérinaire, même s'il y eut des bavures, inévitables, se réjouissent de sa reconversion en carrière politique et la lui souhaitent longue et vigoureuse, tant il reste à faire pour défendre le Cotentin nucléaire contre les errements d’une sensibilité exacerbée, et surtout mal informée, j’ose l’espérer, on ose l’espérer, des malveillants qui confondent la misère communiste de Tchernobyl, fort à point arrêtée à nos frontières, et l’irrésistible ascension de nos libertés dans leur pleine et entière territorialité.

Toute cérémonie à la mémoire de Henri Cornat se fait intimement dans le cadre d’une messe.

Homme d’honneur, homme d’humour, homme de foi, il est auprès de Dieu et que l’on ne dise plus qu’il est assis à son extrême droite.

 


 

[note 1]

Comme le rappelait Jean-Marie Le Pen :

En France du moins, l'Occupation allemande n'a pas été spécialement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550 000 kilomètres carrés.

Rivarol, 7 janvier 2005

 

[note 2]

Cherbourg-Eclair est devenu La Presse de la Manche, le premier journal libre de la Libération

 

[note 3]

La défense du Maréchal Pétain est un droit reconnu par la Cour Européenne de Strasbourg (arrêt du 23 septembre 1998).

Ecoutons-le et lisons-le – on ne retiendra pas quelques erreurs de transcription.

Philippe Pétain, Appel du 17 juin 1940

 

Le jardin porte conseil.

 

La terre, elle, ne ment pas. Elle demeure votre recours. Elle est la patrie elle-même.

Appel du 25 juin 1940

 


 

Maître Follas : Il avait son secret le Lou(is)  

Raoul Wolfoni (se levant dans l’urgence) : C'est où ? 

Jean : A droite, au fond du couloir 

Maître Follas : Et ... Et ... Et ... 50 kilos de patates, un sac de sciure de bois, il te sortait 25 litres de 3 étoiles à l'alambic ; un vrai magicien. Et c'est pour ça que je permets d'intimer l'ordre à certains salisseurs de mémoire qu'ils feraient mieux de fermer leur claque merde ! 

Paul Wolfoni : Vous avez beau dire, y'a pas seulement que de la pomme, y'a autre chose, ce serait pas des fois de la betterave ? Hein ? 

M. Fernand : Si, y'en a aussi

Michel Audiard, Georges Lautner, Les Tontons flingueurs, 1963

 

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 23:01

  

http://dnf.asso.fr/-Campagne-.html

 

Nouvelle campagne de prévention DNF : « Ne vous faites pas rouler par la cigarette »

Malgré l’effort national pour freiner la consommation de tabac, le tabagisme s’accroît chez les jeunes : les indicateurs repartent à la hausse. Selon « Paris sans Tabac » repris par l’Office Français de Prévention du Tabagisme (21 octobre 2009), entre 2004-2007, le taux de fumeurs quotidien chez les « 14 ans » était de 5%, il est passé à 8% en 2008-2009, et pendant les mêmes périodes, ce taux est passé de 8% à 10% pour les « 15 ans », de 14 à 18% pour les « 16 ans », de 20 à 22% pour les « 17 ans » et de 24 à 25% pour les « 18 ans ».

Un constat d’autant plus alarmant que plus on commence à fumer jeune, plus la dépendance sera forte et les dégâts sur la santé importants. Aujourd’hui, 40% des fumeurs de 12 à 25 ans sont déjà dépendants.

Campagne TV et cinéma

Film publicitaire réalisé par Yvan Attal

Droits des Non-Fumeurs lance un film imaginé par BDDP & Fils et réalisé par Yvan Attal

Ce film souhaite imposer l’idée que fumer n’a rien d’une attitude cool et rebelle mais est au contraire signe d’une personnalité facilement influençable.

Il rappelle que fumer n’est autre qu’une soumission docile à un produit contenant les pires substances toxiques et cancérigènes telles l’acétone, le naphtalène (antimite), le cadmium (utilisé dans les batteries), l’arsenic (poison violent), le polonium 210 (élément radioactif), le DDT (insecticide), le mercure, le goudron, le plomb…

Pour mieux créer cette prise de conscience, le film est une fiction qui crée un parallèle imaginaire avec ce qu’aucun jeune n’accepterait : devenir une décharge de produits toxiques pour servir des intérêts industriels.

Comble de l’ironie : les jeunes fumeurs acceptent de payer pour ça, un fumeur dépense en moyenne 1277 euros par an.

Ce film imaginé par BDDP & Fils a été réalisé gracieusement par Yvan Attal et la société de production Wanda. Merci également aux acteurs : Félix Baum (le Président), Fogli Lilou, Ossola Charles Philippe, Ludovic Pinette, Nicolas de Lavergne, Benoîte Chivot, Gérard Defosse, Pierre Glenat, Jean Claude Matthey, Agnes Parmantier et Nicolas Planchais.

Campagne presse et affichage

Une soumission irréversible Vous pensez maîtriser votre consommation de tabac comme tous ceux qui ont commencé la cigarette. Mais la cigarette engendre plusieurs dépendances (comportementale, psychologique et physique) rendant l’arrêt extrêmement difficile. Aujourd’hui, 40% des fumeurs de 12 à 25 ans sont dépendants.

Pernicieuse Quand vous fumez, vous inhalez des centaines de produits hautement toxiques comme l’acétone, le naphtalène (antimite), le cadmium (utilisé dans les batteries), l’arsenic (poison violent), le polonium 210 (élément radioactif), le DDT (insecticide), le mercure, le goudron, le plomb… Chaque année, 66000 personnes meurent du tabagisme en France.

Financière Un fumeur dépense en moyenne 1277 euros par an. En 2009, la vente de cigarettes représente plus de 15 milliards d’euros, consolidant une industrie dont la fortune est déjà colossale.

Sournoise

Malgré la législation, l’industrie joue en permanence sur l’image soi-disant positive du tabac : fumer, ce serait se donner plus d’assurance auprès des autres, s’affranchir de l’autorité ou encore quitter le monde de l’enfance. En achetant les bonnes faveurs d’acteurs, de réalisateurs et de magazines, on ne nous présente que l’aspect convivial et festif de la cigarette au détriment de ses conséquences réelles sur la santé et le portefeuille.

La campagne a d’abord été lancée par 3 cartes postales diffusées dans des lieux de sorties des jeunes. Ce volet n’a jamais eu pour but de faire l’objet d’un plan de diffusion massif auprès du grand public. Ceux qui se sont soulevés dans les médias pour dénoncer ces visuels sont ceux qui ont fait leur visibilité. Cette polémique a permis de replacer la question du tabagisme précoce au cœur de l’actualité et des débats. C’est une victoire pour tous ceux qui pensent qu’il est urgent de se donner les moyens appropriés pour combattre ce fléau.



Pour ne plus alimenter cette polémique, et parce que la campagne n’a plus besoin d’être exposée davantage, Droits des Non-Fumeurs et son agence confirment que la diffusion des visuels de la campagne sera limitée aux actions très ponctuelles déjà réalisées ou lancées. Nous poursuivons notre action par ce qui constitue le cœur de la campagne, à savoir le film TV/cinéma gracieusement réalisé et produit par Yvan Attal et Wanda.

 

 

DNF0

 

Les hommes préfèrent les blondes.

L'hypocrisie est un vice à la mode.

 

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 18:59

 

André Louis, Zabeth : roman en langue normande, préface de Fernand Lechanteur, agrégé de l’université, Editions OCEP, 1969

 

Préface

 

L’entreprise est tellement hors du commun qu’on peut se demander ce qu’il en adviendra, se demandait Fernand Lechanteur, nous avons là une œuvre originale, saine, bien écrite et une étude de caractères très remarquable.

[…]

Le thème, certes, est vieux comme l’humanité, comme l’amour et l’intérêt et le conflit qui oppose ces deux moteurs de l’être humain. C’est le drame éternel de Roméo et Juliette

[…]

l’action se situe quelque part entre Cherbourg et Les Pieux…

 

Incipit

 

Cha achânait. Des paélaées d’iao cllaquaient su le mun. No-z-entendait le vent ouianer dauns les abres coumme si les set diablles s’étaient happaé la quoue. Du vent de surouêt : cha fouëdrâlait de partouot. Eun temps à ne paé mette eun tchyin dehors. Et d’aveu cha, cha qui tumbait n’était brin caôd. Dame… ch’est que j’étiouns déjà byin avaunchis dauns l’arrire. J’appréchiouns de Noué et la freid n’allait paé tergyi à ch’y heu maisi… Fallait paé préchi de sorti dé chu temps-lo car, si byin annichis que no seit, i y airait dé d’quei y ête puraunt, ryin qué lé temps de saôter jusqu’à la brèque de la couor, ch’est pouorqui ! Eun temps à restaer yans et à faire couortaine. Et pis i faisait bas coumme brai. No n’y viyait paé ses pyids. Eun cat li-même y airait renouonchi. Pouor mais qué cha durît touote la nyit et déman ou matin cha s’sa enco jouli à pilâcraer dauns les caches… Que d’iao, mes bouonnes geins ! que d’iao ! No criyait byin n’avaer-z-eu sen countent par sauns pityi. Cha fait pus d’eun meis qu’i plleut quasiment touos les jouors ! Cha va-t-i co duraer mais loung temps…

 

Bourvil dit neuf poèmes de Camille François, Pathé - AT 1106, 1957

 

Sur la route du Rom, Fernand Lechanteur est devenu l’oncle Ferdinand Lediseur. Sa nièce lui rend hommage : Il a consacré sa vie à la réhabilitation de la langue normande. « Mais j’sis d’abord Côtentinaise et j’veus eunn’Nourmaundie nourmaunde ! » Son travail avait comme ligne de force de renouer avec notre passé scandinave… Il reste encore beaucoup de gènes vikings dans cette région, il suffit pour s’en convaincre d’aller au hasard des campagnes, d’observer les carrures… C’est ici que ces guerriers paysans ont établi leurs premiers camps de base et que leur enracinement a été le plus profond.

[…]

Statistiquement, la Manche est le département où le peuple nordique est le plus important de tout le pays, où la proportion de blonds aux yeux bleus est la plus forte… Surtout chez les propriétaires. C’est un fait avéré par les anthropologues.

 

… et par Fernand Lechanteur, fin linguiste et observateur de son pays. En repérant les « lignes de rupture phonétique et lexicologique » et en complétant son « enquête philologique » par une « enquête ethnographique », il a pu établir une frontière entre deux types de population dans la Manche. Au nord, les conquérants, les descendants blonds et dolichocéphales des Vikings, au sud, une race sédentaire, laborieuse, médiocre et « qui a besoin de chefs », des Alpins brachycéphales.

Fernand Lechanteur, Les deux populations du département de la Manche, Revue de Psychologie des Peuples, 1951, réédition dans la Revue du Département de la Manche, n° 1, janvier 1959, puis dans Parlers et traditions populaires de Normandie en 1974 et Le Viquet (anciennement PTPN), n° 88, 1990

 

On verra peut-être dans cette recherche une réminiscence de Heymann Steinthal, mais les conclusions sont autres : une lecture comparative s’impose.

 

A La Pointe d'Agon, un monument se tient en sa mémoire.

 

POUR
FERNAND LECHANTEUR
NORMAND
ET
POETE
I FIT EN SORTE
1910 1971

 

 

Du Bulletîn d'Quart d'An d'l'Assembliée d'Jèrriais :

La cérémonie d' "inauguration" du monument à Fernand Lechanteur eut lieu lé 9 dé mai, 1976, à La Pointe d'Agon, pas liain d'Granville en Nouormandie. Chu pus grand des Normannistes dé san temps pâssit l'pas lé 7 dé mai en 1971, à l'âge dé 60 ans.

Lé monument est en forme dé drakkar, ou navithe des Vikings d'aut'fais, comme étaient les anciens monuments des Scandinaves - deux grand's piérres (l'avant et l'arriéthe du baté) et un bouôn nombre dé p'tites ès bords, la preunmiéthe dé ches'-chîn tout partitchuliéthement, à gauche dé la pièrre d'avant (r'gardant en mé, comme dé raiethon), étant gravée "Agon" - lieu d'naissance du défunt, et la preunmiéthe à drouaite èrprésentant Jèrri et înscrite comme chenna pouor sîngnifer l'importance dé l'Île dans la dialectologie Nouormande.

 

A suivre…

 


On est prié de rédiger ses commentaires en bouonne langue nouormande.

 

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 17:01

 

Le secret d’Antonio est gravé sur un mur de la cave, au pensionnat : deux noms.

 

CORQUISART ASESINO

A CUEVAS

 

Sur la route du Rom, le concierge accompagne Gabriel et Andres, le père de celui qu’il a tué, par peur.

_ Je ne pouvais pas savoir… C’était impossible.

[…]

_ Il y avait un docteur Corquisart, à l’hôpital…

 

Le docteur Corquisart a pris sa retraite. Gabriel et Andres vont le voir. Il a un peu oublié les temps anciens.

 

_ Au printemps 41, l’ancien couvent a été réquisitionné par Ernest Beuglat, le héros de Corneville, pour être transformé en camp d’internement pour les déviants de ce temps-là : les juifs, les homosexuels, les Gitans, plus quelques droit-commun pour faire bonne mesure… Les documents que j’ai retrouvés indiquent que le nombre de personnes incarcérées, uniquement des hommes, atteignait le chiffre de deux cents.

[…]

On [les] employait comme esclaves à la construction des blockhaus, des bases de V1.

Il a oublié Antonio Cuevas.

_ Le problème, je veux dire votre problème, c’est que, lui, il ne vous a pas oublié.

Le docteur Corquisart a participé aux expériences pratiquées dans les sous-sols du centre.

_ C’était quoi ces expériences, exactement ?

_ La stérilisation…

 

La réalité du camp de Valognes - affecté aux Juifs, aux Tsiganes, aux homosexuels, des conditions insupportables de détention, de l’emploi des prisonniers au mur de l’Atlantique où ils étaient traités en esclaves, des promenades du dimanche en ville, est attestée par des témoignages, notamment celui de Karl-Georg Roessler, No time to die : A Holocaust survivor’s story, Davies Publishing, 1998 [note 1].

 

Le camp de Valognes fut le seul où la stérilisation ait été pratiquée en France, comme l’établit l’historien Martin Gilbert, Atlas de la Shoah (Atlas of the Holocaust), L’Aube, 1982 – préface de Bernard Kouchner, postface de Jean Kahn – carte 182, p. 141.

 

A Valognes même, l’Institution Sainte-Marie n’a pas dissimulé ce moment de son histoire : il est clairement rapporté à la page 15 de la plaquette éditée en 1996 à l’occasion du Centième Anniversaire de l’installation des Ecoles Catholiques dans l’Hôtel du Mesnildot de la Grille.

 

Les archives départementales de la Manche disposent de documents de trésorerie qui font état de l’indemnité versée à l’Eglise pour l’occupation des locaux – versement effectué de fait par l’Etat français de Vichy (s.c. Mr le Maire pour un relevé du 17 juillet 1943) pendant une partie de la période intéressée, les impayés ayant été compensés en 1945 par le Gouvernement provisoire de la République, le tout se montant à plus de 320.000 francs.

 

Un Avis de Mise en Vente de deux Cabinets Dentaires - appartenant à un israélite - respectivement situés à Carentan et Valognes - le 27 avril 1943, mise en vente forcée, pour la raison donnée, par les autorités françaises, montre que le programme de purification ethnique a été développé localement par les serviteurs du gouvernement de Vichy.

 

On aura ainsi bien de la peine à soutenir avec Fernand Leboyer, maire de Valognes et brillant historien, au cours de la veillée du 60e anniversaire du Débarquement et de la bataille de Normandie s’étant déroulée à Valognes, que l’occupation s’est faite d’une façon correcte.

La Presse de la Manche, mardi 23 mars 2004 / Page 14

 

 

Edouard Molinaro, Au Bon Beurre, 1980, d’après le roman de Jean Dutourd, 1952

Charles-Hubert et Julie Poissonnard (Roger Hanin et Andréa Ferréol) éduquent leurs enfants.

On peut dire c'qu'on veut, mais ces gens-là y sont corrects, on peut pas leur enlever ça, c'est des gens corrects.

[...]

Quand on dit rien, il arrive jamais rien.

 

A l’occasion du 56e anniversaire du débarquement […] quarante-cinq vétérans US du 507e régiment parachutiste de l’armée américaine sont venus à Valognes où ils ont été reçus […] à l’hôtel de ville par le maire, Fernand Leboyer.

Ecoutons-le.

Il a regretté que les alliés aient utilisé des « bombes incendiaires » et qu’ils les aient « largués très haut » sur la ville. « La guerre a fait 280 morts à Valognes, deux fois plus qu’en 14-18 ».

Entendez bien : deux fois plus de morts au cours de la Seconde guerre mondiale, du fait des Alliés, qu’en 14-18, du fait des Allemands.

Ne dissimulons pas que le maire a salué « le courage » des combattants venus libérer l’Europe du nazisme.

La Presse de la Manche, mercredi 7 juin 2000 / Page 11

 

[Fernand Leboyer a, depuis l’an dernier, accédé à l’honorariat.

Lors du lancement de sa candidature, son successeur, Jacques Coquelin, s'est déclaré lié par le gaullisme et par l'éducation catholique qui est la nôtre, avoir de la tolérance, de la compréhension et du respect pour l'autre.

La Presse de la Manche, jeudi 11 octobre 2007 / Page 14] 

 

L’occupation était hitlérienne ou, si on préfère encore, nazie, un non-dit persistant, peut-être pour ne pas blesser la nostalgie de ceux qui pourraient porter le souvenir d’un nazisme à visage humain propre à remonter enfin du fond de ses eaux troubles.

« … monter du fond des eaux le regret souriant… », texte d’un passionné de l’histoire locale, distribué en juin 2004 à Valognes et, notamment, à ses élus.

 

Le 23 novembre 2003, Mgr Jacques Filhey, évêque de Coutances et Avranches, a publié dans La Presse de la Manche un article sur le rejet des gens du voyage qui se manifeste parfois dans son diocèse (ces gitans qui nous dérangent et dont on ne veut pas près de chez nous). Sa protestation, d’inspiration chrétienne, dénonçait dans cette attitude une forme de racisme.

Quelques semaines plus tard, informé du sombre lieu de Valognes, il a écrit : J’ignorais absolument ce qui s’était passé à Valognes. La lutte contre le racisme est un enjeu majeur de notre époque.

Lettre du 18 décembre 2003

 

Les élus, les journalistes, les électeurs et les lecteurs pourraient-ils encore sincèrement se maintenir dans leur dévotion à Henri Cornat ?

 

Sont-ils bien chrétiens ceux qui souffrent d’une amnésie particulière ? Sont-ils bien sincères ? Doit-on curer Le Merderet ?

 

Edouard Molinaro, Au Bon Beurre, 1980, d’après le roman de Jean Dutourd, 1952

En 1942, les Actualités cinématographiques sont chahutées.

Une même chair, l’Europe.

 

A suivre…

 


[note 1]

 

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 18:19

  

Tony Gatlif, Chant de la douleur (seguiriya), Vengo

 

Didier Daeninckx, La route du Rom, Une enquête de Gabriel Lecouvreur, dit le Poulpe, Seuil, 2003.

  

A Corneville, petit bourg du Cotentin, un jeune gitan, musicien professionnel de talent jouant dans les films de Tony Gatlif, écoute son grand-oncle très âgé lui raconter enfin le secret de sa vie. Les deux hommes meurent quelques heures après. Mais si le plus vieux était malade, le jeune, lui, a pris un coup de fusil dans un lieu où rien n’expliquait sa présence… Prévenu par deux inconnus, le Poulpe, une fois de plus, va mettre ses grands pieds dans le plat.

[4e de couverture]

 

Le roman est dédié au Vengo de Tony Gatlif.

 

Antonio et Jésus, le grand-oncle et le petit-neveu.

_ Tu sais comment elle s’appelle la rivière qui traverse le pays ?

Jésus ne peut pas s’empêcher de rire.

_ Oui, le Merdelet…

_ Exact, on ne s’en lasse pas. Ca ne leur plaît pas trop aux gens d’ici d’avoir une rivière à nom d’égout, ils auraient préféré que ce soit au féminin, pour que ça rende hommage aux pis des vaches d’où vient leur argent, la Mer de lait, ou à la nourricière aux seins généreux si tu mets un accent sur mère… Sauf que c’est LE Merdelet et que ça prouve bien que, nés dedans, ils y barboteront jusqu’à leur dernier jour.

 

[les lieux d'aisance des maisons riveraines ont encore fosse ouverte au-dessus de la rivière]

 

Antonio, le vieux Rom, vivait autrefois dans un campement installé sur un terrain proche, acquis par l’aïeul Manuel avec ses économies. Il était jeune. Un jour, il vole un peu d’essence, presque rien, mais il est tsigane et le pays est gouverné par les Français de Vichy. Il est enfermé au camp de rétention de Corneville, ancien pensionnat catholique de jeunes filles réquisitionné par les occupants moyennant une indemnisation substantielle. En semaine, il est au mur de l’Atlantique, en travaux forcés. Le dimanche, à l’heure de la messe, on sort les prisonniers en ville pour l’amusement des paroissiens – quolibets et pierres.

 

Ce camp est resté longtemps caché dans les archives d’une petite ville sans histoire.

 

Avant le pensionnat, Antonio était fiancé.

_ Si je n’avais pas échoué au pensionnat, à cause d’un bidon de cinq litres d’essence, je me serais certainement marié avec Incarna, j’aurais pas quitté la tribu pour faire le projectionniste… Surtout, je ne serais pas passé entre leurs mains…

_ Je ne comprends pas… Quand tu es revenu, c’était trop tard, elle avait fait sa vie ?

_ Non, elle était libre, sauf que, moi, j’étais mort et que je le suis resté.

 

L’histoire est enterrée au pensionnat. Antonio confie à Jésus la mission de l’exhumer. Le petit-neveu est tué sur place par le gardien de l’école catholique.

 

Chez Gérard, au comptoir, Gabriel, le Poulpe, prend une gueuze et Le Parisien de la veille. Il encadre un article.

CHIENS DE CHASSE EN LIGNE… La société finlandaise Belafon commercialise depuis six mois un téléphone portable destiné aux chiens de chasse.

Il ne reste plus qu’à équiper les lapins, pour une chasse éthiquable.

Gérard lui remet une lettre déposée à son intention.

Jésus est mort. Enterrement lundi 30 décembre, en fin de matinée, cimetière de Corneville.

Né le 25 décembre, il n’a pas eu son compte de vie.

 

Il part pour le Cotentin en écoutant Disparaîtra.

 

Tony Gatlif, Nora Luca, Disparaîtra, album Gadjo Dilo

 

Entre Cherbourg et Grandcamp, tout est en place et en même temps décalé.

Le Merdelet est bien le Merderet, Corneville est la ville de Cornat, l’ancien maire de Vichy qu’on appelle Beuglat dans le récit. Le lycée porte haut son nom. La Fauvette, un café du centre-ville, rime avec Civette. L’Hôtel des Louves a remplacé l’Hôtel du Louvre (naguère réputé pour ses araignées dans le potage, on a goûté). On peut y voir de vieilles cartes postales accrochées aux murs depuis les belles heures du petit Versailles normand.

_ On sent le poids de l’Histoire…

_ Oui, c’est un ancien manoir du XVIIe siècle. La salle que vous regardiez a accueilli la première projection de cinéma des frères Lumière, pour toute la Normandie, en 1897…

L’évocation des inventeurs lyonnais fait renaître le souvenir de Zil, son pote fouille-merde d’entre Saône et Rhône, qui ne craignait pas de rappeler que les deux gloires avaient des faiblesses pour MM. Hitler et Mussolini, qu’ils émargeaient au Parti populaire français du brun-rouge Jacques Doriot.

"Si on les avait laissés faire, les frangins, leur train, au lieu d’arriver en gare de La Ciotat, serait parti direct pour Auschwitz."

 

Aux archives départementales, Gabriel découvre un camp de rétention pour Tsiganes à Barenton, pas loin. On travaillait à la mine, quand on n’était pas transféré à Montreuil-Bellay, d’où on partait pour…

 

Et à Corneville ? Selon le compte-rendu de Cherbourg Eclair, Ernest Beuglat présidait son premier conseil municipal, le 18 mars 1941, à 17 heures.

M. le Maire propose au conseil d’adresser un message de reconnaissance et de fidélité au maréchal Pétain et de donner son nom à une place ou une rue de la ville. Ces deux propositions sont adoptées d’enthousiasme. Un texte sera rédigé en fin de séance pour la première et, sur la demande de M. Beuglat, la place de la mairie portera désormais le nom du maréchal Pétain.

Le maréchal répondit par un mot de reconnaissance.

 

L’enquête de Gabriel avance très lentement de non-dits en noms dits.

 

Le secret d’Antonio est gravé sur un mur de la cave, au pensionnat : deux noms.

 

Presque tous les lieux visités au cours du récit sont clairement inscrits sur les cartes.

Valognes et Sa Gloire locale de 1941 à 1968, aujourd’hui encore immarcescible icône au fronton du lycée, sont masquées.

 

Que s’est-il passé à Valognes sous l’Occupation ?

 

Draguer le Merderet, ce serait ternir la mémoire d’Henri Cornat, alias Henri Cornat, selon Claude Gatignol, son fier héritier.

Claude Gatignol, Claude Gatignol, oui, Claude Gatignol, et s’il y a un peu plus, on laisse.

Laissons-lui la parole :

J’ai reçu des témoignages si nombreux et si précis des Valognais ayant vécu auprès de lui les heures difficiles de la guerre qu’il n’est pas permis de douter un seul instant de la conduite d’un homme, attaquée par les errements d’une sensibilité exacerbée, et surtout mal informée, j’ose l’espérer.

La Presse de la Manche, 14 février 1985

 

Claude Gatignol est-il mal informé ? Le doute n'est pas permis.

 

Vingt-cinq ans, ça suffit.

 

A suivre…

 


Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.

Michel Audiard, Les Tontons flingueurs, 1963

 

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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 13:47

 

Lecture de l’Evangile selon Luc en ce dimanche des Rameaux.

Il n’y aura pas de commentaire, on n’a aucune autorité pour cela.

Juste quelques mots de Frère Antoine, dominicain au couvent Saint-Thomas-d’Aquin à Lille, ce jour : briser la logique du mal.


Juste quelques mots mis en relief pour votre méditation.

 

Quand l'heure du repas pascal fut venue, Jésus se mit à table, et les Apôtres avec lui.

Il leur dit : « J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir !

Car je vous le déclare : jamais plus je ne la mangerai jusqu'à ce qu'elle soit pleinement réalisée dans le royaume de Dieu. »

Il prit alors une coupe, il rendit grâces et dit : « Prenez, partagez entre vous.

Car je vous le déclare : jamais plus désormais je ne boirai du fruit de la vigne jusqu'à ce que vienne le règne de Dieu. »

Puis il prit du pain ; après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. »

Et pour la coupe, il fit de même à la fin du repas, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous.

Cependant la main de celui qui me livre est là, à côté de moi sur la table.

En effet, le Fils de l'homme s'en va selon ce qui a été fixé. Mais malheureux l'homme qui le livre ! »

Les Apôtres commencèrent à se demander les uns aux autres lequel d'entre eux allait faire cela.

Ils en arrivèrent à se quereller : lequel d'entre eux, à leur avis, était le plus grand ?

Mais il leur dit : « Les rois des nations païennes leur commandent en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs.

Pour vous, rien de tel ! Au contraire, le plus grand d'entre vous doit prendre la place du plus jeune, et celui qui commande, la place de celui qui sert.

Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N'est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.

Vous, vous avez tenu bon avec moi dans mes épreuves.

Et moi, je dispose pour vous du Royaume, comme mon Père en a disposé pour moi.
Ainsi vous mangerez et boirez à ma table dans mon Royaume, et vous siégerez sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël.

Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment.

Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne sombre pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. »

Pierre lui dit : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller en prison et à la mort. »

Jésus reprit : « Je te le déclare, Pierre : le coq ne chantera pas aujourd'hui avant que, par trois fois, tu aies affirmé que tu ne me connais pas. »

Puis il leur dit : « Quand je vous ai envoyés sans argent, ni sac, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? »

Ils lui répondirent : « Mais non. » Jésus leur dit : « Eh bien maintenant, celui qui a de l'argent, qu'il en prenne, de même celui qui a un sac ; et celui qui n'a pas d'épée, qu'il vende son manteau pour en acheter une.

Car, je vous le déclare : il faut que s'accomplisse en moi ce texte de l'Ecriture : Il a été compté avec les pécheurs. De fait, ce qui me concerne va se réaliser. »

Ils lui dirent : « Seigneur, voici deux épées. » Il leur répondit : « Cela suffit. »

Jésus sortit pour se rendre, comme d'habitude, au mont des Oliviers, et ses disciples le suivirent.
Arrivé là, il leur dit : « Priez, pour ne pas entrer en tentation. »

Puis il s'écarta à la distance d'un jet de pierre environ. Se mettant à genoux, il priait :
« Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. »

Alors, du ciel, lui apparut un ange qui le réconfortait.

Dans l'angoisse, Jésus priait avec plus d'insistance ; et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient jusqu'à terre.

Après cette prière, Jésus se leva et rejoignit ses disciples qu'il trouva endormis à force de tristesse.
Il leur dit : « Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, pour ne pas entrer en tentation. »

Il parlait encore quand parut une foule de gens. Le nommé Judas, l'un des Douze, marchait à leur tête. Il s'approcha de Jésus pour l'embrasser.

Jésus lui dit : « Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme ? »

Voyant ce qui allait se passer, ceux qui entouraient Jésus lui dirent : « Seigneur, faut-il frapper avec l'épée ? »

L'un d'eux frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille droite.

Jésus répondit : « Laissez donc faire ! » Et, touchant l'oreille de l'homme, il le guérit.

Jésus dit alors à ceux qui étaient venus l'arrêter, chefs des prêtres, officiers de la garde du Temple et anciens : « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus avec des épées et des bâtons ?

Chaque jour, j'étais avec vous dans le Temple, et vous ne m'avez pas arrêté. Mais c'est maintenant votre heure, c'est la domination des ténèbres. »

Ils se saisirent de Jésus pour l'emmener et ils le firent entrer dans la maison du grand prêtre. Pierre suivait de loin.

Ils avaient allumé un feu au milieu de la cour et ils s'étaient tous assis là. Pierre était parmi eux.
Une servante le vit assis près du feu ; elle le dévisagea et dit : « Celui-là aussi était avec lui. »

Mais il nia : « Femme, je ne le connais pas. »

Peu après, un autre dit en le voyant : « Toi aussi, tu en fais partie. » Pierre répondit : « Non, je n'en suis pas. »

Environ une heure plus tard, un autre insistait : « C'est sûr : celui-là était avec lui, et d'ailleurs il est Galiléen. »

Pierre répondit : « Je ne vois pas ce que tu veux dire. » Et à l'instant même, comme il parlait encore, un coq chanta.

Le Seigneur, se retournant, posa son regard sur Pierre ; et Pierre se rappela la parole que le Seigneur lui avait dite : « Avant que le coq chante aujourd'hui, tu m'auras renié trois fois. »

Il sortit et pleura amèrement.

Les hommes qui gardaient Jésus se moquaient de lui et le maltraitaient.

Ils lui avaient voilé le visage, et ils l'interrogeaient : « Fais le prophète ! Qui est-ce qui t'a frappé ? »

Et ils lançaient contre lui beaucoup d'autres insultes.

Lorsqu'il fit jour, les anciens du peuple, chefs des prêtres et scribes, se réunirent, et ils l'emmenèrent devant leur grand conseil.

Ils lui dirent : « Si tu es le Messie, dis-le nous. » Il leur répondit : « Si je vous le dis, vous ne me croirez pas ; et si j'interroge, vous ne répondrez pas.

Mais désormais le Fils de l'homme sera assis à la droite du Dieu Puissant. »

Tous lui dirent alors : « Tu es donc le Fils de Dieu ? » Il leur répondit : « C'est vous qui dites que je le suis. »

Ils dirent alors : « Pourquoi nous faut-il encore un témoignage ? Nous-mêmes nous l'avons entendu de sa bouche. »

Ils se levèrent tous ensemble et l'emmenèrent chez Pilate.

Ils se mirent alors à l'accuser : « Nous avons trouvé cet homme en train de semer le désordre dans notre nation : il empêche de payer l'impôt à l'empereur, et se dit le Roi Messie. »

Pilate l'interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répondit : « C'est toi qui le dis. »

Pilate s'adressa aux chefs des prêtres et à la foule : « Je ne trouve chez cet homme aucun motif de condamnation. »

Mais ils insistaient : « Il soulève le peuple en enseignant dans tout le pays des Juifs, à partir de la Galilée jusqu'ici. »

A ces mots, Pilate demanda si l'homme était Galiléen.

Apprenant qu'il relevait de l'autorité d'Hérode, il le renvoya à ce dernier, qui se trouvait lui aussi à Jérusalem en ces jours-là.

A la vue de Jésus, Hérode éprouva une grande joie : depuis longtemps il désirait le voir à cause de ce qu'il entendait dire de lui, et il espérait lui voir faire un miracle.

Il lui posa beaucoup de questions, mais Jésus ne lui répondit rien.

Les chefs des prêtres et les scribes étaient là, et l'accusaient avec violence.

Hérode, ainsi que ses gardes, le traita avec mépris et se moqua de lui : il le revêtit d'un manteau de couleur éclatante et le renvoya à Pilate.

Ce jour-là, Hérode et Pilate devinrent des amis, alors qu'auparavant ils étaient ennemis.

Alors Pilate convoqua les chefs des prêtres, les dirigeants et le peuple.

Il leur dit : « Vous m'avez amené cet homme en l'accusant de mettre le désordre dans le peuple. Or, j'ai moi-même instruit l'affaire devant vous, et, parmi les faits dont vous l'accusez, je n'ai trouvé chez cet homme aucun motif de condamnation.

D'ailleurs, Hérode non plus, puisqu'il nous l'a renvoyé. En somme, cet homme n'a rien fait qui mérite la mort.
Je vais donc le faire châtier et le relâcher. »

Ils se mirent à crier tous ensemble : « Mort à cet homme ! Relâche-nous Barabbas. »

Ce dernier avait été emprisonné pour un meurtre et pour une émeute survenue dans la ville.
Pilate, dans son désir de relâcher Jésus, leur adressa de nouveau la parole.

Mais ils criaient : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »

Pour la troisième fois, il leur dit : « Quel mal a donc fait cet homme ? Je n'ai trouvé en lui aucun motif de condamnation à mort. Je vais donc le faire châtier, puis le relâcher. »

Mais eux insistaient à grands cris, réclamant qu'il soit crucifié ; et leurs cris s'amplifiaient.

Alors Pilate décida de satisfaire leur demande.

Il relâcha le prisonnier condamné pour émeute et pour meurtre, celui qu'ils réclamaient, et il livra Jésus à leur bon plaisir.

Pendant qu'ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu'il la porte derrière Jésus.

Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus.

Il se retourna et leur dit : « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants !

Voici venir des jours où l'on dira : 'Heureuses les femmes stériles, celles qui n'ont pas enfanté, celles qui n'ont pas allaité ! '

Alors on dira aux montagnes : 'Tombez sur nous', et aux collines : 'Cachez nous'.

Car si l'on traite ainsi l'arbre vert, que deviendra l'arbre sec ? »

On emmenait encore avec Jésus deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter.

Lorsqu'on fut arrivé au lieu-dit : Le Crâne, ou Calvaire, on mit Jésus en croix, avec les deux malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche.

Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu'ils font. » Ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort.

On venait de crucifier Jésus et le peuple restait là à regarder. Les chefs ricanaient en disant : « Il en a sauvé d'autres : qu'il se sauve lui-même, s'il est le Messie de Dieu, l'Élu ! »

Les soldats aussi se moquaient de lui. S'approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée,
ils lui disaient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »

Une inscription était placée au-dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs. »

L'un des malfaiteurs suspendus à la croix l'injuriait : « N'es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! »

Mais l'autre lui fit de vifs reproches : « Tu n'as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi !

Et puis, pour nous, c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n'a rien fait de mal. »

Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. »

Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

Il était déjà presque midi ; l'obscurité se fit dans tout le pays jusqu'à trois heures, car le soleil s'était caché.
Le rideau du Temple se déchira par le milieu.

Alors, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Et après avoir dit cela, il expira.

A la vue de ce qui s'était passé, le centurion rendait gloire à Dieu : « Sûrement, cet homme, c'était un juste. »

Et tous les gens qui s'étaient rassemblés pour ce spectacle, voyant ce qui était arrivé, s'en retournaient en se frappant la poitrine.

Tous ses amis se tenaient à distance, ainsi que les femmes qui le suivaient depuis la Galilée, et qui regardaient.
Alors arriva un membre du conseil, nommé Joseph ; c'était un homme bon et juste.

Il n'avait donné son accord ni à leur délibération, ni à leurs actes. Il était d'Arimathie, ville de Judée, et il attendait le royaume de Dieu.

Il alla trouver Pilate et demanda le corps de Jésus.

Puis il le descendit de la croix, l'enveloppa dans un linceul et le mit dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne encore n'avait été déposé.

C'était le vendredi, et déjà brillaient les lumières du sabbat.

Les femmes qui accompagnaient Jésus depuis la Galilée suivirent Joseph. Elles regardèrent le tombeau pour voir comment le corps avait été placé.

Puis elles s'en retournèrent et préparèrent aromates et parfums. Et, durant le sabbat, elles observèrent le repos prescrit.


Trad. Bible de la liturgie


La Parole
, c’était l’adret.

 

Voici l’ubac.


http://www.aelf.org/bible-liturgie

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_ euh… oui… non… où sont les marchands du Temple ? Avenue de Breteuil ? au Monopoly, c’est pas dans le quartier des pauvres…

[il ne peut pas s’empêcher…]
 

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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 00:01

 

Une femme en jupe, c’est une femme en jupe.

Deux femmes en jupe, c’est deux femmes en jupe.

Trois femmes en jupe, c’est des barbouzes.

 

Extérieur nuit.

Un passage commerçant. Façades en stuc, étals en toc. Double pavage, double éclairage et double perspective en divergence, comme chez Piero *. Au centre, premier plan, une blonde, cheveux longs, courte jupe blanche, sortie d’un roman de Samuel Beckett ** ou, peut-être de Robert Pinget ***, traîne son sac. A sa gauche, arrière-plan, un grec en chemise longue, fustanelle sur jean, sac au dos. A gauche, sur un plan intermédiaire et pourtant séparé, une brune, cheveux courts, jupe blanche fendue, petit sac à l’épaule droite, devant une vitrine où un androgyne vend son soutien-gorge.

A droite de la blonde, dépassant un peu d’un pas pressé le grec, quelqu’un court, petit sac de voyage à la main droite, vers l’hôtel A La Commed... Guess, au fond de l’impasse.

 

 

Action !

 

_ Autrefois, la femme n’allait pas au cinéma, ou bien si elle allait au cinéma, elle allait voir Le Chant de Bernadette,

de toute façon elle vivait en dehors du péché, mais aujourd’hui, la femme va au cinéma et que voit-elle, la femme ? que voyez-vous, pauvres malheureuses qui êtes venues aujourd’hui si nombreuses pour m’écouter ? vous voyez les mauvais films, tournés avec le mauvais œil du mauvais esprit, oui, des films légers, des films licencieux, des films polissons comme ils disent, ou bien alors des films policiers, crapuleux et sordides !

Mais vous n’êtes pas les plus coupables, pauvres misérables pécheresses, ce sont ceux qui font ces films qui sont de véritables malfaiteurs, et parmi ces malfaiteurs, il en est un que je veux stigmatiser ici publiquement, je veux parler de celui qui a fait ce film monstrueux et démoniaque, La Journée de la jupe, je veux parler de Jean-Paul Lilienfeld.

[murmures à l’entrée d’une invitée]

Mais laissez-moi vous dire combien je suis heureuse de compter parmi nous ma distinguée cousine Yueyin, dont les travaux sur Omar Khayyām passionnent actuellement l’élite du monde de la Toile.

[en aparté]

Vous êtes arrivée en retard, ma chère cousine, selon votre habitude, j’espère que vous allez tout de même nous dire quelques mots.

_ Excusez-moi, mais en dehors d’Omar Khayyām… c’est que, voyez-vous, les Rubaïyat

_ … je ne vous ai pas invitée pour parler des Rubaïyat ! parlez-nous de Jean-Paul Lilienfeld ! dites-nous ce que vous en pensez !

_ … évidemment, Jean-Paul Lilienfeld

_ … ah ! laissez-moi parler ! il faut que je parle ou je vais étouffer !

_ Laissez-la parler.

_ Autrefois, j’étais heureuse, je vivais confortablement, une certaine aisance, dirais-je même, et puis j’aimais bien mon métier, oh… je ne l’avais pas choisi, ce métier, vous comprenez, la fatalité… enfin, c’était mon métier, quoi ! chacun son métier…

_ … il n’y a pas de sot métier.

_ Mais un jour, ha ! folle que j’étais, l’idée me vint d’aller au cinéma pour me documenter, pour me perfectionner, et je suis allé voir La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld, ha ! pauvre imbécile que j’étais, j’ai agi stupidement comme l’héroïne de ce film, et j’ai failli me faire prendre comme une débutante, et depuis ce jour ils sont après moi, ils sont là, là, et là !


Soyez tranquilles, je m’évade toujours.

 


*

 

Piero della Francesca, La Flagellation du Christ (Flagellazione di Cristo), tempera sur bois de peuplier, circa 1455, 59 x 81,
Galleria nazionale delle Marche, Urbino


** Samuel Beckett, Comment c’est, 1961


*** Robert Pinget, Quelqu’un, 1965


+
La Journée de la jupe



Drôle de drame fut fort mal accueilli à sa sortie par la critique.

Avec l’impartialité qu’on nous connaît, nous donnerons un échantillon, pris au hasard.

 

L'ACTION FRANÇAISE, 29/10/1937 (François Vinneuil)


La simplicité est, hélas! ce qui manque le plus à M. Jacques Prévert. Je mets son nom en avant, parce qu'il est manifestement le premier responsable du film, celui qui l'a réellement inventé. M. Carné ne faisant que matérialiser par les décors et les photographies cette invention... La fête tourne... à la mascarade triste, au dîner de têtes où des invités sans fantaisie voudraient bien enlever leur fausse barbe pour déguster le potage. Drôle de drame est... bourré de la plus vaine, de la plus facile littérature. Il faudrait bien se garder de faire à M. Prévert l'honneur de le prendre pour un excentrique, pour un de ces francs-tireurs, tels que jadis M. Bunuel et son Chien andalou, dont on regrette en somme qu'ils n'aient plus les moyens de s'exprimer... Même si le film était bien bâti, il manquerait vraisemblablement son but, parce qu'il est illusoire de prétendre créer une atmosphère d'humour britannique avec des acteurs français... Le tout est gai comme les cabrioles d'un maboul dans une chambre mortuaire.



<!> les liens actifs présents dans le récit du présent article sont en noir – une fantaisie…
 

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 22:22

 

Oui, nous sommes le 22 mars, il est 22 h 22, Libellus a 2 ans et pour l’article 200, plutôt qu’un petit pas de menuet, on vous invite à danser…


 

  comme Lou…

http://i62.servimg.com/u/f62/11/02/60/83/lou-fu11.jpg
 

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