Élections municipales, 23 mars 2014 – résultat des courses

Aujourd'hui, mes petits choux, c'est dimanche.

Le matin, vous savez...

Après, ce n'est pas un dimanche comme les autres. Je vais rallumer la télé, si ! Je me brancherai sur une chaîne d'information en continu.

Les résultats sont connus. Ils sont même connus avant l'ouverture des bureaux de vote, mais la démocratie au suffrage universel, ça rapporte ! On dit que ça coûte cher aux contribuables : un jour, et un soir, d'élections, la pub et l'argent du beurre explosent, et la pub, c'est de l'information.

On n'a pas le droit de dire les résultats avant la clôture, ce serait spoiler (en français : se poiler).

Le grand soir.

Plateaux-débats pour tous, plateau-télé pour moi, avec plein de choses à grignoter lentement.

Plateau 1 – le 2, le 3, les autres sont pareils.

_ Monsieur Machin, de l'UMP, vous avez l'antenne.

_ C'est une grande victoire, nous écrasons la majorité, nous sommes partout. !

_ Madame Chose, du Front National ?

_ C'est une grande victoire, nous avons déjà plusieurs élus et ailleurs nous sommes dans les 35 et quelques %.

_ Monsieur Lafondue o'Gouda, ça ne va pas fort ?

_ C'est une grande victoire, nous avons un élu à Brie-Comte-Robert, et nous gagnerons partout !

_ Tout de même, là, vous arrivez troisième, après l'UMP et le Front National ?

_ Nous vaincrons avec toutes les forces démocratiques en présence, et en l'espèce !

_ Oui, c'est reparti comme en 2002. Et vous, Monsieur Linconnu, d'un parti d'extrême-gauche ?

_ C'est une grande victoire, le peuple a entendu notre appel, dans certaines communes nous dépassons les 1%, c'est dire.

_ Nous reprenons le débat après une courte page de pub et de dix minutes.

Je vous dis ça pour vous épargner une soirée sans surprise, mais l'essentiel est de participer. Au plateau-buffet-télé, ce que vous grignoterez, c'est toujours ça que les Élus n'auront pas.

Rendez-vous au second tour, même jour, même heure, pour apprendre, Geneviève Tabouis vous le dit, que c'est une grande victoire – pour tous.

Le mariage pour tous, y compris les prêtres, on en discute. La démocratie pour tous, ça ne se discute pas, ça rapporte trop.