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  • : Un bloc-notes sur la toile. * Lou, fils naturel de Cléo, est né le 21 mai 2002 († 30 avril 2004).

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5 février 2016 5 05 /02 /février /2016 01:15
Nicolas Bouvier, L'usage du monde – plus loin peut-être...

Nicolas Bouvier, L'usage du monde, Récit, Genève, juin 1953-Khyber Pass, décembre 1954 – Quarante-huit dessins de Thierry Vernet, première édition à compte d'auteur, Librairie Droz, 1963, Editions La Découverte, 2014

 

A l’été 1953, un jeune homme de 24 ans, fils de bonne famille calviniste, quitte Genève et son université, où il suit des cours de sanscrit, d’histoire médiévale puis de droit, à bord de sa Fiat Topolino. Nicolas Bouvier a déjà effectué de courts voyages ou des séjours plus longs en Bourgogne, en Finlande, en Algérie, en Espagne, puis en Yougoslavie, via l’Italie et la Grèce. Cette fois, il vise plus loin : la Turquie, l’Iran, Kaboul puis la frontière avec l’Inde. Il est accompagné de son ami Thierry Vernet, qui documentera l’expédition en dessins et croquis.

Ces six mois de voyage à travers les Balkans, l’Anatolie, l’Iran puis l’Afghanistan donneront naissance à l’un des grands chefs-d’oeuvre de la littérature dite « de voyage », L’usage du monde, qui ne sera publié que dix ans plus tard – et à compte d’auteur la première fois – avant de devenir un classique.

Par son écriture serrée, économe de ses effets et ne jouant pas à la « littérature », Nicolas Bouvier a réussi à atteindre ce à quoi peu sont parvenus : un pur récit de voyage, dans la grande tradition de la découverte et de l’émerveillement, en même temps qu’une réflexion éthique et morale sur une manière d’être au monde parmi ses contemporains, sous toutes les latitudes.

4e de couverture

Nicolas Bouvier, L'usage du monde – plus loin peut-être...

Nicolas Bouvier (1929-1998), écrivain, poète, photographe, dessinateur est né et mort près de Genève après une vie de voyages. Outre L’usage du monde, il est notamment l’auteur de Chronique japonaise, Le Poisson-Scorpion, Le Dehors et le Dedans, Journal d’Aran et d’autres lieux.

Thierry Vernet (1927-1993), peintre, dessinateur et graveur, ami de Nicolas Bouvier, a illustré leur voyage, relaté dans L'usage du monde.

4e de couverture

 

Avant-propos

 

J'avais quitté Genève depuis trois jours et cheminais à toute petite allure quand à Zagreb, poste restante, je trouvai cette lettre de Thierry :

 

« Travnik, Bosnie, le 4 juillet.

Ce matin, soleil éclatant, chaleur ; je suis monté dessiner dans les collines. Marguerites, blés frais, calmes ombrages. Au retour, croisé un paysan monté sur un poney. Il en descend et me roule une cigarette qu'on fume accroupis au bord du chemin. Avec mes quelques mots de serbe, je parviens à comprendre qu'il ramène des pains de chez lui, qu'il a dépensé mille dinars pour aller trouver une fille qui a de gros bras et de gros seins, qu'il a cinq enfants et trois vaches, qu'il faut se méfier de la foudre qui a tué sept personnes l'an dernier.

Ensuite je suis allé au marché. C'est le jour : des sacs faits avec la peau entière d'une chèvre, des faucilles à vous donner envie d'abattre des hectares de seigle, des peaux de renard, des paprikas, des sifflets, des godasses, du fromage, des bijoux de fer-blanc, des tamis de jonc encore vert auxquels des moustachus mettent la dernière main et, régnant sur tout cela, la galerie des unijambistes, des manchots, des trachomeux, des trembleurs et des béquillards.

Ce soir, été boire un coup sous les acacias pour écouter les Tziganes qui se surpassaient. Sur le chemin du retour, j'ai acheté une grosse pâte d'amande, rose et huileuse. L'Orient, quoi ! »

Nicolas Bouvier, L'usage du monde – plus loin peut-être...

Thierry Vernet, Le lotus

 

J'examinai la carte. C'était une petite ville dans un cirque de montagnes, au cœur du pays bosniaque. De là, il comptait remonter vers Belgrade où l'« Association des peintres serbes » l'invitait à exposer. Je devais l'y rejoindre dans les derniers jours de juillet avec le bagage et la vieille Fiat que nous avions retapée, pour continuer vers la Turquie, l'Iran, l'Inde, plus loin peut-être... Nous avions deux ans devant nous et de l'argent pour quatre mois. Le programme était vague mais, dans de pareilles affaires, l'essentiel est de partir.

C'est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l'envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu'on y croise, aux idées qui vous y attendent...

 

Nishka Banja, traditionnel, Yougoslavie, Ensemble de musique Tzigane Bratsch, 1982

 

Une odeur de melon

Belgrade

Minuit sonnait quand j’arrêtai la voiture devant le café Majestic. Un aimable silence régnait sur la rue encore chaude. A travers les rideaux crochetés j'observai Thierry assis à l'intérieur. Il avait dessiné sur la nappe une citrouille grandeur nature qu'il remplissait, pour tuer le temps, de pépins minuscules. Le coiffeur de Travnik n'avait pas dû le voir souvent. Avec ses ailerons sur les oreilles et ses petits yeux bleus, il avait l'air d'un jeune requin folâtre et harassé.

 

Un voyage se passe de motifs.

Nicolas Bouvier, L'usage du monde – plus loin peut-être...

Thierry Vernet, Le pont

Nicolas Bouvier, L'usage du monde – plus loin peut-être...

Thierry Vernet, La chanteuse et l'accordéoniste

 

Dumbala Dumba, Tutti, Belgrade, 2011

 

A Kraguiévač, en Chumadia, un accueil culinaire de rêve.

 

Bière pour ouvrir l'appétit, salami, gâteau au fromage couvert de crème aigre.

Côtelettes panées, rissoles à la viande, vin blanc.

Lard, crêpes à la confiture, pruneau deux fois distillé.

 

Ce pourrait être un fil de lecture gourmand.

 

Le récit de voyage se continue, en de belles et brèves phrases.

 

Serbie, Macédoine, Kosovo... et des chemins qui appartiennent aux furets, aux meneuses d’oies, aux carrioles noyées de poussière. La vieille Fiat fait ce qu’elle peut : nous nous refusons tous les luxes sauf le plus précieux : la lenteur.

 

Istanbul, Anatolie. Une vie de nomade. Tabriz, Téhéran,

 

Et puis il y a toutes les rencontres, en Yougoslavie, mais aussi plus loin, avec des Tabrizi, des Kurdes, des Arméniens…

 

A Tabriz.

 

Concombres au sel

Noix vertes confites

Galettes et vin blanc au goût de fumée.

 

A Téhéran.

 

Compote de melon glacé

Riz à la confiture

Poulet grillé à la menthe

Lait caillé aux concombres et aux raisins secs.

 

Le voyageur retient l'odeur mûre et brûlée du continent indien.

 

Un récit culte pour les amoureux de voyage.

 

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25 décembre 2015 5 25 /12 /décembre /2015 01:15
Noël 2015 – « On a cold winter's night »

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre, ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.

Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.

Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli.

Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.

Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »

Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

Lc, 2, 1-14

 

The First Noel The Angels Did Say, Christmas Carol, int. Brother Alphonsus Mary

 

The First Noel, the Angels did say

Was to certain poor shepherds in fields as they lay

In fields where they lay keeping their sheep

On a cold winter's night that was so deep.

Noel, Noel, Noel, Noel

Born is the King of Israel !

 

They looked up and saw a star

Shining in the East beyond them far

And to the earth it gave great light

And so it continued both day and night.

Noel, Noel, Noel, Noel

Born is the King of Israel !

 

And by the light of that same star

Three Wise men came from country far

To seek for a King was their intent

And to follow the star wherever it went.

Noel, Noel, Noel, Noel

Born is the King of Israel !

 

This star drew nigh to the northwest

O'er Bethlehem it took its rest

And there it did both Pause and stay

Right o'er the place where Jesus lay.

Noel, Noel, Noel, Noel

Born is the King of Israel !

 

Then entered in those Wise men three

Full reverently upon their knee

And offered there in His presence

Their gold and myrrh and frankincense.

Noel, Noel, Noel, Noel

Born is the King of Israel !

 

Then let us all with one accord

Sing praises to our heavenly Lord

That hath made Heaven and earth of nought

And with his blood mankind has bought.

Noel, Noel, Noel, Noel

Born is the King of Israel !

 

Joyeux Noël à tous !

 

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3 juillet 2015 5 03 /07 /juillet /2015 00:15

Un été, une chanson, une idée venue de chez Des pas perdus.

 

La gare de Nantes...

 

Onze heures, il arrive à la gare de Nantes, la cafét du musée ne sert qu'à partir de midi.

Une petite heure en tramway, pourquoi pas ?

Il obtient un ticket du distributeur après plusieurs infructueux essais, la rame arrive, il observe, le désert, seule une jeune passagère, il s'assied en face d'elle.

Elle l'a vu venir, elle a sorti de son cartable un livre, elle est absorbée dans sa lecture.

La gare de Nantes – Jacques Higelin, La rousse au chocolat

_ Vous savez, mademoiselle, dit-il en prenant le livre entre deux doigts légers et en le retournant délicatement, c'est déjà un peu difficile à lire dans ce sens, et à l'envers, c'est illisible.

 

Ils vont ensemble jusqu'au terminus en devisant. Elle se prépare pour les épreuves de son bac A2 dans quelques semaines. Elle est bilingue anglais-français depuis qu'elle a écouté en boucle et appris par cœur les chansons des Beatles six ans auparavant, en 6e. Elle présente en seconde langue vivante le russe.

Ils prennent le tramway du retour jusqu'à la gare, ils montent vers le musée en passant par le jardin des plantes où ils marquent une pause en s'installant sur un banc écarté, le gardien veille, le voyageur passe en mode russe, le gardien ne peut suivre le dialogue et passe son chemin.

Ensuite, ils se donnent rendez-vous à la gare de Nantes. Il est toujours le premier arrivé, il attend. Qu'attend-il ?

 

Pour Chouyo.

 

Jacques Higelin, La rousse au chocolat, 1976 – Jeanne Cherhal et Jacques Higelin à la Cigale, 13 novembre 2004

 

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29 mai 2015 5 29 /05 /mai /2015 00:15
Thérèse d'Ávila & Jean de la Croix – « Moins je comprends les choses, plus je les crois. »

François Gérard, Thérèse d'Ávila, 1827, Infirmerie Marie-Thérèse, Paris

Thérèse d'Ávila & Jean de la Croix – « Moins je comprends les choses, plus je les crois. »

Frère Jean de la Misère, Thérèse d'Ávila, 1576, Carmel de Séville (portrait réalisé du vivant de Thérèse et en sa présence)

 

Thérèse d'Ávila (en religion : Teresa de Jesús), née le 28 mars 1515 à Gotarrendura (Vieille-Castille) et morte dans la nuit du 4 au 15 octobre 1582 à Alba de Tormes, est une religieuse espagnole, réformatrice de l'Ordre du Carmel au XVIe siècle, sainte et docteur de l'Église. Mystique dans l'âme et le cœur, elle a laissé des écrits sur son expérience spirituelle qui la font considérer comme une figure majeure de la spiritualité chrétienne.

Thérèse d'Ávila & Jean de la Croix – « Moins je comprends les choses, plus je les crois. »

Thérèse d'Ávila, Bannière de la canonisation, 1622

 

Thérèse d'Ávila, Le Château intérieur ou Les Demeures.

 

Dans cet ouvrage rédigé à la demande du Père Gratien pour les carmélites, Thérèse compare le cheminement spirituel à la découverte d'un château contenant de nombreuses demeures, sept en tout, comme des étapes vers l'union mystique.

 

JHS

 

L'obéissance m'a ordonné peu de choses qui m'aient semblé plus difficiles que celle d'écrire maintenant sur l'oraison : en premier lieu, parce qu'il ne me semble pas que le Seigneur m'ait donne l'inspiration, ni le désir de le faire ; et puis, depuis trois mois, ma tête est si faible et si pleine de bruit que j'ai peine a écrire, même pour les affaires indispensables. Mais, sachant que la force de l'obéissance peut aplanir des choses qui semblent impossibles, ma volonté s'y décide de bien bon gré, malgré que la nature semble beaucoup s'en affliger ; car le Seigneur ne m'a pas douée d'assez de vertu pour lutter contre des maladies continuelles et des occupations multiples.

 

Premières Demeures

 

De la beauté et de la dignité de nos âmes : une comparaison nous aide à le comprendre. Des avantages qu'il y a à reconnaître les faveurs que nous recevons de Dieu. De l'oraison, la porte de ce Château.

 

Aujourd'hui, comme je suppliais le Seigneur de parler à ma place, puisque je ne trouvais rien à dire, ni comment entamer cet acte d'obéissance, s'offrit à moi ce qui sera, dès le début, la base de cet écrit : considérer notre âme comme un château fait tout entier d'un seul diamant ou d'un très clair cristal, où il y a beaucoup de chambres, de même qu'il y a beaucoup de demeures au ciel.

 

Considérons donc que ce château a, comme je l'ai dit, nombre de demeures, les unes en haut, les autres en bas, les autres sur les côtés ; et au centre, au milieu de toutes, se trouve la principale, où se passent les choses les plus secrètes entre Dieu et l'âme.

 

Donc, pour revenir à notre bel et délicieux château, nous devons voir comment nous pourrons y pénétrer. J'ai l'air de dire une sottise : puisque ce château est l'âme, il est clair qu'elle n'a pas à y pénétrer, puisqu'il est elle-même ; tout comme il semblerait insensé de dire à quelqu'un d'entrer dans une pièce où il serait déjà. Mais vous devez comprendre qu'il y a bien des manières différentes d'y être ; de nombreuses âmes sont sur le chemin de ronde du château, où se tiennent ceux qui le gardent, peu leur importe de pénétrer l'intérieur, elles ne savent pas ce qu'on trouve en un lieu si précieux, ni qui l'habite, ni les salles qu'il comporte. Vous avez sans doute déjà vu certains livres d'oraison conseiller à l'âme d'entrer en elle-même ; or, c'est précisément ce dont il s'agit.

 

De la laideur de l'âme en état de péché mortel, et comment Dieu voulut la faire voir à certaine personne. De la connaissance de soi. Toutes choses utiles, souvent dignes de remarque. De la manière de comprendre ces demeures.

 

Avant d'aller plus loin, je tiens à vous demander de considérer ce qu'on peut éprouver à la vue de ce château si resplendissant et si beau, cette perle orientale, cet arbre de vie planté à même les eaux vives de la vie, qui est Dieu, lorsque l'âme tombe dans le péché mortel. Il n'est ténèbres si ténébreuses, chose si obscure et si noire qu'elle n'excède.

 

Ô Jésus ! quel spectacle que celui d'une âme qui s'en est éloigné ! Dans quel état sont les pauvres chambres du château ! Que les sens, ces gens qui les habitent, sont troublés ! Et les puissances, qui sont les alcades, majordomes, maîtres d'hôtels, qu'ils sont aveuglés, et gouvernent mal ! Enfin, puisque l'arbre est planté en un lieu qui est le démon, quel fruit peut-il donner ?

 

JHS

 

Bien que je ne parle que de sept Demeures, elles sont nombreuses dans chacune d'elles, en bas, en haut, sur les côtés, avec de beaux jardins, des fontaines, et des choses si délicieuses que vous souhaiterez vous anéantir dans la louange du grand Dieu qui a créé ce château à son image et ressemblance. Si vous trouvez quelque chose de bien dans ces nouvelles de Dieu que, par ordre, je vous ai données, croyez vraiment que Sa Majesté les a dites pour votre joie ; ce que vous jugerez mal dit est de moi.

 

Cet écrit fut achevé dans le Monastère de Saint Joseph d'Avila, la même année, vigile de la Saint-André, à la gloire de Dieu, qui vit et règne à jamais. Amen.

 

Thérèse d'Ávila, Le Château intérieur ou Les Demeures (1577 ?) – traduction de Marcelle Auclair, DDB.

 

* * *

Thérèse d'Ávila & Jean de la Croix – « Moins je comprends les choses, plus je les crois. »

Anonyme, Jean de la Croix, XVIIe siècle

 

Juan de Yepes Álvarez, Jean de la Croix en religion, l'un des plus grands poètes du Siècle d'or espagnol, est né à Fontiveros, dans une famille aristocratique, le 24 juin 1542. Il devient carme en religion et Thérèse d'Ávila, réformatrice de l'ordre du Carmel, lui demande de prendre en charge l'ordre masculin du Carmel. Il accepte et fonde l'ordre des Carmes déchaux. Il accompagne spirituellement les sœurs du Carmel, avant d'être enfermé par les autorités de l'Ordre qui refusent sa réforme. Il meurt au couvent d'Úbeda le 14 décembre 1591.

Il décrit son expérience mystique dans ses écrits, notamment La Nuit obscure (Noche oscura) et Le Cantique spirituel (Cántico espiritual). Thérèse de Lisieux a fortement contribué à faire connaître sa doctrine.

 

Jean de la Croix compose Le Cantique spirituel (El cantico espiritual) en prison, à Tolède, entre 1576 et 1577.

 

Canciones entre el alma y el esposo

 

1

 

Esposa

 

Adónde te escondiste

amado y me dejaste con gemido ?

Como el ciervo huiste

habiéndome herido

sali tras ti clamando, y eras ido.

 

Épouse

 

Mais où t'es-tu caché

me laissant gémissante mon ami ?

Après m'avoir blessée

tel le cerf tu as fui,

sortant j'ai crié, tu étais parti.

(traduction : Jacques Ancet, Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, 2012)

Thérèse d'Ávila & Jean de la Croix – « Moins je comprends les choses, plus je les crois. »

Thérèse d'Avila, Jean de la Croix, Œuvres, Édition publiée sous la direction de Jean Canavaggio avec la collaboration de Claude Allaigre, Jacques Ancet et Joseph Pérez, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2012

Thérèse d'Ávila & Jean de la Croix – « Moins je comprends les choses, plus je les crois. »

Christiane Rancé, La Passion de Thérèse d'Avila, Albin Michel, 2015

 

Thérèse d'Ávila est une figure dérangeante. Sainte et première femme proclamée docteur de l’Église, elle plaît à Verlaine, Marguerite Yourcenar, Cioran, Simone de Beauvoir.

Christiane Rancé, romancière, essayiste et biographe, conte son aventure d'une manière flamboyante, en évoquant le Siècle d’or, celui de l’Inquisition, du pillage des richesses de l'Amérique, de l'exaltation religieuse mêlée à l'obscurantisme.

Thérèse d'Ávila & Jean de la Croix – « Moins je comprends les choses, plus je les crois. »

Thérèse d'Avila, Les chemins de la perfection, Anthologie établie et traduite de l’espagnol par Aline Schulman, préfacée par Julia Kristeva, Fayard, 2015

 

Où l'on découvre une expérience mystique et le sens de la réalité dans l'Histoire : Chemin de perfection (1566-1567), Livre des Fondations (1573-1582), Le Château intérieur ou les Demeures de l’âme (1577), Relations et Faveurs (1560-1581).

« Moins je comprends les choses, plus je les crois. », écrit-elle.

Thérèse d'Ávila & Jean de la Croix – « Moins je comprends les choses, plus je les crois. »

Patrick Szymanek, Thérèse de l'Enfant-Jésus, 2015

 

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5 avril 2015 7 05 /04 /avril /2015 00:15

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.

Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis. »

Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau.

Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.

En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas.

Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat,

ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.

C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.

Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

 

Τῇ δὲ μιᾷ τῶν σαββάτων Μαρία ἡ Μαγδαληνὴ ἔρχεται πρωΐ, σκοτίας ἔτι οὔσης, εἰς τὸ μνημεῖον, καὶ βλέπει τὸν λίθον ἠρμένον ἐκ τοῦ μνημείου.

Τρέχει οὖν καὶ ἔρχεται πρὸς Σίμωνα Πέτρον καὶ πρὸς τὸν ἄλλον μαθητὴν ὃν ἐφίλει ὁ Ἰησοῦς, καὶ λέγει αὐτοῖς, Ἦραν τὸν κύριον ἐκ τοῦ μνημείου, καὶ οὐκ οἴδαμεν ποῦ ἔθηκαν αὐτόν.

Ἐξῆλθεν οὖν ὁ Πέτρος καὶ ὁ ἄλλος μαθητής, καὶ ἤρχοντο εἰς τὸ μνημεῖον.

Ἔτρεχον δὲ οἱ δύο ὁμοῦ: καὶ ὁ ἄλλος μαθητὴς προέδραμεν τάχιον τοῦ Πέτρου, καὶ ἦλθεν πρῶτος εἰς τὸ μνημεῖον,

καὶ παρακύψας βλέπει κείμενα τὰ ὀθόνια, οὐ μέντοι εἰσῆλθεν.

Ἔρχεται οὖν Σίμων Πέτρος ἀκολουθῶν αὐτῷ, καὶ εἰσῆλθεν εἰς τὸ μνημεῖον, καὶ θεωρεῖ τὰ ὀθόνια κείμενα,

καὶ τὸ σουδάριον ὃ ἦν ἐπὶ τῆς κεφαλῆς αὐτοῦ, οὐ μετὰ τῶν ὀθονίων κείμενον, ἀλλὰ χωρὶς ἐντετυλιγμένον εἰς ἕνα τόπον.

Τότε οὖν εἰσῆλθεν καὶ ὁ ἄλλος μαθητὴς ὁ ἐλθὼν πρῶτος εἰς τὸ μνημεῖον, καὶ εἶδεν, καὶ ἐπίστευσεν :

οὐδέπω γὰρ ᾔδεισαν τὴν γραφήν, ὅτι δεῖ αὐτὸν ἐκ νεκρῶν ἀναστῆναι.

Jn, 20,1-9

 

« Nous ne savons pas où on l’a mis. »

 

C'est vrai, on ne sait plus où on L'a mis. Des fois sur la cheminée, et on ne Le voit plus sous la poussière, ou bien dans le placard à confitures, avec les images pieuses des vacances.

On ne Le voit plus. Et pourtant Il est à côté de nous. Vous connaissez ces vieux couples qui marchent côte à côte sans se regarder, sans se voir ?

Ouvrez le placard à confitures !

Pâques 2015 – On a enlevé le Seigneur

Fra Angelico, Noli me tangere, fresque, ca 1440, Couvent San Marco, Florence

(cliquer ICI pour mieux lire l'image)

La plaie ouverte sur le pied gauche du Christ se reproduit sur les plantes et dans l'herbe : le monde est le corps du Christ. Les pieds sont croisés et semblent effleurer la prairie : dans la tradition iconographique du Moyen âge, c'est une représentation du mouvement.

 

Johann Sebastian Bach, Oratorio de Pâques (Oster-Oratorium), Sinfonia, Collegium Vocale, Gent, dir. Philippe Herreweghe

 

Johann Sebastian Bach, Oratorio de Pâques (Oster-Oratorium), Kommt, eilet und laufet, Collegium Vocale, Gent, dir. Philippe Herreweghe – Mark Padmore, ténor, Peter Kooy, basse

 

Kommt, eilet und laufet, ihr flüchtigen Füße,

Venez, hâtez-vous, courez d’un pas rapide,

 

Erreichet die Höhle, die Jesum bedeckt !

Atteignez la caverne, qui couvre Jésus !

 

Lachen und Scherzen

Rires et ambiance joyeuse

 

Begleitet die Herzen,

Accompagnent les cœurs,

 

Denn unser Heil ist auferweckt.

Car notre salut s’est relevé.

 

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9 mars 2015 1 09 /03 /mars /2015 13:15
Yves Combeau, 08 mars 2015 – Est-ce que vous avez envie d’être un peu fous ?

Chapelle Notre-Dame-de-France, Malakoff

Yves Combeau, 08 mars 2015 – Est-ce que vous avez envie d’être un peu fous ?

Yves Combeau

 

Évangile (Jn 2, 13-25) suivi de l'homélie

 

Écoutez Yves Combeau.

 

Chers amis, vous devez certainement vous attendre à ce que je prononce un sermon très sérieux, et… Pas du tout !

D’abord, les sermons très sérieux sont très ennuyeux. Ensuite c’est l’Écriture elle-même qui me dit de ne pas me prendre au sérieux. Avez-vous entendu saint Paul ? Ce que nous proclamons est « folie pour les nations ». Et particulièrement pour les sages et les savants de tout poil.

 

Le message chrétien est en effet un message un peu fou. Un homme qui dit qu’il est Dieu, qui meurt et qui ressuscite, n’est-ce pas, c’est un peu fou. L’amour, la douceur, la paix, qui sont vainqueurs de la violence et de la guerre, c’est un peu fou. L’hostie qui va devenir, tout à l’heure, le corps du Christ, ce n’est vraiment pas raisonnable.

Puisque vous allez vous engager, vous, les responsables de la pastorale à Notre-Dame-de-France, autant que vous soyez bien prévenus : la décision que vous prenez est une décision folle. La décision raisonnable, ce serait d’enseigner une petite morale bien consensuelle, dont tout le monde est déjà convaincu d’avance. Mais vous, vous allez annoncer le Christ ressuscité. Vous allez annoncer à ces enfants, là, devant moi, que l’amour passe avant toute autre valeur ; que Dieu les connaît et les aime chacun parce que c’est lui qui les a faits ; qu’avec Dieu ce qui est impossible devient possible, qu’avec Dieu notre vie est faite d’espoir et de joie, et l’espoir et la joie, dans le monde dans lequel nous vivons, c’est vraiment de la folie !

 

Yves Combeau porte la joie en lui, et il est contagieux.

 

Alors oui, nul doute là-dessus, aux yeux du monde, nous, les chrétiens, passons pour des fous. C’est même un signe rassurant.

Dans un instant nous allons proclamer notre foi, nous allons redire notre Credo. Ce Credo rempli de folies qui heurtent la raison et font rire les sages. La Vierge enceinte et Jésus qui revient à la vie, la prière qui porte des fruits et l’amour qui triomphe du mal, tout cela nous allons le proclamer.

Est-ce que vous avez envie d’être un peu fous ? En tout cas, je vous le souhaite. Parce que ce monde raisonneur est une prison et que la folie de la foi est la seule véritable liberté. Amen.

 

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25 décembre 2014 4 25 /12 /décembre /2014 01:39

 

Jean-Sébastien Bach, Oratorio de Noël, BWV 248, 1734, Monteverdi Choir and English Baroque Soloists, dir. Sir John Eliot Gardiner, 1999

 

à 33' 09"

 

Frohe Hirten, eilt, ach eilet, Eh ihr euch zu lang verweilet, Eilt, das holde Kind zu sehn ! Geht, die Freude heißt zu schön, Sucht die Anmut zu gewinnen, Geht und labet Herz und Sinnen !

 

Joyeux bergers, hâtez-vous, ah ! hâtez-vous, avant de vous attarder trop longtemps, hâtez-vous d’aller voir le gracieux enfant ! Allez, la joie est trop belle, cherchez à gagner sa faveur, allez et repaissez votre cœur et votre âme !

 

* * *

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc, 2, 1-21

 

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie.

Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.

Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David.

Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.

Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli.

Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.

Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.

L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte.

Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple :

Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur.

Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »

Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant :

« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : « Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait connaître. »

Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.

Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.

Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers.

Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.

Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

 

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14 août 2014 4 14 /08 /août /2014 23:01
Assomption – Χαῖρε, Μαρία

Fra Angelico, Le Couronnement de la Vierge Marie, ca 1435, Galerie des Offices, Florence

 

Selon une croyance très ancienne des Pères de l’Église (saint Ephrem, 373) sans fondement dans les Écritures, Marie n'aurait pas connu la corruption de la mort et serait montée au ciel de son vivant.

La croyance fut définie comme dogme religieux par l’Église catholique en 1950.

Les Églises orientales disent Dormition et n'en font pas un dogme.

 

Miriâm se lève en ces jours, elle va dans la montagne,

et s’empresse vers une ville de Iehouda.

Elle entre dans la maison de Zekharyah et salue Èlishèba‘.

Et c’est, quand Èlishèba‘ entend la salutation de Miriâm, l’enfant tressaille dans son ventre. Èlishèba‘ est remplie par le souffle sacré.

Elle crie d’une voix forte et dit : « Tu es bénie entre les femmes, et béni le fruit de ton ventre !

Pour moi, d’où cela, que la mère de mon Adôn vienne vers moi ?

Oui, la voix de ta salutation est parvenue à mes oreilles ; et voici, l’enfant tressaille d’exultation dans mon ventre ;

En marche, celle qui adhère à la réalisation plénière de ce qui lui a été dit de la part de IHVH-Adonaï ! »

Et Miriâm dit : « Mon être exalte IHVH-Adonaï ;

mon souffle exalte pour Elohîms, mon sauveur,

parce qu’il a regardé l’humilité de sa servante.

Voici, désormais tous les âges me diront: En marche !

Oui, le Puissant fait pour moi des grandeurs, et son nom est sacré.

Son secours matriciel, d’âge en âge sur ses frémissants,

il fait prouesse de son bras ; il disperse les orgueilleux en l’intelligence de leur cœur.

Il fait descendre les puissants des trônes, mais relève les humbles.

Il remplit de biens les affamés ; et les riches, il les renvoie, vides.

Il soutient Israël, son enfant, ayant en mémoire de le matricier,

comme il l’a dit à nos pères,

en faveur d’Abrahâm et de sa semence, en pérennité. »

Miriâm demeure avec elle trois mois environ ; puis elle revient dans sa maison.

Lc, 1, 39-56

(trad. André Chouraqui)

 

Prendre son bâton de pèlerin. Se mettre en route. En marche !

 

Les pèlerins vers Emmaüs ne savent pas où ils vont. Emmaüs ne figure pas sur une carte. Ils ne reconnaissent pas le compagnon qui vient cheminer avec eux et guide leurs pas.

Le ciel n'est pas dans les nuages, il est en nous dans notre vie de tous les jours. Il y a des jours sans ciel bleu et des nuits sans étoiles, nous ne voyons rien. Il suffit d'un regard d'amour.

 

Marie connaît le ciel de toute éternité.

 

Franz Schubert, Ellens dritter Gesang, 1825, mieux connu sous le nom d'Ave Maria, int. Maria Callas

 

Ave Maria !

Jungfrau mild,

Erhöre einer Jungfrau Flehen,

Aus diesem Felsen starr und wild

Soll mein Gebet zu dir hin wehen,

Zu dir hin wehen.

Wir schlafen sicher bis zum Morgen,

Ob Menschen noch so grausam sind.

O Jungfrau, sieh der Jungfrau Sorgen,

O Mutter, hör ein bittend Kind!

Ave Maria !

 

Ave Maria !

Unbefleckt !

Wenn wir auf diesen Fels hinsinken

Zum Schlaf, und uns dein Schutz bedeckt,

Wird weich der harte Fels uns dünken

Du lächelst, Rosendüfte wehen

In dieser dumpfen Felsenkluft.

O Mutter, höre Kindes Flehen,

O Jungfrau, eine Jungfrau ruft!

Ave Maria !

 

Ave Maria !

Reine Magd !

Der Erde und der Luft Dämonen,

Von deines Auges Huld verjagt,

Sie können hier nicht bei uns wohnen

Wir woll'n uns still dem Schicksal beugen,

Da uns dein heilger Trost anweht;

Der Jungfrau wolle hold dich neigen,

Dem Kind, das für den Vater fleht!

Ave Maria !

Assomption – Χαῖρε, Μαρία

Χαῖρε, Μαρία, κεχαριτωμένη

Réjouis-toi, Marie, comblée de grâces,

ὁ Κύριος μετὰ Σοῦ

le Seigneur est avec toi.

εὐλογημένη Σύ ἐν γυναιξί

Tu es bénie entre les femmes

καί εὐλογημένος ὁ καρπός τῆς κοιλίας Σου, ὁ Ἰησοῦς

et Jésus, ton enfant, est béni.

 

Ἁγία Μαρία, Θεοτόκε

Sainte Marie, Mère de Dieu,

πρέσϐευε ὑπέρ ἡμῶν τῶν ἁμαρτωλῶν

prie pour nous, pécheurs,

νῦν καί ἐν τῃ ὥρᾳ τοῦ θανάτου ἡμῶν.

maintenant et à l'heure de notre mort.

 

D'après Lc, 1, 28, pour la première partie. La seconde partie est de Simon Stock, Carme anglais, sur son lit de mort, en 1265.

 

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 23:01
Gilbert Delahaye, Marcel Marlier, Martine à la ferme

Gilbert Delahaye, Marcel Marlier, Martine à la ferme, Casterman, 1954

Gilbert Delahaye, Marcel Marlier, Martine à la ferme

On peut lire à la plage ou à la montagne.

 

Ce qui est bien à la ferme, c'est que tout le monde est beau et gentil : Poussi-Poussin, Lapin, Canard, Commère l'Oie, Mouton, Cochonnet, Lolo le veau, Noiraud le cheval, Moustache le chat, Médor – tout le monde s'entend bien.

 

Au revoir à tous nos amis de la ferme, crie Martine. Et surtout, dites-leur que nous reviendrons dimanche.

 

Ça se passe en 1954.

 

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17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 23:01

 

 

Giovanni Battista Pergolesi, Stabat Mater, 1736, int. : Elisabeth & Andreas Scholl, Freiburger Barockorchester, dir. Gottfried von der Goltz., Royal Albert Hall, London, 1999.

 

Jean-Claude Pirotte, Chemin de croix 357

Sylvie Doizelet, Jean-Claude Pirotte, Chemin de croix, La Table Ronde, 2004

 

Jean-Claude Pirotte 2002

Jean-Claude Pirotte, 2002

Jean-Claude Pirotte est né en 1939 – un 20 octobre, comme Rimbaud, à Namur, en Belgique. En 2006, il a reçu le prix des Deux Magots pour Une adolescence en Gueldre, et, plus récemment, le Grand Prix de poésie de l'Académie française, et le Prix Goncourt de la poésie.

Depuis des années, son cancer se généralise. Il a sa table à la terrasse des bistrots où il continue de boire, de fumer, d'écrire.

Dernièrement, Vaine pâture, Mercure de France, 2013.

Des pas perdus en a parlé.

 

Il se dit « un peintre du dimanche et un écrivain du samedi ».

 

Jean-Claude Pirotte, Chemin de croix, 1 h700

 

Première station

 

C'est toujours à contretemps

Seigneur que je vis avec toi.

 

Condamné à mort,

et moi je n'y pense pas.

La Passion se prépare

et moi je suis dans la joie.

 

Jésus est condamné à mort

 

Jean-Claude Pirotte, Chemin de croix, 12 h700

 

Douzième station

 

Le noir qui jaillit à cet instant-là,

nul ne s'en souviendra.

 

Jésus meurt sur la croix

 

Jean-Claude Pirotte, Chemin de croix, Pâques h700

 

Jésus est ressuscité d'entre les morts

 

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