Magali de Piau Engaly : le tunnel du Somport, comme vous l'avez toujours rêvé sans jamais oser l'imaginer.
Les Chevaliers du fiel, Magali de Piau Engaly
Les routes ne sont plus sures.
Magali de Piau Engaly : le tunnel du Somport, comme vous l'avez toujours rêvé sans jamais oser l'imaginer.
Les Chevaliers du fiel, Magali de Piau Engaly
Les routes ne sont plus sures.
Non, il ne s'agit pas de votre Lou. Seulement une réplique de la scène que vous allez voir ou revoir.
En deux parties, pour des raisons techniques, mais sans qu'il manque une virgule.
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Les Chevaliers du fiel, Jean-Paul André, La simca 1000, 1
Les Chevaliers du fiel, Jean-Paul André, La simca 1000, 2
Quand on y pense...
… le Jean-Paul André, alias Magali de Piau Engaly (dans nos réserves), Eric Carrière, est docteur en sociologie et le présentateur, Francis Ginibre, est diplômé des Beaux-Arts.
En version originale.
Les Chevaliers du fiel, La simca 1000, 1996
Charles Trenet, Ménilmontant, 1939
On se souvient de Lou, Le petit Parisien.
On le reconnaît ici, dans son quartier embaumé de lilas aux premiers beaux jours.
Robert Doisneau, Les Lilas de Ménilmontant, 1956
The Albemarle Ramblers - Arnie Naiman, Pete Vigour, Dick Harrington, From Earth To Heaven, March 6, 2010 at Haddenham Ceilidhs, 6 mars 2010
Qui se hisse sur la pointe des pieds ne tient pas debout.
Lao Tseu, Tao Tö King, 24
Un bout de craie. A genoux, on fait le tracé. On se redresse. De la terre on aperçoit le ciel. Le pied droit masque encore le galet. Un élan léger et il se place en 5. A cloche-pied on avance jusqu'en 4 et on laisse le jeu au suivant. Il marque en 6, joli, et monte en 4. Il faudrait passer 5 et 6 d'une lancée. Une poussée sur la pointe droite et... ça passe, on est en 8. L'autre a perdu.
_ Vous êtes venu au monde le trois juin mille neuf cent quarante sept ?
_ Oui, Monsieur le Commissaire.
_ Et perdez cette manie de m'appeler « Monsieur le Commissaire » à chaque détour !
_ Pardonnez-moi, inspecteur, je n'ai pas été informé...
_ … n'ajoutez pas l'insolence ! Venu, donc, à La Ville. Aujourd'hui, vous êtes retiré dans un petit village où vous avez gagné la sympathie de tous les indigènes.
_ Presque tous.
_ Presque-tous. Presque, c'est qui ?
_ Il y a La Mouche, collée à sa fenêtre, de l'autre côté de la petite route, et Les Frères Siamois, en travers du carrefour. Innocentes marionnettes dont Les Sournois tirent les ficelles.
_ Et pourquoi cette palissade et ces chaînes qui interdisent maintenant d'entrer chez vous, même des yeux ?
_ Le Ciel, Sganarelle, le Ciel !
_ Le ciel, tu y seras bientôt. Mat en deux coups : le 4 et le 8. Un bond improbable et, de fait, imparable. On va vous conduire à votre case en attendant votre ascension.
_ Vous avez perdu. Votre moustache.
_ … ?
_ Perdue !
_ Je n'ai... jamais... porté... de moustache...
_ LHOOQ...
_ … ?
_ Vous êtes un masque nu à l'ombre de votre moustache, rasée.
Puces
C'était en 1990. Le ci-devant narrateur et son animal de compagnie cheminaient en automobile vers un petit village du Gers, son évêque, ses mousquetaires, sa belle-mère. Le ci-devant narrateur n'était pas pressé d'arriver, et pourtant il aime bien le chant grégorien et les romans de cape et d'épée. Allez comprendre !
A cinquante kilomètres de l'arrivée – souffrance, moment pénible – nous nous arrêtons dans un petit chemin.
Nous allons repartir lorsqu'un beagle Elisabeth vient modérer notre élan : elle est enjouée, elle a faim et elle entretient une colonie de puces. Caresses, biscuits, appel lointain de la belle-mère. Elle a creusé et garni un abri au coin du champ. La chienne, bien sûr. On la voit dans le rétroviseur, elle se tient au milieu de la route. Demi-tour. L'animal de compagnie prend le volant et son maître embarque la chérie et sa grouillante cargaison.
Le plan – purée accélère y'en a partout – est tout tracé : une bassine, de l'eau, du shampoing, une serviette, de quoi grignoter.
_ Milou ditz ! C'est quoi ? Vous avez ung chieng ?
_ Une chienne, elle s'appelle Puces et elle a faim.
Le bain, du pain dur, une écuelle d'eau et une vieille couverture posée derrière le tas de bois – les nuits sont fraîches et seul l'animal de compagnie est autorisé dans la maison.
Un dîner sans appétit. Elle est repartie, sûrement. Le foie gras est insipide et on ne sait que faire des épluchures du magret.
_ C'est l'heure, y te faut y aller. A la boulangerie, sur le parkigng, y font l'omelette norvégienneu, mais dame ! Ça n'attend pas.
Le Grand Nord nous permet d'aller voir ce qu'Elle devient. Elle est sur sa couverture, elle frétille mais reste couchée.
Le chaud-froid est rendu...
Emotions, fatigue, dodo – on se lèvera tôt.
Cinq heures, il fait presque jour. On s'habille, on prend du pain, deux grands torchons – le plan ! - et on descend.
Puces est là. Cette fois, elle s'avance, c'est un nouveau jour. Un torchon autour de la poitrine, l'autre attaché au premier, c'est la laisse. Nous sommes partis. Quelques centaines de mètres le long du petit bois, retour, déménagement vers le local dédié à la chaudière : c'est grand, le sol ne craint rien et elle appréciera cette tiédeur. Son eau et son pain. Caresses et frétillement.
On se prépare un café et deux tartines. Le temps que la cafetière gargouille – FSSHHGURGL PRRUÏT SCRPSCHllIKSSS, on prend un fond de lait et on redescend. Elle est en vadrouille. Puces, bien sûr. Elle explore. En m'entendant verser le lait dans son écuelle, elle accourt en se tortillant et en wooffant : oui, elle parle, elle me remercie, elle me raconte qu'elle a été balancée trois mois auparavant parce qu'elle n'était pas bonne à la chasse, elle me dit qu'elle aime bien les animaux, les lapins, les crapauds, les chats.
Les Chevaliers du Fiel, Chasseurs
Oui, seulement on aime bien le café fraîchement tiré...
Dans la journée, elle accède à la véranda qui tient lieu d'entrée. Les jours suivants, elle reste au pied de la table de jardin sur laquelle ma bibliothèque de voyage est installée, parfois elle monte sur les genoux, elle s'intéresse aux jardins de Fontainebleau et de Navarre qui s'offrent en illustrations et elle entend mieux la musique – une saison The Cure, Metallica et Trent Reznor. Quelques jours plus tard, elle a droit à la cuisine et aux restes.
La voici en compagnie d'Oliver, le premier chat de la présente demeure, avant la collection initiée par Bouchon.
Oliver & Puces
Oliver
Oliver & Puces
Ensuite, attendez-vous à voir et vous verrez.
Mra, un normand, le tout premier
Stéphanie, Mra, Lioucha
Stina, Stéphanie
Quand Lioucha fut recueillie, Stina de la Caterie avait déjà disparu suite aux bons soins d'un certain Tartignol qui avait confondu la maladie de Carré et une crise d'urticaire entre deux paquets d'affiches à coller : sa carrière politique commençait.
Et encore, et encore, et on en laisse à la diligence de votre recherche dans Libellus. IL est partout, on l'aime tant.
Stina, 3 mois
Stina, 8 ans, peu avant sa mort
Stina, 8 ans
Vous rêviez depuis longtemps de ce voyage à Beverly Hills.
Comme vous aviez choisi la classe Salon dans un Airbug A666, vous avez été conduit par une passerelle roulante à l'entrée située en tête de l'aéroplane.
Introibo ad altare
Le commandant Antoine de, un retraité de La Poste, vous a souhaité la bienvenue.
Et cum spiritu tuo
Peu de temps après le décollage, l'écran géant vous a présenté un film de divertissement : Aircrash.
Perducat vos ad vitam aeternam
Nous avons connu Lou en mission au bordel.
Aujourd'hui le voici sur le chemin (en fer) de la délinquance caractérisée.
Lou est encore en stage, cette fois volontairement, traduisons par choisi, sur un bien joli thème : art et architecture.
Le maître d'œuvre était le FRAC des Pays de la Loire ou, plus exactement, la personne ci-devant détachée, privée d'enseignement en arts plastiques, discipline délicate en milieu.
Le schéma était le même, en pire.
Premier jour
Selon l'ordre de mission, on commençait à travailler à 9 h. Vers 10 h 30, le staff est arrivé, on a pris le café. L'après midi, on a regardé l'exposition du moment au FRAC.
C'était très bien, il y avait des cochons de Wim Delvoye et une très belle œuvre (comme toujours) de Pascal Convert.
Deuxième jour
C'est là que sont arrivés les architectes, professeurs à l'Ecole Nationale d'Architecture de Nantes. L'année précédente, ils étaient élèves. Ils sont devenus professeurs. Ils n'avaient rien construit mais ils avaient des idées.
Nous avions rendez-vous à la périphérie de la ville à 9 h.
Lou a pris quelques photographies de l'environnement en attendant 10 h.
Là, nous sommes partis, à 30, et, au risque de briser le suspense, nous n'en avons pas perdu un seul.
Nous sommes partis, inconscients z'et joyeux, sur la voie ferrée périphérique de Nantes, du sud vers le nord. Il ne passait que quatre trains par jour, nous étions donc supérieurs en nombre.
Après quelques centaines de mètres, un employé de la SNCF nous a rejoint et nous a fait savoir que nous n'avions pas le droit de marcher sur cette voie. Aussi, sous la conduite de nos deux architectes, nous avons fait le tour du pâté de maisons voisin pour revenir sur la voie, assez loin de l'employé, comme des gamins, mais attention ! Un stage de l'Education Nationale, c'est sérieux.
Nous avons marché. Nous avons pris des photographies. Nous n'avons pas entendu parler d'architecture.
Le soleil approchant de son zénith, nous avons eu comme un creux. Heureusement, la table était réservée dans un petit restaurant très sympathique, près du stade.
Une architecture, le stade. Lou s'est attardé à prendre quelques photographies.
La tablée était déjà attablée autour d'un solide apéritif. Le menu était copieux et la détachée avait choisi le vin.
Deux heures plus tard, nous sommes repartis, tout frais, à l'assaut des rails. Nous avons eu le temps de passer un viaduc juste avant l'arrivée d'un des quatre trains de la journée. Nous n'en étions plus ou pas encore à l'architecture, mais seulement à l'art de courir plus vite qu'un train.
Peu après cet exploit pédagogique, nous nous sommes fait cueillir par un groupe de cheminots en stage, pour apprendre, eux. Gilets fluorescents, connaissance de l'horaire des quatre trains et… autorisation. Là, même ceux qui avaient le plus généreusement déjeuné ont compris que nous étions sur une mauvaise voie. La chose aurait pu mal tourner nonobstant la médiation de la détachée qui était pleine – de bonne volonté – et le mutisme des architectes. Nous avons été autorisés à rejoindre la voie publique, sans frais.
Plus loin, on nous a fait parcourir un ancien terrain de maraîcher, resté propriété privée et pavée de verrières effondrées cachées sous l'herbe haute. Il y a eu un blessé. Un bout de verre coincé dans la semelle d'une chaussure, quelques écorchures pour extirper l'intrus, du sang, enfin !
Positivons. C'est tout de même là que Lou a connu la recette des fleurs d'acacia en beignet. Excellent ! La pâte doit être légère, comme la fleur crue enveloppée. La cuisine, c'est important, et c'est une tradition bien antérieure à celle de l'architecture.
Quelques déserteurs se sont manifestés dans la troupe, notamment la victime saignante menacée d'une compresse d'herbes folles.
Rendez-vous a été fixé dans une station de tramway, vers le haut – les architectes ne perdent jamais le nord.
Le groupe s'est désagrégé, surtout du côté des agrégés qui ont fait bande à part, certains en couple, d'autres en solo. Lou était seul, avec un plan de la ville. De son pas lent, il a rejoint le lieu avec un quart d'heure ligérien d'avance, le temps de prendre un ticket, ce que personne d'autre n'a fait.
_ Il n'y a jamais de contrôle.
Nous sommes descendus à deux arrêts avant le terminus pour nous promener dans un dépôt, non surveillé, de la SNCF. Quelques Raymond Hains de plus.
Et puis et puis, tout le monde s'est retrouvé dans une cafétéria où la détachée prenait son apéritif. Nous apportions nos photographies à développer sur papier. Le blessé avait échappé à l'amputation.
Troisième jour
Il fallait un jour pour développer les photographies.
Matinée au FRAC, café, on ne s'en lasse pas.
Déjeuner dans un petit restaurant très sympathique, puis visite d'une exposition de maquettes d'architecture dans un lieu rien que pour nous.
Une heure pour contempler – la détachée assoiffée a pris un digestif.
Une heure pour dire ce que nous avions vu.
Les architectes étaient rentrés chez eux et Lou n'avait rien à dire, mais il y avait de belles âmes qui ont trouvé le géniaaal de la chose.
Quatrième jour
Le matin, café au FRAC. Ils font un très bon café. Pascal Convert était toujours là. Les cochons également. Lou aime bien les animaux.
Sinon, rien.
Pour l'après-midi, nous avions un espace réservé dans une sorte de maison de la culture.
Livraison des photographies et règlement. Oui, c'était à nos frais, et la détachée n'avait pas prévu de monnaie. Chacun a laissé un peu plus. Lou est le seul à avoir dit : "Gardez le reste pour vos pauvres".
Là, ça a tourné vinaigre.
Retour en arrière.
Au cours de la promenade, Lou avait régulièrement repéré des "œuvres d'art", à la manière de Raymond Hains. On rappelle qu'il n'a jamais été question d'architecture en trois jours.
Le Lou s'est fait salement et lâchement épingler par un des deux architectes.
"Il y en a qui voient des œuvres d'art partout, ça les rassure."
Lou s'est levé, tranquillement, il a rangé ses affaires et ses photographies, posées sur une plinthe, et il est seulement revenu dire qu'il avait du lait sur le feu et qu'il ne voulait pas troubler plus longtemps l'inquiétude légitime des jeunes filles en fleurs d'acacia.
Révisons.
Les Nuls, Hassan Cehef
De la musique avant toute chose.
Interretialis libellus est ouvert en ce samedi saint.
A mes compaings du pain rassis
ceux qui disaient nous voulons : tout !
A l'Araignée la toile au vent
A tous ceux qui m’auront suivi
à ceux-là je laisse les coms
maintenant que je suis paré
Léo Ferré, Le Chien
A mes oiseaux piaillant debout
Chinés sous les becs de la nuit
Avec leur crêpe de coutil
Et leur fourreau fleuri de trous
A mes compaings du pain rassis
A mes frangins de l'entre bise
A ceux qui gerçaient leur chemise
Au givre des pernods-minuit
A l'Araignée la toile au vent
A Biftec baron du homard
Et sa technique du caviar
Qui ressemblait à du hareng
A Bec d'Azur du pif comptant
Qui créchait côté de Sancerre
Sur les Midnight à moitié verre
Chez un bistre de ses clients
Aux spécialistes d'la scoumoune
Qui se sapaient de courants d'air
Et qui prenaient pour un steamer
La compagnie Blondit and Clowns
Aux pannes qui la langue au pas
En plein hiver mangeaient des nèfles
A ceux pour qui deux sous de trèfle
Ça valait une Craven A
A ceux-là je laisse la fleur
De mon désespoir en allé
Maintenant que je suis paré
Et que je vais chez le coiffeur
Pauvre mec mon pauvre Pierrot
Vois la lune qui te cafarde
Cette Américaine moucharde
Qu'ils ont vidée de ton pipeau
Ils t'ont pelé comme un mouton
Avec un ciseau à surtaxe
Progressivement contumax
Tu bêle à tout va la chanson
Et tu n'achètes plus que du vent
Encore que la nuit venue
Y a ta cavale dans la rue
Qui hennit en te klaxonnant
Le Droit la Loi la Foi et Toi
Et une éponge de vin sur
Ton Beaujolais qui fait le mur
Et ta Pépée qui fait le toit
Et si vraiment Dieu existait
Comme le disait Bakounine
Ce Camarade Vitamine
Il faudrait s'en débarrasser
Tu traînes ton croco ridé
Cinquante berges dans les flancs
Et tes chiens qui mordent dedans
Le pot-au-rif de l'amitié
Un poète ça sent des pieds
On lave pas la poésie
Ça se défenestre et ça crie
Aux gens perdus des mots fériés
Des mots oui des mots comme le Nouveau Monde
Des mots venus de l'autre côté de la rive
Des mots tranquilles comme mon chien qui dort
Des mots chargés des lèvres constellées dans le dictionnaire des constellations de mots
Et c'est le Bonnet Noir que nous mettrons sur le vocabulaire
Nous ferons un séminaire, particulier avec des grammairiens particuliers aussi
Et chargés de mettre des perruques aux vieilles pouffiasses littéromanes
Il importe que le mot amour soit rempli de mystère et non de tabou, de péché, de vertu, de carnaval romain des draps cousus dans le salace
Et dans l'objet de la policière voyance ou voyeurie
Nous mettrons de longs cheveux aux prêtres de la rue pour leur apprendre à s'appeler dès lors Monsieur l'abbé Rita Hayworth
Monsieur l'abbé BB fricoti fricota et nous ferons des prières inversées
Et nous lancerons à la tête des gens des mots sans culotte sans bande à cul
Sans rien qui puisse jamais remettre en question
La vieille la très vieille et très ancienne et démodée querelle du qu'en diront-ils
Et du je fais quand même mes cochoncetés en toute quiétude sous prétexte qu'on m'a béni
Que j'ai signé chez monsieur le maire de mes deux mairies
Alors que ces enfants sont tout seuls dans les rues et s’inventent la vraie galaxie de l’amour instantané
Alors que ces enfants dans la rue s'aiment et s'aimeront
Alors que cela est indéniable
Alors que cela est de toute évidence et de toute éternité
Je parle pour dans dix siècles et je prends date
On peut me mettre en cabane
On peut me rire au nez ça dépend de quel rire
Je provoque à l’amour et à l’insurrection
Yes ! I am un immense provocateur
Je vous l'ai dit
Des armes et des mots c'est pareil
Ça tue pareil
II faut tuer l'intelligence des mots anciens
Avec des mots tout relatifs, courbes, comme tu voudras
Il faut mettre Euclide dans une poubelle
Mettez-vous le bien dans la courbure
C'est râpé vos trucs et manigances
Vos démocraties où il n'est pas question de monter à l'hôtel avec une fille
Si elle ne vous est pas collée par la jurisprudence
C'est râpé Messieurs de la Romance
Nous, nous sommes pour un langage auquel vous n'entravez que couic
Nous sommes des chiens et les chiens, quand ils sentent la compagnie,
Ils se dérangent et on leur fout la paix
Nous voulons la Paix des Chiens
Nous sommes des chiens de bonne volonté
El nous ne sommes pas contre le fait qu'on laisse venir à nous certaines chiennes
Puisqu'elles sont faites pour ça et pour nous
Nous aboyons avec des armes dans la gueule
Des armes blanches et noires comme des mots noirs et blancs
Noirs comme la terreur que vous assumerez
Blancs comme la virginité que nous assumons
Nous sommes des chiens et les chiens, quand ils sentent la
compagnie,
II se dérangent, ils se décolliérisent
Et posent leur os comme on pose sa cigarette quand on a quelque chose d'urgent à faire
Même et de préférence si l'urgence contient l'idée de vous foutre sur la margoulette
Je n'écris pas comme de Gaulle ou comme Perse l
Je cause et je gueule comme un chien
Je suis un chien