Nicolas Lebel, Le jour des morts, Marabooks, 2014
La pluie continuait de tomber, un peu plus fort que la veille au soir, mais le temps restait raisonnable pour la saison : c'est ce qu'avait dit la télé.
On commence dans le sublime : on reste raisonnable. On attend la page 65.
– […] Nous avons... un problème à l'hôpital...
Il reprit plus bas :
– Un mort...
– Un mort ? A l'hôpital ? C'est un peu sa place, non ? Et puis... c'est votre rayon, la mort...
[...]
– Je veux dire un meurtre, monsieur Mehrlicht. Il y a eu un meurtre à l'hôpital.
On attend, encore, la page 69 pour apprendre qu'il s'agit d'un empoisonnement.
Un empoisonnement, deux empoisonnements, trois empoisonnements, ça devient empoisonnant.
A la source, il y a Mèlas-la-Noire, dans le Limousin. Ne cherchez pas, ça n'existe pas non plus.
Quelques empoisonnements encore. Pour faire 377 pages, il faut durer. Pendant ce temps, le lecteur poireaute.
Finalement... vous pouvez passer à la fin, le coupable, ce sont deux coupables : la grand-mère et la petite-fille. Elles se ressemblent tellement qu'on a pu croire à une empoisonneuse éternellement jeune pendant soixante-dix-ans.
C'est l'histoire d'une vengeance.
– C'est en 1943 que tout a commencé...
– Dans la France occupée...
C'est politique.
« Discite justitiam moniti, et non temnere Divos. »
Virgile, Enéide, livre VI, v. 620
On vous donne le bon texte et la référence juste.
Finis coronat opus.
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L'image de couverture – © Dimitri Simon – est très bien, très fine, comme le montre le détail ci-dessus. Après... il y a 377 pages.
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D'autres lecteurs n'ont pas connu l'ennui : Sandra, et gruznamur.