Lou

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  • : Un bloc-notes sur la toile. * Lou, fils naturel de Cléo, est né le 21 mai 2002 († 30 avril 2004).

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pour mémoire

Survival

 

Uncontacted tribes

 

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21 mars 2010 7 21 /03 /mars /2010 10:04

 

Un gouvernement est toujours le gouvernement du peuple

 

Il y a trois sortes de tyrans : les uns ont le royaume par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les autres par la succession de race.

[…]

Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres.

[…]

Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes étranges, les médailles, les tableaux et autres telles drogueries, c'étaient aux peuples anciens les appâts de la servitude, le prix de leur liberté ravie, les outils de la tyrannie. Ce moyen, cette pratique, ces allèchements avaient les anciens tyrans, pour endormir leurs sujets sous le joug.


Etienne de La Boétie,
De la Servitude volontaire,
édition Paul Bonnefon, 1922


Selon Montaigne (qui rajeunit peut-être La Boétie pour attiédir le brûlot), le discours aurait été écrit par manière d’essai, en sa première jeunesse, n’ayant pas atteint le dix-huitième an de son âge, à l’honneur de la liberté contre les tyrans. [soit avant 1548, la première publication complète datant de 1576]

Montaigne, Essais, I, XXVIII


La problématique peut ainsi s’énoncer : comment un peuple d’esclaves peut-il être volontairement soumis à un maître dont la légitimité ne tient qu’à l’autorité donnée par les esclaves eux-mêmes ?

La liberté serait de n’être ni maître ni esclave,

Ni victimes ni bourreaux, Albert Camus in Combat, 1946,

Ni gagnants ni perdants, Noir Désir, 2008.

La Boétie illustre prudemment son propos d’images retenues de l’Antiquité.

En notre temps, celui dont nous n’avons pas encore complètement perdu la mémoire, nous rappellerons l’étude de Wilhelm Reich, La psychologie de masse du fascisme, Massenpsychologie des Faschismus, 1933. Une tyrannie meurtrière et suicidaire ne tient pas à la folie d’un seul, de chacun pris isolément, ni à une infrastructure économique étouffant nécessairement l’humain.

 

Des maires commis d’office par les maîtres de Vichy ont été reconduits dans leurs fonctions par la vox populi et honorés par leurs suivants.

 

Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs. Quoi de neuf dans Le Jeu de la mort conçu et réalisé par Christophe Nick ? 81 % des candidats ont volontairement tué un homme (au moins à ce qu’ils croyaient).  Dans l'expérience de Milgram, ils n'étaient que 62,5 %. L’autorité des réseaux médiatiques, l’opinion, l’emporte largement sur celle de la science (vraie ou fausse). Dans Le Prix du danger / Yves Boisset, 1983, d’après Robert Sheckley, The Prize of Peril, 1958, seul le joueur cible se révolte : il est conduit à l’asile.

Christophe Nick, Le Jeu de la mort, présentation


Christophe Nick, Le Jeu de la mort, le spectacle va commencer

 

[d’autres illustrations sont disponibles sur demande]

 

Aujourd’hui, 53,65% des hommes libres et consentants vont confirmer l’anecdote, en s’accordant aux suffrageurs, naufrageurs des temps modernes.

 

Lotophages

 

Tous les gagnants ont participé.

Loterie universelle.

Mémoire de l’oubli.

 

Gauchedecombat s’interroge sur la pertinence d’un geste électoral quand le suffrage est floué par l’exécuteur même, démocratiquement choisi.

Le deuxième tour des élections régionales [le] laisse perplexe... sans voix(e)...

Le seul argument qui pourrait [le] convaincre de voter... serait éventuellement le risque que l’UMP s’allie au FN...

Mais ce coup là, écrit-il, on me l’a déjà  fait en 2002... Et quand on voit ce que cela a donné...

 

Autant s’en remettre à la loterie des algorithmes. Philip K. Dick l’a imaginé, la fiction aujourd’hui…

 

Le dialogue intelligent

 

Le mot est de Daniel Cohn-Bendit au soir du premier grand soir.

 

En Basse-Normandie, PS+Europe Ecologie+Front de Gauche, c’est intelligent. Le partner number one défend le développement du nucléaire, ce qui est défendable dans une région qui ne craint plus rien. Le strapontin de service comprend [c’est le dialogue intelligent] notamment :

- le non-financement par la région du nucléaire dans le domaine de l'énergie

[en bonne intelligence avec AREVA]

- la création d’un service public régional de covoiturage

[enfin une proposition révolutionnaire ! hein ? service-public-régional-covoiturage, qu’est-ce que ça veut dire ? m’enfin ! posez des questions intelligentes !]

Le Front… tête haute !

 

Et tout cela s’est négocié à l’hôtel Best Western Ducs de Bourgogne.
La notion d’hôtellerie à visage humain prend tout son sens chez nous.

Tu comprends, puisque tu es intelligent, qu’aujourd’hui, à moins de 400 la chambrée, tu n’as plus rien. Le prix n’est pas donné pour un salon intelligent.

Et pour en tresser une de plus à celui qui aimait les enfants et cherchait sous les pavés la plage,
une contribution de La Décroissance.

En rappelant nos lectures de jeunesse, au 29e jour du nénuphar, Halte à la croissance ?, collectif, Fayard, 1972

Et notre dette à Des pas perdus, dont le dialogue est vraiment intelligent – ce que c’est de la polysémie et de nous autres pauvres !

 

La révolte ne peut être que désespérée, en chanson.

 

Les plus désespérés sont les chants les plus beaux

C'est dans La Nuit de Mai. Il y a eu un mai 1871.

Pour Bertrand


En remontant le fil

 

De la démocratie directe en temps de crise_03 – Jean-Paul Brighelli est-il un vieux crétin ?

De la démocratie directe en temps de crise_02 – la philosophie au comptoir

De la démocratie directe en temps de crise_01 – La Journée de la jupe

Damien Saez : « Faut apprendre à lire, Messieurs, faut aller à l’école »

Carrefour-Danone : les escrocs du cœur

De l’écologie de pacotille comme piège à cons

Pour le repos liturgique : non au travail le dimanche !

Albert Camus – Caligula

Albert Camus - révolte et an-archie

Paulo Anarkao - comment vouloir être libre

Albert Camus – Le Malentendu
Albert Camus, Le premier homme - une histoire de pluie, de soleil, de poussière et d'amour
 

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commentaires

T
<br /> Bonsoir monsieur Lou,<br /> Ces citations de La Boétie me plaisent beaucoup ! Elles sont restées drôlement modernes et d'actualité...<br /> En ce qui concerne le jeu de la mort (oui, j'ai regardé l'émission...), cette vraie fausse émission avait beaucoup de vices de formes et pouvait soulever de nombreuses critiques, mais je reste<br /> quand même effarée que des individus présentés comme des personnalités banales (j'aurais bien aimé connaître les critères de leur sélection, moi, et leur profil psy !) trouvent d'emblée que c'est<br /> un "jeu amusant" de punir un candidat en lui envoyant des décharges électriques, même inoffensives ! Personnellement, je n'ai JAMAIS considéré que qu'infliger uhe douleur à quelqu'un puisse être<br /> comique...Mais ça en dit long sur la violence de nos sociétés, hélas...<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Merci pour le compliment, je viens de t'inviter à participer à un jeu...<br /> <br /> <br />
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