Lou

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  • : Un bloc-notes sur la toile. * Lou, fils naturel de Cléo, est né le 21 mai 2002 († 30 avril 2004).

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Un lien en un clic sur les images.

13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 01:01

  

Aujourd’hui, chez Roger, ouvert le dimanche, on échange sur les fondamentaux du temps, les 3 E : Environnement, Emploi, Ecole.

[toute ressemblance avec des propos recueillis dans le temps serait naturelle puisque le dialogue tient de la contamination, comme on l’entendait au théâtre de la Rome ancienne]

Sur l’Environnement

 

_ trois Muscadet ?

_ t’as pas du vin chaud ? pass’ que ça s’réchauff’ pas !

_ sûr ! y nous disent qu’y a un réchauff’ment et nous, on s’les gèle !

_ note, y a un savant qu’a été ministe et même Noël à Cradingue…

_ … c’est où Cradingue ?

_ c’est par là, j’crois… y l’ont dit, et il a dit que plus ça réchauffait plus on avait froid et que c’était tout des conn’ries !

_ et maintenant y nous font la taxe au charbon…

_ … note, le charbon, avec le ramonage, y a que le nu-clé-air qu’est propre, c’est c’que j’dis !

_ ça c’est vrai, et y veulent nous r’mett’ des moulins à la place, moi je dis : et si y a pas d’vent, hein ?

_ oh ! ben là, dame ! Roger, tu nous mets trois Muscadet !

_ sur le vin chaud ?

_ rouge sur blanc, tout fout l’camp, blanc sur rouge, rien ne bouge !

 

Sur l’Emploi

 

_ moi, j’dis : celui qui veut travailler, y travaille !

_ t’as vu les impôts ?

_ moi, je travaille pour rendre service, les impôts, y sav’ pas !

_ tu l’fais au noir ?

_ attention ! c’est pas du travail d’arabe, hein !

_ on n’a mêm’plus l’temps d’aller chasser !

_ moi, si j’étais au gouvernement, tous les bougnoules dehors !

_ note, y en a…

_ … et la r’traite ?!

_ on s’ra tous morts avant…

_ … c’est vrai, ils l’ont dit à la télé, c’est les planètes…

_ … oooh… les planètes, ça existe ? tu y es allé sur les planètes ?

 

Sur l’Ecole

 

_ t’as vu ? y en a un qu’a mis une femme à poil pour sa chanson !

_ c’est politique ! et puis moi, si j’mets Simone dans l’chariot, c’est pas moi qui vais l’pousser, l’chariot !

_ sur Canal, y disait : faut aller à l’école…

_ … dame, moi l’école, c’est toujours pas moi qui y ai fait du mal !

_ t’as Canal, toi ?

_ c’est l’gamin, il est en élétroténique, le prof leur a donné tout l’montage !

[NDL : authentique]

_ et les outils ? y en a du bazar là-d’dans !

_ y l’a pris chez les scouts…

_ … on dit scounts !

_ les profs ! y sont tous communisses et à la r’traite !...

_ … de Russie !

_ toujours, moi, c’est pas les fontionnaires qui vont m’mettre, j’paye pas d’impôt !

_ et la tévéa ?! hein ? tu la payes pas la tévéa ?

_ on s’arrange…

_ … Sarkozy, il a dit…

_ … c’est pas Sarkozy qui va faire la loi, ho ! Roger, tu nous remets !

_ … celui qui veut travailler, y travaille !

_ Roger ! tu m’le mets à 30 et 40 contre 1, c’est pour la r’traite…

_ hé ! les gars ! c’est 11 h !

_ Roger, tu nous fais l’vin d’messe, on a les cahouètes.

 


En remontant le fil


De la démocratie directe en temps de crise_01 – La Journée de la jupe

Damien Saez : « Faut apprendre à lire, Messieurs, faut aller à l’école »

Carrefour-Danone : les escrocs du cœur

De l’écologie de pacotille comme piège à cons

Pour le repos liturgique : non au travail le dimanche !

Albert Camus – Caligula

Albert Camus - révolte et an-archie

Paulo Anarkao - comment vouloir être libre

Albert Camus – Le Malentendu

Albert Camus, Le premier homme - une histoire de pluie, de soleil, de poussière et d'amour

A suivre…


L'Etat, c'est le plus froid de tous les monstres froids, il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : Moi, l'Etat, je suis le peuple.
Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, I, De la nouvelle idole, trad. Henri Albert, 1898


Hélas, que ne comprenez-vous ma parole :
Faites toujours ce que vous voudrez, mais soyez d'abord de ceux qui peuvent vouloir !
Friedrich Nietzsche , Ainsi parlait Zarathoustra, III, De la vertu qui rapetisse, trad. Henri Albert, 1898
 


Appendice

 

Vendredi 12 mars 2010, 21 h 40, TF1, Les Enfoirés… La crise de nerfs !

Concert enregistré !!! minimum risk… au Palais Nikaia de Nice, ville réputée pour ses pauvres.

_ pourquoi regarder ?

_ parce que c’est une information.

_ pourquoi éteindre à 21 h 40 ?

_ parce qu’il y a des bornes aux limites.


Un tel déploiement de gaspillage est scandaleux !


Les artistes peuvent être bénévoles (hors les faux frais, le camping à Nice, même en cette saison, n’est pas donné).

Et les autres ? techniciens de la lumière et du son (salut les tarés de la manette !), machinistes, maquilleurs, manœuvres du spectacle, on espère qu’ils ont droit à une piécette du coffre.

Oui, on a craqué devant le coffre. Un gros accessoire dans le décor.

On s’attendait à en voir sortir les repus du coffre conspués par ceux qui ont le ventre creux.

Deux bonnes femmes s’y nichaient.

C’est pas du Jean-Baptiste Mondino/Damien Saez et c’est là que peut-être on voudra bien comprendre.


Le coffre


Je ne le chiffre pas à moins de 100.000 euros, en comptant les matières premières, le prélèvement des matières, le transport, la transformation, la fabrication du chose, son enlèvement vers le plateau, son installation, sa désinstallation, son recyclage.
Tout cela étant déclaré, pour le bénéfice du budget de l’Etat qui est déficitaire dès qu’il reçoit un appoint, on comprendra qu’il serait plus court pour l’Etat-comme-ils-disent et plus juste de donner immédiatement à ceux auxquels pensait Michel Colucci, ceux auprès desquels sont les Les Enfants de Don Quichotte et pas que.


Musique !


6guy’s, Ton regard

Des enfants d’Higelin ? pas loin…

Les 6guy's (Sex guys ?) sont ICI sur écoute et , si vous voulez les voir sur une grande scène une fois belge.
 

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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 23:23

 

Les proscrites


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Jean-Baptiste Mondino / Damien Saez

 

J’accuse

 

Damien Saez, J’accuse, 2010

 

En images

 

Damien Saez, J’accuse, clip, 2010

 

Damien Saez sur France Inter, le 5 mars

 

Damien Saez, Interview, France Inter, 5 mars 2010

 

Damien Saez sur Canal+, le 8 mars

 

Damien Saez, Interview, Canal+, 8 mars 2010

 

Des femmes nues depuis l’origine du monde


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Gustave Courbet, L'origine du monde, 1866, Musée d'Orsay


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Marcel Duchamp, Etant donnés : 1° La Chute d'eau, 2° Le Gaz d'éclairage, 1946-1966, œuvre inachevée, Museum of art, Philadelphie

 

Krys, Tenue de soirée, 2008

 

Deux lettres de Damien Saez

 

Allo Paris bonjour tristesse.

Notre photo, une femme nue dans un caddie, utilisée comme visuel de notre album et comme affiche de concert, a été interdite dans les couloirs des métros et sur les kiosques à journaux.

Dans une seconde étape, une autre affiche textuelle signifiant cette interdiction l’a été à son tour par tous les réseaux publicitaires, méprisant ainsi et la liberté de l’art et la liberté d’expression.

Une femme nue dans un caddie, outrage aux mœurs du commerce ? Remise en question du système ? Droit d’informer ?

Quel crime avons-nous donc commis ? Cette interdiction aurait pour but, qu’ils disent, de protéger l’image de la nature humaine, j’en doute. Mais protéger l’image du caddie ? Ca c’est certain. Les publicistes portant le drapeau de la nature féminine... Faites-moi rire... Une chose est sûre, les caddies valent plus que les hommes dans nos pays.

Quand les bureaux du commerce prennent des allures d’entrée de boites de nuit, quand la ségrégation outre raciale en devient culturelle, la honte grandit.

J’ai honte pour ces gens, honte pour mon pays, honte pour ce qu’il est devenu, honte pour cette auto-censure que la société s’inflige à chaque fois qu’elle ouvre sa bouche. Et dire que nous étions d’avant-garde un jour...

Alors que le vulgaire à outrance et les illégalités font rage sur chaque devanture et dans ces mêmes couloirs de métro, alors que nous vendons nos chairs, à tort et à travers, pour n’importe quel inutile qu’il faudra vendre aux enfants, alors que la femme n’a jamais été autant méprisée dans sa qualité d’être humain autre que celle d’être une chatte béante dans laquelle on refourgue tous les artifices du nouveau monde, voilà que les petits capos voient de l’outrage quand le féminisme est à son expression la plus pure.

Mais quelle est cette douleur qui fait si mal dans les p’tits slips des p’tits capitalistes d’arrêt de bus ?

Les miroirs feraient-ils donc si peur à ceux qui n’aiment pas leur visage ?

D’abord une photo, puis des mots....

Dis quand viendra le temps où nous reverrons la liberté ailleurs que sur nos billets de banque ?

Cet album que nous sortons est l’œuvre de deux ans de travail, d’écriture, de production, de musique, de réflexion, d’argent et surtout de temps. Un art populaire mis à mal par les pilleurs de tombeaux que sont tous les vendeurs de câbles en tous genres.

Je suis parti des majors company pour ne pas finir en abonnement téléphonique, en sonnerie de portable vendue à des crétins.

Bien sûr on est blasé de tout, bien sûr on ne s’étonne plus de rien, bien sûr ça n’est pas grand’chose, qu’une photo aujourd’hui, quoi demain ?

Bien sûr je continuerai à être libre, bien sûr qu’on galère tous à faire nos courses, bien sûr qu’il y a toujours plus grave, bien sûr, bien sûr...

Mais les symboles sont là pour stigmatiser très souvent des maux bien plus profonds, et les choses sans grande importance à première vue cachent souvent des forêts qui le jour où elles prennent feux font bien plus de dégâts que la liberté.

Damien Saez, Lettre, 5 mars 2010

 
---


Ils sont forts quand-même ou quand le plaignant est jugé coupable.

Faites entrer l’accusé !

Avis du jour,

puisqu’il faut du surlignage à cette société :

OUI CETTE PHOTO EST UNE LUTTE CONTRE LA PROSTITUTION LÉGALISÉE DE L’ÊTRE HUMAIN DONT LES PUBLICITAIRES SONT LES MAQUEREAUX.

 

ALLO CERVEAU J’APPELLE NEURONES !!!!

Premièrement :

Je pense que seul un illettré ne comprendrait pas cette affiche et qu’elle n’est que le miroir de ce que les publicitaires et par extension les médias dans leur immense majorité (puisqu’ils sont tous les salariés indirects des spots de pub passés sur leurs supports) veulent faire de nous et de nos enfants et que, par conséquent, cette affiche n’avait pour but que de réveiller quelques consciences et quelques féminismes bien éteints de nos jours ; je suis néanmoins heureux qu’elle suscite une telle réaction chez certaines associations même si je trouve tellement triste qu’on ne les entende jamais concernant les 99% des publicités qu’on inflige à leurs enfants.

Vous comprendrez également mon étonnement de savoir que certaines de ces associations décident d’être du côté du macro plutôt que de celui de la prostituée, quel paradoxe d’être taxé de sexiste et de proxénète quand on dénonce la prostitution même, et bien plus que celle des corps de nos frères et de nos frangines, celle de nos âmes et de nos cerveaux, tout ceci est décidément un bien triste bilan de santé de notre société.

Bientôt ceux-là même que tu défends vont t’attaquer en justice, c’est pas beau ça !

Oui bientôt la photo d’un oiseau dans le mazout sera interdite car elle sera suspectée d’être propagande, non pas contre mais pour les sociétés pétrolifères... tout ça me fait rire et c’est pas peu dire de nos jours.

Utiliser l’image de la femme à tort et à travers pour vendre tout ce qu’on peut : des soutifs au fromage, des magazines pour illettrés ou du showtime à la télé, non ça, ça n’est en rien dégradant, mais la prendre en photo pour dénoncer cette société qui voudrait que l’Homme ne soit rien de plus que de la viande dans un caddie, halte là !

Cachez ce sein que je ne saurais voir !

 

Deuxièmement :

Et si elle était habillée ?

Et si c’était un homme ?

Et si c’était une femme libre sur un parking, magnifique au soleil que j’avais prise en photo et qui aurait accepté d’être l’icône photographique de mon album ?

Et si c’était ma sœur ?

Ou ma femme peut-être voulant elle aussi lutter à sa manière ?

Bien des questions qui ne mènent qu’à une seule réponse : liberté.

Le reste n’est que tartufferie et intégrisme économique.

A l’image de ce que cette société devient, un cul perdu entre des millions de chaises, ces gens-là même qui ont détruit depuis des décennies l’image de la femme donc celle de l’humain tout entier, ces gens-là vont me donner la leçon au nom de l’Homme, ah... si j’avais vendu des strings au lieu de critiquer Dieu consommation...

Moi, j’ai depuis plus de dix ans combattu ma propre publicité, et je n’ai pas besoin de censure comme publicité n’en déplaise à certains, je ne suis jamais allé me vendre à la criée sur les canaux à merde qui vous assiègent secondes après secondes sur tous les écrans, et plus important je n’ai jamais mis une gamine de 14 ans pour vendre un cornet d’glace, à la vanille bien sûr....

Ne voyez pas dans cet écrit une justification à ma liberté qui n’en nécessite aucune mais juste une dernière mise au point sur ce sujet, le pouvoir n’est plus dans les mains du peuple il est dans les câbles et les concubinages consanguins de tout ce joli monde qui fait la merde qu’on achète.

Après tout qu’importe, qu’elle soit interdite ne m’étonne pas tant que ça, ça fait longtemps qu’ils ont gagné et qu’on leur a donné notre cul, à croire qu’on aime tellement ça.

Quelle tristesse !

Définitivement, J’ACCUSE !

Je vous souhaite une bonne journée mesdames.

Damien Saez, Lettre, 8 mars 2010

 


Bonus


La femme en sac dans le caddie, la femme en sac dans le caddie, la femme en sac dans le caddie… on l’a vue… 


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Edward Kienholz, The Illegal Operation, 1962


http://i62.servimg.com/u/f62/11/02/60/83/edward11.jpg
Edward and Nancy Kienholz
, Bronze Pinball Machine with Woman Affixed Also, 1980

 

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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 11:03

 

 

http://i62.servimg.com/u/f62/11/02/60/83/carref10.jpg


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Largué, je suis !
On me prête, à tort, preuve qu'on ne prête pas qu'aux riches, le sens de l'humour.
On me prête, à tort, preuve qu'on ne prête pas qu'aux riches, le sens du second degré (ce qu'on appelle l'ironie).
Là, je n'ai jamais eu l'idée d'un pareil canular.
Flétri, je suis !

Darrefour
14 janvier 2010
Chiffres d’affaires 2009 et T4 en progression, soutenus par les marchés de croissance
CA TTC 2009 : 96,2 Md d’€, +0,9% hors essence et à changes constants
CA TTC T4 2009 : 26 Md d’€, +1,0% hors essence et à changes constants
Bonne exécution et premiers résultats du plan de transformation « En Avant !»
Objectifs 2009 atteints

Canone / Yes ! we Can ! number one !

Accélération de la croissance des volumes
et du chiffre d’affaires au 3ème trimestre 2009
Objectifs 2009 confirmés

Intermède ludique

Quelle distance sépare le pis de la laitière de votre assiette ?

[réponse infra]

 

Mon témoignage, à c't'heure d’hier soir

Je reviens du Super U - ça pourrait être Darrefour ou un autre.

A l'entrée, il y a les bénévoles des Restos du cœur.

Je vais faire ma B. A. du jour
[est-il généreux, ce Lou ! et il ne s’en vante pas !], j'achèterai des produits "Bien Vu". Les produits "à petit prix", au moins en alimentation, passent aussi bien à la cuisine. Je peux faire un caddie pour l'équivalent de mon panier. Si je dépense plus pour moi, c'est pour faire gagner plus à Super U [est-il solidaire en temps de crise, ce Lou ! et modeste !].

Je suis scandalisé !

Ca m'arrive encore, en province on ne nous dit pas tout.

Rayon poissonnerie, je demande des coquilles Saint-Jacques. C'est toujours bien (tant qu'on supporte les métaux lourds et les rejets de polluants radioactifs), ça vient de nos côtes - autrement, ce ne sont pas des Saint-Jacques, ce sont de vagues Chlamys (on notera au passage que la Chlamydia, simple assonance, est une bête qui provoque des maladies vénériennes graves). Et puis je suis un peu moins pauvre que ceux qui vont aux Restos du cœur, preuve : l'ordinateur qui me permet de publier cette page sur un site payant grâce à une connexion internet payante, en somme tout ce qui vous permet de lire ces quelques lignes, sur votre connectée machine.

On est samedi soir, 19 h.

Dans la conversation qui s'engage entre les quelques-uns de nous, les clients, et la vendeuse, on apprend que tout le "frais" qui n'est pas vendu, et qui ne sera plus frais lundi prochain, passe à la poubelle !

_ ça pourrait aller au rayon "traiteur", une fois cuisiné, ça se garde un peu plus...
_ ils pourraient surgeler et cuisiner plus tard...
[la vendeuse] _ non ! même nous, on n'a pas le droit !
[entendez : pas le droit d'emporter gratuitement plutôt que de jeter, même pas d'emporter à un prix réduit]
et c'est pareil à la boulangerie, et j'ai travaillé chez bling-bling (plats cuisinés du jour), des fois, il y avait des palettes entières, même pas entamées, qui partaient à la benne, et on ne pouvait pas y toucher.

Nous sommes tous (enfin, on était cinq) scandalisés.

Dehors, les "Restos du cœur" sont au courant, un peu sous le coup d'une fatalité... c'est vrai : que peuvent-ils faire ?

Je laisse mon chariot
[oui, on a compris, discret et charitable, ça va !], avec un euro à la clé, la part du pauvre.

Raymond Devos, Le Mille-feuille, in A tort ou à raison, 1973


On a bien retenu
la logique des chasseurs : avant de réguler, il faut dérégler. Au libéral safari, cela donne : avant de secourir les pauvres, il faut les fabriquer.

 


Quand un groupe d’affaires met « En Avant !» son plan de transformation et annonce « Objectifs 2009 atteints » [cf. supra], on en conclut que les licenciements sont prioritaires dans les objectifs, ce qui n’est pas en contradiction avec la progression du chiffre – c’est un des glorieux mystères de l’église [du grec ancien via le latin : assemblée] libérale et romaine [étymologie : ils sont fous ces Romains].


Un article avec le logo, c’est une publicité gratuite. Une contre-publicité est une publicité. Est-ce clair ?


Commentaires sur un site relais


Et une de plus qui participe

Ecrit par : *** | 05.03.2010


C'est fait!

Bon WE!

Ecrit par : *** | 05.03.2010


Moi, ça y est, c'est fait ;)

Ecrit par : *** | 05.03.2010


je n'arrive pas à l'insérer ainsi as tu le code html ?

Ecrit par : *** | 05.03.2010


Je ne comprends pas comment un article sur un blog peut générer 10 repas ?? Faut vraiment que l'économie soit devenue folle et que la valeur du travail ai perdu tout son sens pour en arriver là

Ecrit par : *** | 05.03.2010


Il y a des choses qui sont sans doute incompréhensibles..

Mais si c'est un canular, il est de mauvais goût avec toutes ces personnes qui n'ont pas de quoi se nourir correctement..

Dans le doute, j'ai fait et je préfère faire trop que pas assez, tout en sachant que Carrefour est une entreprise qui casse ses propres employés...

Ecrit par : *** | 05.03.2010


La dernière a compris, mais il faut montrer son bon cœur à la face du monde de la toile – ce que fait le Lou - avec un minimum (social) de dérision.


[on ne peut pas retrouver le site à partir des commentaires, j’ai vérifié, la critique, oui, la délation, non]


[[[j’envoie un article avec le logo Buchenwald Inc., avec ça ils distribuent 10 repas au foyer des errants, je sais qu’ensuite ils les liquident mais… j’en fais trop là ?]]]

 


 

[réponse à l’intermède ludique]

 

http://i62.servimg.com/u/f62/11/02/60/83/interm10.jpg 

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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 00:01

 

La Journée de la jupe, bande annonce


La Journée de la jupe, un film de Jean-Paul Lilienfeld, interprété par Isabelle Adjani, Denis Podalydès, Yann Collette, Jackie Berroyer, Nathalie Besançon, Khalid Berkouz, Yann Ebongé, Sonia Amori, Kevin Azaïs, Sarah Douali, Hassan Mezhoud, Karim Zakraoui, Fily Doumbia, Salim Boughidene, Mélèze Bouzid, Anne Girouard, Stéphan Guérin-Tillié, Olivier Brocheriou, Marc Citti, 2008.

> ! [*] <
>> liens en streaming [**] <<

>>> en DVD [***] <<<

 

La Journée de la jupe est l’histoire d’un professeur qui pour une fois, une première et dernière fois, peut faire un cours. Sur Molière.

Dès le commencement, ça commence mal.

[le professeur] _ hop ! hop ! hop ! dans le calme !

[un élève] _ c’est bon !...

_ vous êtes des sauvages ? hein ? pourquoi vous rentrez comme ça ?

_ pourquoi vous m’traitez d’sauvage ? c’est pasque chuis noir ?

_ tout c’que j’veux, c’est que vous rentriez calmement dans cette pièce, c’est tout.

_ hé ! M’dam’, après vous parlez d’respect !

_ ah ! tiens ! parlons-en d’respect, justement ! il est 8 h 20, 8 h 20 exactement [NDL : erreur de communication], on n’est toujours pas rentrés dans le théâtre…

_ … faux ! il est 8 h 19…


Là, ça tourne mal, si on laisse passer ça…


Bagarre entre des élèves, intervention du professeur.


[une élève] _ ça va, déstresse [elle parle à son professeur], mais elle est pas tranquille celle-là [elle parle de son professeur]


Quelques pilules d’antidépresseur plus tard.

Des élèves se sont mis à jouer au ping-pong (le théâtre est une salle polyvalente, on est en cours de français).


[le professeur] _ reprenez vos places !

_ c’est bon, M’dam’, faut pas s’exciter comme ça, c’est pas not’ faut’

_ bon, maintenant, ôtez vos casquettes, vos doudounes, vos vestes…

[NDL : la foulardée d’un simple fichu, si ce n’est pas un carré Hermès, est exclue de l’enseignement public, les mâles à gapette rap, bonnet ou passe-montagne sont acceptés]

_ oh ! Madam’, c’est pas ma veste, c’est la veste à mon grand-père !


C’est mal parti.


Brouhaha (le mot vient de l’hébreu, vous pouvez remplacer par souk, selon votre religion), bousculade, deux élèves se disputent pour un sac, un pistolet tombe.


Mouss
menace, il connaît l’adresse de son professeur : ou bien elle se couche, sous sa protection, ou bien elle va connaître ce que font deux grosses bites de bamboulasà [la] ramoner.


Le professeur a pris le pistolet.


Le cours va pouvoir commencer.


Au dehors, le Principal est au-dessous du zéro absolu [NDL : c’est un critère de sélection des chefs depuis…]


[le Principal] _ qui a pris un sac ? qui a le pistolet ?

[un élève] _ on sait pas, nous, on est traumatisés !

[NDL : ils connaissent le lexique branché]


A l’intérieur.


_ j’appelle Farid qui va très vite enlever son bonnet pour une fois…

_ … j’peux pas l’retirer, Madam’, c’est religieux !

[NDL : ils connaissent, ils connaissent]


En coulisses, il y a le délégué syndical, pile-poil. Il y a le prof-qui-n’a-pas-de-problème, il passe de la musique (enfin, du flamenco hip-hop ou à peu près) en cours et quand il se fait casser le nez devant le collège, il déclare qu’il n’a pas été agressé : on discutait, on s’est pas compris.


Le Principal, finalement, il est brave, entendez innocent, simplet.

_ on nous demande de faire de la garderie sociale, on la fait !


C’est dit.


Pendant ce temps, un professeur fait cours, pour une fois.


_ quel était le véritable nom de Molière ?

[Mouss, le pistolet sur la tempe] _ Jean-Baptiste Poquelin.

_ tu vois, quand tu veux !


[[[Leçon de littérature et leçon de cinéma.

Mouss montre, forcé par l’argument pédagogique, qu’il connaît sa leçon.

Yann Ebongé (dans le rôle de Mouss) montre qu’il est un grand (jeune) acteur, parce qu’il le veut. Tous les jeunes acteurs du film sont excellents. Le casting vient de la banlieue où se situe l’action. Il n’y a pas une malédiction de la diversité, les parents d’Isabelle Adjani ne sont pas Français de naissance.

Les scènes entre les collégiens en retenue et leur professeur sont en huis clos. Il faut tenir devant Isabelle Adjani, un sacré travail pour Yann balançant à l’Agnès de légende son annonce de ramonage à domicile, et d’abord, le courage de vouloir.]]]


On reprend.


L’un des élèves pris en otages (encore Mouss) a enregistré un viol sur son portab’.

Là, on voit les limites du scénario : il est bien connu qu’il n’y a pas de viols dans les quartchiers, il y a des tournantes, des parties fines entre mineurs consentants, des gamins qui s’amusent.


On ne va pas reporter tout le dialogue.


L’histoire finit mal. La dernière image en fond de générique a bien un air de happy end, mais ne s’agit-il pas d’un rêve ? On ne voit pas les visages.


Certains n’auront pas vécu 85 minutes pour arriver à ce point. Leur religion leur interdit de regarder une telle horreur. Gloria in excelsis bobo !


A suivre…


[*] streaming lourd, mieux vaut le laisser se charger en pause après le démarrage


[**]

http://www.megavideo.com/?v=OS24S80I

http://www.megavideo.com/?v=PKSA2YKI

http://www.megavideo.com/?v=1PF9P0JM

http://www.megavideo.com/?v=T1RTWF4G



[***]

http://www.arte-boutique.fr/detailProduct.action?product.id=371559
 
 

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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 00:01

 
Raoul Vaneigem, Pour l'abolition de la société marchande, pour une société vivante, Editions Payot & Rivages, 2002

Introït

Le 9 décembre 1792, les sans-culottes de la rue Mouffetard adressèrent à la Convention un libelle intitulé :

Vous foutez-vous de nous ?

Vous ne vous en foutrez plus longtemps !

C'est un langage que les argentiers de la planète, aujourd'hui retranchés dans leurs bunkers et leurs ghettos barbelés, n'ont pas encore entendu et n'entendrons pas si ceux qui devraient le tenir ne trouvent aucun moyen de l'étayer par des mesures appropriées.

Seule, à ce jour, la question du mépris reste posée et seul y répond un ressentiment général. Le mécontentement est partout et les solutions nulle part [*].

[...]

N'est-ce pas une triste bouffonerie que ces cortèges où des êtres humains, amputés de leurs salaires, de leurs revenus, de leurs espérances, de leurs moyens de subsistance, déambulent en exhibant leurs moignons ? N'avons-nous d'autres recours qu'en ces danses du scalp faisant se trémousser à Seattle, Millau, Gênes, Porto Allegre ou Nijni Novgorod des contestataires heureux d'exhiber leur détermination et malheureux de ne savoir qu'en faire ?

Le propos est clair. Les justiciers de la cause du peuple, le pavé à la boutonnière, sont les alliés, en miroir, des tribunaux de la phynance. Ils seront les premiers à lapider leurs compagnons en lutte mimétique.

Qui remporte la palme du terrorisme ? Les Talibans ou vous qui les avez armés ?

Les désespérés ou les casseurs d'espérances ?

Comment en est-on arrivé à [...] une rage lucrative qui forme l'essence du nihilisme et du terrorisme ?

L'apocalypse (libération par l'anéantissement des valeurs anciennes) a donné le royaume de l'assignat [**].

La déperdition de la valeur d'usage et la surévaluation de la valeur d'échange ont dépouillé le travail de son utilité et ont privilégié un argent qui travaille seul et dont chacun devient l'inutile et aveugle tributaire.

La mondialisation s'opère par le morcellement. Nation contre nation, région contre région, guerre et corruption partout. La politique du chaos, la religion du profit.




Pourquoi ne pas miser sur la logique marchande en décomposition pour reconstruire un monde où le profit ne s'épuise plus en tarissant sa source [l'homme, la nature] ?

La lutte contre le despotisme économique doit cesser de se situer sur le terrain de l'adversaire.

[...]

Aux ténors de la spéculation boursière, qui vocifèrent leur partie à haute et intelligible voix, les chantres du projet "alternatif" n'opposent de répons que dans le ton mineur et balbutiant.

Dans le chœur, un situationnisme sans manche et dont la lame a disparu.


Nation contre nation ? Il est temps d'en finir avec les nationalismes et autres identités moutonnières. Il n'y a pas d'Américains, de Français, d'Afghans, de Bretons, de Guatémaltèques, d'Arabes, de Juifs, de Papous. Il y a des individus fort différents les uns des autres, et qui s'aviseront bien un jour que la lutte pour la souveraineté de la vie annule tous les autres combats.

Quiconque s'identifie à un territoire, à une religion, à une croyance, à une idéologie, à une ethnie, à une langue, à une mode, à une couleur ne fait que se dépouiller de sa singularité, de sa vraie et inépuisable richesse, de ce qu'il possède en lui de plus vivant et de plus humain.

Il s'agit d'en finir avec le triomphalisme du désespoir.

[NDL : à ce point là, on est content]

Cessons d'ignorer ce qui se passe sous nos yeux : une révolution est en train de s'opérer, elle prône le retour à la valeur d'usage, le développement des énergies renouvelables, la fécondité naturelle des terres et des océans, la fin du travail servile et le règne de l'inventivité
[***]. Ce n'est ni plus ni moins qu'une révolution économique, elle tentera de nous gruger en se servant comme d'un appât de la marchandise rénovée. A nous de la dépasser en instaurant la gratuité de la vie.

[NDL : dans la dernière courbe, on est passé en travers]


http://i12.servimg.com/u/f12/11/02/60/83/fasten10.jpg

Suit un programme. Pour les hommes et la nature. Où l'économie alternative se reconstruit sur les cendres du libéralisme, où la volonté de vivre ruine la volonté de puissance et rend dérisoires [...] ceux qui, dit La Bruyère, tirent autant de vanité que de distinction d'avoir su pendant tout le cours de leur vie tromper les autres.

[...]

La démocratie directe doit être le dépassement de la démocratie parlementaire.

♪♫♪ Au village, sans prétention... ♪♫♪




A moins, à moins que cela n'implique réellement le principe : l'humain prime le nombre.

Du principe à la réalité... il y a l'école...
Objectif prioritaire : la reconstruction d'un enseignement dont les conditions sont de plus en plus déplorables.
Ne permettez plus que les hommes politiques stigmatisent l'insupportable violence faite aux individus alors qu'ils la suscitent sciemment, dès l'enfance, vulgarisant, au nom de la rentabilité, un élevage concentrationnaire où, parqués de vingt-cinq à trente par classe, les écoliers se trouvent crétinisés par les principes de compétition et de concurrence, soumis aux lois de la prédation, initiés au fétichisme de l'argent, confits dans la peur de l'échec, infestés par l'arrivisme, livrés à des fonctionnaires amers et mal payés, moins enclins à nourrir la curiosité des jeunes générations qu'à se venger sur elles de leurs infortunes.
[!]
A cette page, 104/128, on n'est pas allé dans le panneau [^~^].

http://i12.servimg.com/u/f12/11/02/60/83/sens-i10.jpg

 


[*] ουτοπία, étym. οὐ-τοπος, non-lieu.

[**] Les nantis de jadis ne boudaient pas l'occasion d'une dépense aussi somptuaire que sotte.

[...] aujourd'hui [...] ils se permettent d'écluser un petrus, de déglutir une once de caviar, de chasser la biche au fusil-mitrailleur (le tir aux Indiens d'Amazonie ayant été officiellement interdit), de sodomiser un petit Thaïlandais, de se livrer à la fornication dans les harems de la frigidité affective.

[***] à lire : Raoul Vaneigem, L'Ere des créateurs, Editions Complexe, 2002

[!] Tant d'âneries, tant d'erreurs en si peu de lignes ! qui le sait ?

[^~^] le stress du brimé du fond.
 

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 20:33

 
à Jean-Marie Dutey


Les Moines de Saint-Bernardin (traditionnel), André Mondé, 1950, in Un Siècle de Veillées Au Lapin Agile d'Hier à Aujourd'hui, EPM n°980 610


La gentillesse est mal portée *.


Une petite phrase de Michel Onfray.


Mal portée, mal venue.

Mal venue dans sa définition. Chez Littré, c'est le joli, le gracieux, tout en souplesse et saillie agréable. On le disait plus anciennement de certains petits ouvrages délicats, de certaines petites curiosités. Une valeur en réduction. Dans le Bescherelle de 1857, c'est la noblesse, celle d'un gentilhomme comme Lancelot, non pas du sang mais de l'âme, une aristocratie **.

Mal portée en un temps où on ne distingue plus barbarie et (s)cul(p)ture, où les gentils n'ont plus que le droit d'être niais, débiles, corrompus, un temps où il est temps d'être intempestif, unzeitgemäß.

Etre gentil quand la gentillesse s'impose, c'est à dire toujours, insolent quand l'insolence est utile, c'est à dire à chaque fois qu'en face la gentillesse fait défaut.


Vous croyez qu'il y a des choses qu'on fait et d'autres qu'on ne fait pas, c'est idiot ! Tenez, l'autre jour je vous ai embrassée. Il paraît que ça fait partie des choses qui ne se font pas mais puisque nous l'avons fait, c'est que ça se fait... et les choses qu'on a faites, pourquoi ne pas les refaire si ça nous a fait plaisir, si ça vous a fait plaisir.

Marcel Carné / Jacques Prévert, Drôle de drame, 1937


L'insolence, un art de déroger aux codes de la communication, à la signalétique du marais. Le silence peut être une forme discrète de l'insolence.


_ Lououou, j'aime bôôôcoup ce que vous faites, votre dernière chose sur Skating Lorie est gé-niâââle.

[elle n'est pas encore publiée]

[vient alors une pile d'ouvrages pour dames, Sing Sing in the plain, Chatting up Martine, Here's to you Nicolas and Son]

_ je n'ai pas apporté les vôôôtres, il pleuvait, voilà...

[signatures : Lou Lou Lou]

_ ... oooooh, mes amiiies vont être folles, coquin ! le jeudi nous avons un thé, à cinq heures, vous viendrez, si, si, pour vous on mettra un Beaujolais au frais et un pâté de tête --- oooooh ! qu'est-ce que vous me faites dire, je n'ai plus ma têêêêête...

[oh ! si, hélas ! ♪la faute à Badinter♫]


Parfois, l'urticaire en calque transparent s'efface sous la nausée opaque, la vase ancienne du marais.

Il est des indélicatesses qui n'écorchent pas seulement l'épiderme mais blessent l'âme.


Michel Onfray a été placé en pension dans son enfance et son adolescence, une pension religieuse - façon Choristes, sans la musique - trouvée dans un fonds archéologique d'un continent englouti (improbable en 1969...). Souffrance à vif qu'on retrouve dans tous ses propos, hantise du corps voilé, haine de la cornette.

Une mauvaise rencontre.



Le fond de l'Hère Onfray.

[lui, il a commis, avec la complicité de Raymond Hains, "Maître Kant erre" et, seul, "Kant attriste, c'est certain, les mélomanes le savent", alors...]


Et  JMD dans tout ça ?

Il est gentil, avec une pointe d'insolence et une plume intempestive.

Jean-Marie Dutey, alias Ananke, alias , alias...

Vers 1960, chaque jour à midi, Max Doucet, alias Zappy Max, sauvait le monde des cruels desseins de son irréductible ennemi, Kurt Von Schtrafenberg, alias Le Tonneau, un méchant sympathique. On verrait bien, par métonymie, un JMD, alias Le Tonneau, nouveau Diogène des quartiers, guidant les réchappés de la garde à vue à la lueur de sa lanterne.

Las ! Diogène n'a jamais eu un tonneau pour abri... c'est une invention de nos ancêtres les Gaulois, il ne connaissait que son πίθος, une jarre fichée dans la terre. Le Trèfle a peut-être son pithos, un refuge dont il sort, bon génie, dès qu'on l'appelle. Gentiment.

 

---

* Michel Onfray, Le Désir d'être un volcan, Grasset, 1996 - un désir que semble partager Le Trèfle, ici ou :)


**

Tous les gouvernements qui ont pour but l'utilité commune des citoyens, sont bons et conformes à la justice, dans le sens propre et absolu ; mais tous ceux qui ne tendent qu'à l'avantage particulier des hommes qui gouvernent, sont dans une fausse route ; ce ne sont que des corruptions ou des déviations des bons gouvernements. Car leur autorité est despotique au lieu que la cité ou société civile est une association d'hommes libres.
A présent donc que ces notions sont bien déterminées, il nous reste à examiner combien il y a de formes diverses de gouvernement et quelles elles sont ; et d'abord ceux qui sont bons, car quand nous les aurons définis, il sera facile de reconnaître quels sont les gouvernements qui n'en sont que des dérivations et des corruptions. Or, puisque les mots république et gouvernement signifient la même chose, puisque le gouvernement est l'activité suprême dans les États, et que nécessairement cette autorité suprême doit être dans les mains d'un seul, ou de plusieurs ou de la multitude, il s'ensuit que lorsqu'un seul, ou plusieurs, ou la multitude usent de l'autorité conformément à l'utilité commune, il faut nécessairement que ces gouvernants soient bons ; mais que ceux qui n'usent du pouvoir que dans l'intérêt d'un seul, ou de plusieurs ou de la multitude, sont des déviations de ces bons gouvernements. Car il faut que l'on convienne, ou que ceux qui en sont membres ne sont pas des citoyens, ou qu'ils doivent participer à l'avantage général.

Entre les monarchies on donne communément le nom de royauté à celle qui a pour but l'intérêt général. Le gouvernement d'un petit nombre d'hommes ou de plusieurs et non d'un seul, s'appelle aristocratie, soit parce que l'autorité est entre les mains des meilleurs gens de bien, soit parce qu'ils en usent pour le plus grand bien de l'État et de tous les membres de la société. Enfin, lorsque la multitude gouverne dans le sens de l'intérêt général, on donne à cette forme de gouvernement le nom de république, qui est commun à toutes les autres formes.

[...]

Les gouvernements qui sont des déviations ou des dégénérations de ceux que nous venons de nommer sont : par rapport à la royauté, la tyrannie ; par rapport à l'aristocratie, l'oligarchie ; et par rapport à la république, la démocratie. En effet la tyrannie est une monarchie gouvernée dans l'intérêt du monarque ; l'oligarchie est dirigée dans le seul intérêt des riches, et la démocratie dans le seul intérêt des pauvres ; mais aucun de ces gouvernements ne s'occupe de l'utilité ou de l'avantage de la société tout entière.

Aristote, La Politique, III, 6 - 7, trad. Thurot, Paris, 1881

 
 

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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 08:58

 
Claude Nougaro, Cécile ma fille (1963), in Nougaro au Théâtre des Champs-Elysées, 2001

 

 

Dom Juan : Il n'y a plus de honte maintenant à cela : l'hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. Le personnage d'homme de bien est le meilleur de tous les personnages qu'on puisse jouer aujourd'hui, et la profession d'hypocrite a de merveilleux avantages. C'est un art de qui l'imposture est toujours respectée ; et quoi qu'on la découvre, on n'ose rien dire contre elle. Tous les autres vices des hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement ; mais l'hypocrisie est un vice privilégié, qui, de sa main, ferme la bouche à tout le monde, et jouit en repos d'une impunité souveraine. On lie, à force de grimaces, une société étroite avec tous les gens du parti. Qui en choque un se les jette tous sur les bras * ; et ceux que l'on sait même agir de bonne foi là-dessus, et que chacun connaît pour être véritablement touchés, ceux-là, dis-je, sont toujours les dupes des autres ; ils donnent hautement dans le panneau des grimaciers et appuient aveuglément les signes de leurs actions.

Molière, Dom Juan, V, 2

 

* Se faire des amis est une affaire de commerçant, se faire des ennemis est un luxe de poète (petite phrase attribuée à Henry de Montherlant). Dom Juan est un poète malgré lui.

 

L'innocent victimaire tondu

[sur Mulholland Drive]


L'affaire Polanski
fait penser au procès Oscar Wilde du très puritain XIXe siècle victorien. Avec, de la part des juges américains, le même acharnement et une identique partialité que les magistrats anglais.

Car c’est le 11 mars 1977, déjà, que Polanski a été arrêté, une première fois, par la police de Los Angeles, cité des stars et autres anges, fussent-ils parfois, comme en ce douloureux cas, déchus. Son crime ? Attentat à la pudeur, viol et détournement de mineure. Il est soupçonné d’avoir abusé sexuellement de Samantha Geimer, jeune mannequin alors âgée de 13 ans, qu’il aurait saoulée et droguée au cours d’une séance photo pour le magazine "Vogue". Le délit aurait eu lieu la veille, dans la luxueuse propriété d’un autre géant du cinéma hollywoodien, l’acteur Jack Nicholson, absent ce jour-là, sur Mulholland Drive. Ce sont les péripéties judiciaires qui s’ensuivront, mais surtout les graves et constants abus de pouvoir du juge américain alors en charge de cet épineux dossier, qui pousseront Polanski à fuir un an après, le 1er avril 1978, à la veille de son procès, les Etats-Unis, pays d’adoption du réalisateur franco-polonais, pour s’exiler, ensuite, à Paris.

[…]

ce dernier, bien qu’il ait admis le caractère illicite de ladite relation sexuelle, a toujours nié le viol

[…]

sa victime, Samantha Geimer, a, elle, retiré depuis bien longtemps - confortée en cela par un très louable sens du pardon tout autant que de la charité chrétienne - sa plainte !

Quand Samantha Geimer, 13 ans, porte plainte contre Polanski, en mars 1977, il est déjà un réalisateur célèbre

[…]

"Je ne souhaite pas que Polanski, qui n'a pas été traité avec justice, subisse de nouveaux châtiments."

La victime, qui serait bénéficiaire d'un accord financier avec la partie adverse dont le montant demeure secret, fait référence à des révélations survenues a posteriori sur l'enquête elle-même. Notamment la collusion entre magistrat et procureur, qui laisse entrevoir l'hypothèse d'un procès sinon à charge, en tous cas inéquitable.

[on souligne…

… et Manon ?


avec l'aimable, on l'espère, autorisation de Ouest-France à qui on se plaît de faire une aimable publicité


Dimanche, en Chine, face à 70 autres candidates, Manon Piéto participera au concours mondial de mannequins Élite. Le rêve de la lycéenne de Saint-Brieuc ? Devenir l'égérie d'un couturier. Et éviter les pièges de ce métier-paillettes.

Elle enfile cette paire d'escarpins achetée le matin même à Saint-Brieuc. Et sur la moquette moelleuse de sa chambre d'ado, montre comment se déhancher sur un podium. « Les jambes se croisent, l'expression est neutre et surtout les bras sont ballants. » Manon Piéto, 16 ans, a déjà intégré les codes de son éventuel futur job : top-modèle international.

Celle que ses parents destinaient à une école de commerce a changé de cap. C'était en 2008, à La Baule. Ce jour-là, elle participe à un casting régional de l'agence de mannequins Élite. « Je voulais connaître cet univers et prendre un peu confiance en moi. »

La lycéenne est vite repérée. Par sa taille surtout. À 15 ans, elle mesurait déjà 1,83 m. Sa silhouette élancée (elle pèse 56 kg), son teint de lait, son regard clair attirent les flashes. « Elle était d'une beauté évidente, mais il lui fallait mûrir. Elle marchait en regardant ses pieds, portait un appareil dentaire et rougissait beaucoup », se souvient Victoria Da Silva, directrice de l'agence Élite.

En une année, l'adolescente s'est métamorphosée. Bien qu'elle ait encore grandi de deux centimètres : elle assume désormais son 1,85 m. « C'est difficile à porter dans une cour de lycée, mais pas dans le milieu du mannequinat. »]

 

L'innocent souffrant cultivé

[พัฒน์พงษ์, un quartier]


Il a fermé les yeux, je ne sais pas ce que sont ces traces humides sous ses paupières, les légers cernes, au creux des tempes un peu de sueur peut-être ou des larmes de fatigue, ça existe sûrement les larmes de fatigue.

Frédéric Mitterrand, La Mauvaise Vie, Robert Laffont, 2005

 

L'innocent innocent innocent

[dans un jardin d'enfant à Frankfurt am Main]


Il m'était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : "Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m'avez-vous choisi, moi, et pas d'autres gosses ?" Mais s'ils insistaient, je les caressais quand même.

Daniel Cohn-Bendit, Le Grand Bazar, Belfond, 1975

 

Henry de Montherlant a quitté la table… Gabriel Matzneff… bienvenue ! avec le fantôme de Neverland Ranch, on a une quinte flush princière.



 

Jacques Higelin, Alertez les bébés, 1976
 

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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 21:02

  












 



Le décor, il y a… vingt ans…

_ … trente ans, Lou

_ trente ans déjà ! trente jours… c'était peut-être le 29è jour du nénuphar


                                      
     










Cats are making love with open paws
 

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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 19:15

 
En hommage à Jacques Tati


 

 

Le fumée-globe en huit étapes : de la gauche vers la droite, la réfooorme, et du haut vers le bas, la criiise.

 


Etape 1

L'obligation d'inscrire sur l'emballage d'un produit sa composition est ici respectée.

Enfin une fumée écologique qui n'est pas fumeuse : le benzène, option alternative naturelle au pétrole, ça roule ; le formaldéhyde (formol), ça conserve.

 

Etape 2

Votre grange est croulante ? Renforcez-la immédiatement : il suffit de commencer.

- convient à toute dépendance secondaire -

 

Etape 3

Voir étape 7.

 

Etape 4

Voir étape 7.

 

Etape 5

A 0,15 € / min, c'est moins cher que les plates-formes ordinaires de rencontres et les hôtesses (H / F) sont charmant(e)s. A consommer après avoir conforté votre dépendance.

 

Etape 6

Où l'on voit clairement qu'il n'était pas question de votre santé à l'étape 5.

 

Etape 7

Enfin une fumée canoniquement correcte : sauvez les hévéas en luttant pacifiquement contre la surpopulation.

nota bene : les homosexuels peuvent se dispenser de fumer s'ils n'ont pas une grange en ruine à leur charge.

 

Etape 8

Le fromage et la poire, la cerise sur le gâteau, caviar et champagne pour tous.

Nous vivons aujourd'hui dans l'urgence. Les urgentistes n'ont même plus le temps de mourir.

 

_ Monsieur Pâcon-Dugland ?

_ Elie Pâcon-Dugland, à votre service, que puis-je pour vous, je suis complètement sur-boucané à c't'heure…

_ … Monsieur, c'est l'heure !

_ l'heure ? je consulte mon organizer… vous êtes ?

_ Mademoiselle Atropos. On y va ?

_ ah non ! pas au moment où la croissance négative du cacarente est en chute libre, repassez !

_ Monsieur Elie Pâcon-Dugland, vous n'avez plus le temps, vous êtes repassé.

_ Maizenfin, maizenfin, maizenfin on fixe ! vous n'aviez pas fixé…

_ … non, je ne fixe jamais…

_ … maismaismais les autres…

_ … vous confondez avec mes sœurs Clotho et Lachesis…

_ … oui, Clitho, c'est une gamine charmante ♪♫♪

_ Monsieur, nous ne sommes pas au Châtelet et le jugement dernier est sans appel.

 

Une mort lente, du temps libre, le temps dure longtemps et toujours en été, une vie douloureuse.

 

Lente et douloureuse.

Enfin un précepte hédoniste, la souffrance est salutaire.

Indulgence d'un million d'années à l'interne qui piquerait un lot de morphine pour un copain en manque d'une bonne, une vraie.

[Calomnie ? c'est écrit au conditionnel, c'est une supposition. Qu'est-ce qu'une supposition ? Doit-on le dire, avec Labiche ? c'est quelque chose qu'on suppose]

Enfin la vérité sur les soins palliatifs mais presque.

 

Guide à l'usage des jeunes commentateurs

 

Faites-vous aider pour commenter : téléphonez au BALZAC 00 01 (appel gratuit depuis un sémaphore).

On ne dit pas : vous fumez trop.

Dit-on à un philatéliste qu'il a trop d'amis ?

 

 

 

♪♫♪ mourons pour des idées, d'accord ! mais de mort len-ente, d'accord ! mais de mort len-en-en-ente ! ♪♫♪


Cet article a coûté 571, 20 €.
Vos dons seront intégralement reversés aux orphelins de la défunte Seita.
  

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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 11:59

… sans jamais oser le demander.

Personne.

J'ai adopté
un tag déposé chez Mr Kiki.

Pedigree.

1. Mettre le lien de la personne par qui on a été tagué.

2. Mettre le règlement du tag.

3. Mettre 6 choses, tics ou habitudes sans importance, sur soi-même.

4. Transmettre à 4 personnes (donner leurs liens, les informer).

Lou, les six afflictions cachées

1/ Je n'ai aucun sens de l'humour, personne ne le sait.

2/ Je raconte des saynètes qui ne font rire personne.

Preuve.

Un cambrioleur surpris

Un cambrioleur surpris par la police au 40ème étage d’un immeuble, au moment où il cherche à ouvrir un coffre, se jette par la fenêtre pour s’enfuir.

En passant devant la fenêtre du 39ème étage, il crie : “Arrêtez-moi !”.

En passant devant la fenêtre du 38ème étage, il crie : “Arrêtez-moi !”.

En passant devant la fenêtre du 37ème étage, il crie : “Arrêtez-moi !”.

... “Arrêtez-moi !”... “Arrêtez-moi !”... “Arrêtez-moi !”...

___

Un cambrioleur surpris par la police au 40ème étage d’un immeuble, au moment où il cherche à ouvrir un coffre, se jette par la fenêtre pour s’enfuir.

Il tombe à la terrasse d’un café situé au rez-de-chaussée.

Le garçon de café accourt en lui apportant un verre de rhum : “Tenez, buvez, ça va vous remonter !”, dit-il.

___

Un cambrioleur surpris par la police au 40ème étage d’un immeuble, au moment où il cherche à ouvrir un coffre, se jette par la fenêtre pour s’enfuir.

Gravement blessé en s’écrasant au bas de l’immeuble, il est transporté à l’hôpital.

Le chirurgien dit : “On va opérer !”.

Le cambrioleur demande : “Vous allez m’ouvrir le coffre ?”.

___

Un cambrioleur optimiste surpris par la police au 40ème étage d’un immeuble, au moment où il cherche à ouvrir un coffre, se jette par la fenêtre pour s’enfuir.

En passant devant la fenêtre du 39ème étage, il pense : “Jusque là, ça va !”.

En passant devant la fenêtre du 38ème étage, il pense : “Jusque là, ça va !”.

En passant devant la fenêtre du 37ème étage, il pense : “Jusque là, ça va !”.

... “Jusque là, ça va !”... “Jusque là, ça va !”... “Jusque là, ça va !”...

3/ Je conçois des projets que personne ne comprend – et je ne parle pas de la Tagalou inédite que, moi-même, je n'ai pas encore bien comprise.

4/ Je fais des contrepets que personne n'entend.

Le page, sans être sorcier, m'a trouvé bonne mine.

Henri III, Pages apocryphes, manuscrit secret, s.n., s.l., s.d.

5/ Je donne des ordres que personne n'écoute.

Matt ! tu ne fais pas de marquage, c'est interdit ! Bouchon ! décolle du radiateur, ça ne fera pas sauna, tu n'as qu'à manger moins et bouger plus ! Gipsy ! tu es gentille avec Sheng ! non, là, tu n'es pas gentille ! Coton !? où elle est ? ah oui, sous la cheminée ! Tchan ! c'est bien, ne change rien... Kriss ! la table, c'est interdit ! devant le four, aussi ! Bamboo, descends ! je t'ai vu, tu allais monter sur l'armoire !

6/ Je relaie des tags qui marchaient bien et que personne ne veut reprendre.

 

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