Luisa Gallerini, Un Renard dans le Miroir, Luisa Gallerini, 2016 – couverture : Auguste Toulmouche, Dolce farniente, détail, 1877
Auguste Toulmouche, Dolce farniente, 1877
Edouard Manet, Olympia, 1863
La main cache le chat, le chat noir lève la queue.
N’êtes-vous jamais fier comme un paon ou têtu comme une mule ? Etes-vous plutôt rusé comme un renard ou bête comme une oie ? L'homme, dit-on, est un animal comme les autres.
A sa sortie du couvent, Joséphine reçoit une invitation anonyme accompagnée, dans un paquet soigneusement ficelé, d’un miroir en argent. Conviée à une soirée parisienne très prisée, elle ne résiste pas à sa curiosité naturelle. Et pourtant, les rumeurs les plus folles courent sur le compte de la maîtresse de maison, une riche Américaine à la réputation sulfureuse. En tombant dans ses filets, Joséphine succombe à la première d’une longue série de tentations… Entre aventures éphémères et plaisirs saphiques, pulsions animales et expériences initiatiques, la soirée prend vite un cours inattendu. D’autant que le miroir en argent possède un étonnant pouvoir magique : révéler la véritable nature des êtres vivants. Fascinée par cet extraordinaire secret, Joséphine mène son enquête. Qui a bien pu l’inviter à ce salon mondain, et pourquoi ?
Au fil de ses rencontres avec des créatures surnaturelles aussi séduisantes que menaçantes, Joséphine est confrontée à la formidable complexité de l’espèce humaine. Le but ultime de sa quête ? Sa nature la plus profonde. A l’image du « Portrait de Dorian Gray » d’Oscar Wilde et de « L’Ile du docteur Moreau » d’H. G. Wells, « Un Renard dans le Miroir » est une invitation à voir au-delà des apparences ; dans la veine des nouvelles érotiques d'Anaïs Nin, ce roman fantastique est aussi une invitation à vivre une inoubliable nuit… sans sommeil.
Selon l'éditeur
Née en 1976 à Paris, Luisa Gallerini est une romancière française. Scientifique de formation, elle écrit de nombreux articles pour la presse écrite, où elle publie aussi des nouvelles.
Passionnée d’Egyptologie, d’art et de littérature fantastique, elle publie en 2015 son premier roman, La Momie de Pâques. Chasse aux trésors entre l’Egypte du XIXe siècle et l’Europe contemporaine, ce récit d’aventure mêle histoire, religion, fantastique et romance sentimentale au rythme d’une quête effrénée à la vie éternelle. Son deuxième livre, Un Renard dans le Miroir, paraît en 2016. Entre quête initiatique, enquête policière et roman fantastique, ce récit érotique lève le voile sur l’un des plus célèbres salons littéraires du siècle dernier.
Selon l'éditeur
Incipit
Il y a les hommes, il y a les animaux, et il y a les « autres ». Les « autres », vous dites-vous, mais quels autres ? En réalité, cette appellation générique regroupe deux catégories : les animhommes et les hommanimaux. Si parfois une telle distinction s'avère délicate, elle n'en reste pas moins capitale car elle permet de déterminer ce qui prime chez ces créatures, l'humanité ou l'animalité. Sans doute pensez-vous que cela ne concerne qu'une minorité d'hommes et de femmes ; détrompez-vous ! Vous seriez étonnés de savoir combien les « autres » sont nombreux. Et à ceux qui se récrient déjà avec indignation, je ne dirai qu'une chose : l'erreur est humaine.
Dans les années 1920, un fiacre conduit, à vive allure, Joséphine de Courmont, la narratrice, à une soirée chez Mademoiselle Lampado, l'un des plus hauts lieux parisiens. Elle a reçu une énigmatique invitation accompagnée d'un face-à-main en argent, légèrement patiné, avec une singulière mention au dos : « Les yeux sont le miroir de l'âme. »
Miroir du désir.
Kitagawa Utamaro, Femme se poudrant le cou, Epoque d’Edo, 1795-1796, Impression polychrome, 36,9 x 25,4 cm, Cachet de l’éditeur Ise Mago, Paris, musée national des arts asiatiques – Guimet, don C. Salouray, 1894
© RMN-Grand Palais (musée Guimet, Paris) / Droits réservés
Le salon de Mademoiselle Lampado est peuplé d'une curieuse faune aux étranges us et coutumes. La délicieuse créature qui nous en fait la relation est venue dans un lieu de débauche et de luxure. Mademoiselle Lampado mène le bal. Nous sommes sur les terres saphiques du « divin marquis ».
Hallucinant ! Les invités apparaissent dans le miroir sous la figure de bêtes. Peut-on se fier aux apparences ? Au salon comme au parc, on rencontre une femme-piranha, un ours, une biche – c'est le Jardin des Plantes.
La lune, qui enveloppait les arbres d'une brume argentée, éclairait au sol la rosée nocturne qui scintillait comme des diamants.
Qui avait invité Joséphine ?
On entendait le violoncelle du trio en mi bémol majeur de Schubert.
Franz Schubert, Trio en mi bémol majeur pour piano et cordes, op. 100, 1827 – Andante con moto, Trio Wanderer, 2007
Et si toute l'histoire n'était qu'un délire onirique ?
Luisa Gallerini, Un Renard dans le Miroir, 2016
Une très jolie écriture – on aura pu le lire, et l'art du mystère.
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Le baiser d'Irène, lu par Luisa Gallerini.